La ichtyophobie désigne une crainte intense envers les poissons, qu’ils soient vivants ou morts. Elle doit être distinguée de la squalophobie, qui concerne la peur des requins, car ces deux phobies ont une origine et des manifestations différentes. Dans cet article, nous vous proposons d’en apprendre davantage sur la peur des poissons et ses particularités.
Les signes révélateurs de l’ichtyophobie
Il est fréquent que les personnes non phobiques soient surprises par certains symptômes, notamment lorsque la simple vue d’un dessin de poisson provoque une montée d’angoisse. Parfois, même la lecture du mot « poisson » peut suffire à déclencher une réaction de peur. Tout ce qui évoque cet animal peut créer un mal-être, perturbant souvent le quotidien. Parmi les réactions physiques observables : respiration rapide, sensation d’étouffement, vertiges, transpiration excessive, cœur qui s’accélère, tremblements ou nausées… Chacun réagit à sa manière face à cette phobie, et ces sensations peuvent s’intensifier selon les individus.
Faut-il envisager une thérapie pour cette phobie ?
Avant de prendre une décision, il est essentiel de se poser la question : cette peur limite-t-elle la vie quotidienne ou restreint-elle la liberté d’action ? La réponse peut parfois être difficile à évaluer, car la perception de sa propre souffrance n’est pas toujours évidente. Certains peuvent entendre une voix intérieure leur suggérant de ne pas agir, ce qui conduit à repousser l’idée d’un traitement. La crainte d’intégrer des séances dans un emploi du temps déjà chargé ou de devoir affronter ses peurs lors d’un soin peut aussi freiner cette démarche. Pourtant, face à une phobie, il est important de se montrer sincère avec soi-même. Ignorer le problème peut entraîner des conséquences plus graves, comme la perte d’occasions importantes ou une aggravation progressive de la peur. Traiter la phobie dans son stade initial demeure généralement plus accessible et efficace.
La thérapie cognitive et comportementale comme solution privilégiée
Plébiscitée par la Haute autorité de santé (HAS), la thérapie cognitive et comportementale (TCC) représente la méthode la plus reconnue pour venir à bout d’une phobie, avec une réussite pour environ 75 % des patients. Elle part du constat que la peur est une habitude mentale apprise au fil du temps, renforcée par certains comportements automatiques. Ces mécanismes, souvent inconscients, se développent suite à diverses interactions avec l’environnement ou à l’influence de proches souffrant aussi de phobies. La TCC a pour but de désapprendre ces réactions de peur et de les remplacer par des comportements plus rassurants.
Concrètement, cette thérapie peut commencer par des exercices simples : par exemple, garder un mot tel que « poisson » sous les yeux pour s’y habituer progressivement. Ensuite, le patient peut visionner des vidéos de poissons, avant d’être confronté directement à eux, que ce soit en touchant des poissons morts ou vivants, ou en se baignand dans des eaux où ils sont visibles. À force de répétition et de mise en situation, la peur finit par céder, permettant au patient de retrouver une sérénité face à cet animal.
Autres options thérapeutiques
Certains individus réagissent mieux à l’hypnose, tandis que d’autres préfèrent des approches immersives virtuelles. Par exemple, des simulateurs de vol ou autres dispositifs de réalité virtuelle reproduisent des scénarios liés à l’objet de la phobie pour une exposition progressive, en toute sécurité. L’Emotional Freedom Technique (EFT), méthode psycho-énergétique basée sur la stimulation de points spécifiques du corps selon la médecine traditionnelle chinoise, permet également de libérer les émotions négatives associées à la phobie grâce à des tapotements précis et à des affirmations positives. Par ailleurs, la technique EMDR (désensibilisation et retraitement par mouvements oculaires) peut également offrir une solution. Elle consiste à reprogrammer le cerveau pour qu’il n’interprète plus l’objet de la peur comme dangereux. Cependant, cette méthode nécessite que la personne ait identifié précisément l’origine de sa phobie pour être efficace.
Une œuvre artistique inspirée par la peur des poissons
Connaissez-vous Ichthyophobia ? Il s’agit d’un manga sans texte créé par le scénariste taïwanais Li Lung-Chieh, qui explore la peur des poissons à travers une narration imaginative, voire délirante. Ce récit a été récompensé en 2016 par le prix international du manga au Japon, ainsi que par le prix de la meilleure œuvre lors des Golden Comic Awards de Taïwan cette même année. La lecture de cette œuvre peut-elle, en elle-même, contribuer à atténuer la phobie ? Cela reste une question intéressante et symbolique.