L’histoire du surnom de Bernard Hinault

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Autrefois surnommé de manière courante dans le milieu des cyclistes, ce terme n’a aujourd’hui plus la même connotation. Dans les années 1970, il était fréquemment utilisé pour désigner Bernard Hinault, un athlète reconnu pour ses performances exceptionnelles sur le Tour de France, ainsi que dans les compétitions en Espagne et en Italie. Les grands sportifs de cette époque, souvent surnommés “King”, “Roi” ou “Kaiser”, n’ont jamais renié le qualificatif lié à cet animal souvent considéré comme peu appréciable et peu connu.

Les exploits du champion

Bernard Hinault demeure une référence dans la mémoire collective des fans de cyclisme en France, incarnant la maîtrise et la détermination sur deux roues. Son palmarès impressionnant inclut notamment :

  • cinq victoires dans le Tour de France ;
  • trois succès lors du Giro ;
  • deux victoires dans la course ibérique ;
  • champion national en 1978 ;
  • champion du monde en 1980 ;
  • trois succès au Critérium du Dauphiné ;
  • neuf premières places dans des critériums classiques.

Ces résultats remarquables résultent d’un entraînement rigoureux, d’un mental d’acier, mais aussi d’une forte personnalité. Si aujourd’hui le terme “blaireau” peut avoir une connotation péjorative, à l’époque son usage pour évoquer Bernard Hinault n’était pas négatif. Il a d’ailleurs accueilli ce surnom avec ironie et bon sens, faisant souvent des parallèles avec cet animal audacieux, surtout quand ses adversaires étaient qualifiés de “cannibale”.

Quelle est la signification derrière ce lien avec l’animal ?

L’origine du surnom remonte à une remarque d’origine cycliste. Deux coureurs, Maurice Le Guilloux et Georges Talbourdet, avaient décrit Bernard Hinault comme “un blaireau” dans une interview accordée au journaliste Pierre Chany. À l’époque, ce terme était couramment employé pour désigner des coureurs perçus comme naïfs ou peu sophistiqués. Cependant, c’est grâce à lui que ce qualificatif a été associé à un athlète doté d’une combativité remarquable. Depuis le 19e siècle, le blaireau évoque aussi bien la naïveté que la persévérance face aux défis.

Les qualités de la bête — sa combativité, sa capacité à résister et à attaquer dans le feu de l’action — rejoignent parfaitement celles démontrées par Bernard Hinault sur le vélo. La rencontre avec cet animal sauvage, qui ne se laisse pas dominer et qui peut mordre lorsqu’il est menacé, reflète l’état d’esprit du champion. La stratégie du blaireau consiste souvent à se réfugier dans son terrier pour mieux revenir à l’assaut, une attitude que le cycliste maîtrise : savoir attendre, puis passer à l’attaque quand le moment est venu. La force, l’ingéniosité et le courage sont autant de traits qui unissent cet animal à notre héros du peloton.

Qui est véritablement ce mustélidé ?

Le blaireau, identifiable à ses bandes noires longitudinales sur un museau clair, voit sa population diminuer dans nos régions en raison de la l’agriculture intensive et de la raréfaction de ses habitats. La circulation accrue a également freiné ses déplacements, ce qui rend leur observation plus rare dans nos espaces verts. Aujourd’hui, peu de blaireaux fréquentent nos jardins ou nos forêts.

Ce petit animal trapu, pouvant atteindre 15 kg, vit jusqu’à 15 ans en milieu sauvage. Malheureusement, une grande part de la progéniture ne survit pas à sa première année à cause de maladies, de parasites ou de besoins nutritionnels difficiles à satisfaire. La chasse régulatrice joue un rôle dans la gestion de l’espèce, car ils restent une proie vulnérable pour de nombreux prédateurs tels que :

  • renards ;
  • faucons ;
  • hiboux ;
  • aigles ;
  • grand-duc ;
  • chiens ;
  • êtres humains.

Sociable et nocturne, le blaireau vit en groupes familiaux, même si certaines zones plus rurales ou agricoles voient ces groupes partager leur espace. Attentif à son environnement, il se nourrit principalement d’insectes, de lombrics, de petits rongeurs, de mollusques, de fruits ou de céréales. Son habitat souterrain creuse d’étendus réseaux de galeries pouvant couvrir plusieurs centaines de kilomètres carrés. Lorsqu’il se sent menacé, il n’hésite pas à faire preuve d’agressivité pour défendre sa demeure ou ses jeunes.

Le blaireau, un nuisible ou non ?

Protégé en partie par la convention de Berne, surtout en Belgique où il bénéficie d’une protection stricte, ce mustélidé n’est plus considéré comme nuisible en France depuis 1988. La régulation de sa population reste cependant possible sous autorisation, notamment pour prévenir d’éventuelles surpopulations. La chasse sera alors organisée par des équipes spécialisées, mais le piégeage est désormais interdit. La population de blaireaux, longtemps chérie ou redoutée, tend à se reconstituer après des décennies de déclin.

Les idées reçues sur le blaireau

Ce qui lui est souvent reproché inclut :

  • l’érosion des sols en passant des engins agricoles ;
  • des dégâts sur les cultures ;
  • la chasse au petit gibier ;
  • la transmission de maladies ;
  • la prédation de chats domestiques.

Concernant l’alimentation, si le blaireau peut consommer des raisins ou des céréales, ses dégradations restent modérées par rapport aux dégâts causés par des animaux plus grands comme les sangliers ou les cerfs, souvent incriminés à tort. Quant aux tunnels qu’il creuse, ils ne provoquent généralement pas d’effondrement, sauf si le sol est peu épais. L’analyse de ses déjections montre qu’il évite de se nourrir d’oiseaux ou d’oisillons. Pour protéger ses volailles, il est conseillé d’enterrer au-delà des profondeurs classiques la clôture de son poulailler. De plus, le blaireau ne s’en prend pas aux chats, sauf si ces derniers entrent sur son territoire. Il ne porte pas la rage, contrairement aux renards auxquels on a parfois attribué cette maladie, et le suivi sanitaire national continue de surveiller ces risques.

Le blaireau, un élément clé pour la biodiversité

Malgré sa réputation conflictuelle, le blaireau joue un rôle crucial dans le maintien de la santé des écosystèmes. Son activité de fouisseur contribue à aérer le sol et à favoriser la germination des plantes par l’enfouissement de graines. Son alimentation aide à réguler les populations d’insectes nuisibles, comme les vers de terre, les limaces, ou même certains insectes comme les hannetons et les guêpes. En creusant ses galeries, il accueille d’autres animaux, notamment des renards, des lapins, des visons, des mulots, ou des chauves-souris, qui trouvent refuge dans ses habitations souterraines. La présence du blaireau est souvent un signe de bonne santé de l’environnement : des sols riches et diversifiés favorisent le développement de cette espèce, alors que la dégradation des terres mène à son déclin.