Les créatures sauvages ont longtemps capté l’imaginaire de l’humanité, notamment lors de l’ère des grandes explorations et du développement des échanges commerciaux. Il a fallu de nombreuses années avant que ces specimens, initialement réservés aux aristocrates ou à la royauté, ne soient accessibles au grand public. De la simple ménagerie aux grands établissements zoologiques modernes, cette évolution témoigne d’une longue et fascinante trajectoire.
Qu’est-ce qu’un zoo ?
Un zoo, ou jardin zoologique, désigne un espace clos regroupant diverses espèces animales, la majorité étant sauvages. Aujourd’hui, ces sites ont pour but de distraire, de préserver la biodiversité, d’éduquer le public et de contribuer à la recherche scientifique. La façon dont vivent et sont présentés ces animaux a considérablement changé au fil du temps, passant des ménageries privées aux vastes parcs publics.
Les animaux, source de divertissement
Depuis l’Antiquité, la faune sauvage a été utilisée pour amuser ou impressionner. Par exemple, Alexandre le Grand possédait sa propre collection d’animaux rares. Les Romains ont élaboré des cirques où des dizaines de milliers de bêtes, telles que lions, tigres, rhinocéros ou éléphants, étaient contraints de se battre ou de participer à des spectacles sanglants, souvent en compagnie de gladiateurs. Ces spectacles, évoluant dans des amphithéâtres décorés pour évoquer leur habitat naturel, ont été abandonnés face à la protestation de spectateurs bouleversés par leur brutalité.
Les ménageries réservées aux dignitaires
Les ménageries des monarques et des élites aristocratiques, véritables ancêtres des zoos modernes, avaient pour objectif principal d’exposer des animaux exotiques pour divertir des visiteurs importants et renforcer leur prestige. À cette époque, l’importation d’espèces rares était coûteuse et leur mortalité élevée en raison d’une méconnaissance des conditions de vie naturelles, nécessitant ainsi un renouvellement fréquent. La royauté européenne se plaisait alors à mettre en avant ses collections, avec des exemples remarquables tels que :
- La première grande ménagerie créée au XIIe siècle par Henri Ier au château de Woodstock en Angleterre ;
- Au XIIIe siècle, une ménagerie royale s’installe près du château de Londres sous le règne de Jean sans Terre, avec des animaux provenant d’Henri Ier ;
- En 1235, le roi Henri III accueille trois félins offerts par Frédéric II ; en 1251, un ours polaire y est présenté en cage ;
- En 1264, les animaux sont regroupés dans une réserve aménagée sur les murailles du château, baptisée la Tour des lions ;
- Au XVIe siècle, sous Élisabeth Ière, le public peut parfois accéder à ces collections ;
- À la fin du XVIIIe siècle, le premier éléphant est présenté au public sous la Tour de Londres.
La transition vers les zoos modernes
La transformation des ménageries privées en institutions publiques a marqué une étape clé dans l’histoire des zoos. Le zoo de Tendances et animaux, fondé à Vienne dans les jardins du château de Schönbrunn, est souvent considéré comme le plus vieux encore en activité. Conçu au XVIIIe siècle par François Ier avec l’aide de l’architecte Nicolas Jadot, il a débuté avec une dizaine d’enclos dispersés autour d’un pavillon central. Son ouverture au public, initialement réservée à une élite, a eu lieu en 1779. De même, à Paris, la ménagerie du Jardin des plantes, créée en 1794, demeure l’un des plus anciens zoos toujours accessible au public après celui de Schönbrunn.
La montée en puissance des zoos au XXe siècle
Au cours du XXe siècle, l’aménagement des zoos a connu une évolution majeure. En 1907, Carl Hagenbeck, explorateur et marchand d’animaux, a innové en construisant un parc près de Hambourg avec des enclos sans barres métalliques visibles, utilisant des fossés et des environnements végétalisés. Ce modèle a rapidement été adopté en Europe. La télévision et les documentaires ont aussi renforcé l’intérêt pour cet inaccessible univers animalier, entraînant une explosion du nombre de zoos dans les décennies suivantes.
zoo : protection et bien-être des animaux
Entre 1950 et 1970, la majorité des animaux exposés étaient capturés dans leur milieu naturel. La réglementation concernant leur prélèvement s’est durcie, notamment avec la signature en 1973 de la convention de Washington. Pendant longtemps, les préoccupations liées au confort des animaux n’étaient pas prioritaires ; l’objectif principal était leur survie. Cependant, face à la pression des associations de défense animale, des efforts ont été faits pour améliorer leur environnement, leur équipement social et leur bien-être psychologique. Aujourd’hui, certains zoos jouent un rôle crucial dans la reproduction d’espèces menacées et leur réintégration dans la nature.