La star de mer, un invertébré marin aux multiples bras, peut en posséder entre 5 et 50, en fonction des espèces. Parmi ses capacités remarquables, elle possède la faculté de faire repousser un membre perdu. Découvrons ensemble cet être vivant parmi les plus étranges des océans.
La star de mer, créature à peau rugueuse
Appartenant au groupe des échinodermes, tout comme les oursins et les concombres de mer, la star de mer (Asteroidea) évolue dans tous les habitats profonds des mers. Dans l’Antiquité, elle était considérée comme un coquillage, puis au XIXe siècle, on la rattacha à des insectes ou à des mollusques. Son classement actuel la classe parmi les échinodermes, un terme qui évoque leur peau épineuse, avec un squelette interne constitué de cristaux de calcite. La diversité de formes et de couleurs chez ces animaux est vaste, regroupée en sept grands groupes, totalisant près de 2000 espèces.
La star de mer, sans tête ni queue
Comme ses semblables, la star de mer ordinaire (Asterias rubens) ou astérie rouge, n’a ni avant ni arrière, ni face dorsale ou ventrale. Son corps est organisé autour d’un disque central abritant ses organes, à partir duquel s’étendent ses bras. Elle ressemble à un soleil rayonnant avec ses cinq bras. Cependant, toutes les étoiles de mer ne possèdent pas cette configuration ; certaines affichent une forme pentagonale, d’autres une silhouette sphérique ou un disque quasiment absent. Selon l’espèce, le nombre de membres peut atteindre 50, équipés de petites protubérances (podias) qui leur permettent de se déplacer ou de s’accrocher via de petites ventouses.
La star de mer, habitante du fond marin
Présente dans divers milieux marins, des zones antarctiques aux régions tropicales, elle fréquente principalement le fond de la mer. Quelle que soit son espèce, elle demeure benthique, c’est-à-dire qu’elle vit collée ou enterrée dans le substrat. La profondeur à laquelle elle évolue varie énormément : l’astérie rouge peut évoluer jusqu’à 650 mètres de profondeur dans la mer du Nord, de la Manche ou l’océan Atlantique, tandis que d’autres espèces du groupe des Brisingidés peuvent habiter à plus de 6000 mètres.
La star de mer, spécialiste de la digestion extérieure
Carnivore ou décomposeur, elle se nourrit principalement de mollusques ou d’organismes morts. Pour ouvrir des coquilles comme celles des moules ou des huîtres, elle s’enroule autour de sa proie et utilise ses ventouses pour forcer l’ouverture. Si cela prend parfois plus d’une heure, elle insère ensuite une partie de son estomac dans la coquille pour libérer des sucs digestifs qui décomposent les tissus internes de la victime. Après une digestion pouvant durer jusqu’à huit heures, elle remène son estomac dans son corps.
La capacité de régénération de la star de mer
Pour se défendre, cette créature peut volontairement abandonner un bras, un mécanisme appelé autotomie, pour échapper à un prédateur. Certaines espèces, comme celles du genre Linckia, peuvent même perdre jusqu’à quatre de leurs cinq bras, pourvu que leur disque central et leurs organes vitaux restent intacts. La repousse complète peut durer plusieurs mois, en fonction du nombre de membres perdus. Ce procédé de régénération est également observé chez d’autres animaux, tels que certains lézards qui abandonnent leur queue face au danger.
La star de mer et ses larves dérivantes
La majorité des étoiles de mer déposent leurs œufs dans l’eau, où la fécondation a lieu à l’extérieur. Après la fécondation, les œufs éclosent pour donner naissance à des larves flottantes qui dérivent dans l’eau pendant environ deux mois. Tout au long de leur développement, elles se nourrissent et grandissent. À un moment donné, les jeunes s’orientent vers le fond, où elles subissent une transformation pour devenir des étoiles de mer adultes.
La star de mer, à la fois chassée et chasseresse
En tant que prédateurs, elles sont vulnérables à certains gros poissons, crustacés et mollusques carnivores, ainsi qu’à leurs congénères en cas de cannibalisme. En régions chaudes, comme les Caraïbes ou en Afrique, la crevette arlequin se nourrit exclusivement d’étoiles de mer, en attaquant d’abord leurs bras, puis le disque central pour conserver la proie plus longtemps en vie. Bien que la majorité des étoiles de mer soient encore abondantes, certaines populations, comme la Patiriella littoralis de Tasmanie, ont disparu, notamment en raison de l’impact des activités humaines, ayant été déclarée éteinte en 2018. La star de mer commune, la plus répandue sur nos côtes françaises, vit en moyenne entre 4 et 5 ans.