L’explication de l’expression ‘Avoir une fièvre de cheval’

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Depuis l’aube de la civilisation, le cheval fascine par son allure noble et la sensation inaltérable de liberté qu’il évoque. Doté de capacités physiques remarquables, cet animal robuste peut néanmoins tomber malade et développer de la fièvre, comme n’importe quel être vivant.

Origine de l’expression « avoir une fièvre de cheval »

Déjà au XVIe siècle, Diderot mentionnait dans son Encyclopédie la gravité de la fièvre sur le cheval, soulignant à quel point ce fléau peut l’affaiblir. Lorsqu’elle concerne l’homme, cette expression populaire désigne une temper­ature corporelle exceptionnellement élevée, proche de 40 °C, alors que la température normale se situe généralement entre 36,2 et 37,7 °C. Selon le Petit Robert, cette expression, qui appartient au langage familier, est en usage depuis la fin du XVIIIe siècle en français. La métaphore est également adoptée en italien où l’on parle de « febbre da cavallo ».

Température moyenne d’un cheval

Comme la majorité des mammifères à sang chaud, les chevaux maintiennent une température corporelle relativement constante. La variation normale chez un adulte se situe entre 37 et 38,2 °C, avec une moyenne d’environ 38 °C pour les poulains. Cependant, cette température peut s’élever lors d’efforts prolongés ou d’épreuves sportives intenses, atteignant parfois 40 °C. Plusieurs éléments externes, tels que l’exposition au soleil, un sol froid ou la période de la journée, peuvent également influencer cette température.

La fièvre chez le cheval : une différence avec l’humain ?

La croyance selon laquelle la fièvre serait forcément plus élevée chez le cheval que chez l’homme est un mythe. La fièvre chez un cheval est considérée comme intense à partir de 39,5 °C, pouvant atteindre 41 °C lors d’épisodes sévères. Pourtant, ce sont surtout les signes qui accompagnent cette augmentation de température qui expliquent le mor­force et l’importance de cette expression. Scientifiquement, un cheval atteint une température élevée accompagnée d’une lassitude extrême, se couchant souvent sur le côté, avec une transpira­tion abondante. Son refus de manger ou de boire renforce l’aspect impressionnant de la situation, d’autant plus que sa taille imposante accentue cette impression de gravité.

Que faire si le cheval présente de la fièvre ?

La popularité de cette expression provient de la réalité préoccupante qu’est la fièvre élevée chez le cheval. Une température excessive signale généralement la présence d’une infection ou d’une inflammation interne. Ce phénomène constitue une réaction naturelle du corps, souvent sans gravité apparente, mais qui doit être surveillée et traitée pour éviter des complications potentielles.

Comment mesurer la température d’un cheval ?

Prendre la température est la première démarche essentielle si votre animal présente des signes d’état léthargique ou toute autre anomalie. Une méthode rudimentaire consiste à toucher les oreilles pour estimer la chaleur, mais cette technique est peu fiable. La manière la plus précise consiste à effectuer une prise rectale à l’aide d’un thermomètre spécialisé.

Quelques précautions importantes :

  • Choisir un endroit calme et ombragé, comme le box, pour faciliter la détente du cheval.
  • Adopter une position latérale lors de la manipulation, en évitant toute approche par derrière.
  • Observer attentivement le comportement du cheval : s’il reste calme et coopère, vous pouvez continuer ; s’il se raidit ou montre de la méfiance, il faut procéder avec douceur et patience.
  • Pour faciliter l’insertion, appliquer un peu d’eau ou d’huile végétale sur la sonde.
  • S’assurer que la sonde soit orientée vers le haut pour une meilleure précision.
  • Maintenir fermement le thermomètre durant toute la durée de la mesure.

Comment traiter la fièvre équine ?

Les causes de fièvre chez le cheval sont variées : infections pulmonaires, inflammations intestinales, allergies, coups de chaleur, surmenage ou blessures infectées. Il est crucial de rester vigilant quant aux autres symptômes que présente l’animal et de consulter rapidement un vétérinaire en cas de doute.

La prise en charge dépend de l’origine de la fièvre. Si elle est élevée, des médicaments antipyrétiques peuvent être administrés, et une hydratation sous perfusion peut s’avérer nécessaire si l’animal refuse de boire ou manger. Le repos complet doit être privilégié, avec une limitation des déplacements. Pour le soulager, un lavage doux avec de l’eau ou l’enveloppement des jambes avec des serviettes humides et fraîches peut contribuer à réduire la température.

expressions autour du cheval

De nombreuses expressions figurent dans le langage courant, souvent d’origine équestre. Par exemple, le « remède de cheval » désigne un traitement puissant, évoquant la médecine vétérinaire traditionnelle qui, à une époque, utilisait des soins exceptionnels pour sauver un équidé malade. Et parce que le cheval a été un pilier dans de nombreux secteurs économiques et politiques, il est souvent associé à des locutions qui soulignent sa symbolique forte. La guérison d’une fièvre compréhensive chez l’homme peut alors aussi être qualifiée de « médecine de cheval ». Parmi d’autres expressions, figurent : « monter sur ses grands chevaux », « être à cheval sur », « ne pas se trouver sous le sabot d’un cheval » ou encore « un cheval de bataille » — figurant une cause ou un principe cher à quelqu’un.