Histoire essentielle du Muséum national d’histoire naturelle de Paris

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Notre compréhension de la nature reste encore très limitée. La diversité du règne animal, végétal et minéral recèle de nombreux secrets que l’humanité a à cœur de découvrir. Pour cela, il est essentiel d’étudier ces éléments de façon continue, en particulier lorsque certaines espèces sont en danger d’extinction. En France, le Muséum national d’histoire naturelle de Paris—une institution emblématique et historique—joue un rôle fondamental dans cette quête de connaissance de la biodiversité. Voici un aperçu de l’histoire de cette organisation majeure, qui occupe aujourd’hui une place centrale dans la protection de l’environnement.

Avant la création du Muséum

Si la pratique de la botanique remonte à l’Antiquité, ce n’est qu’au XVIIIe siècle qu’elle obtient le statut de discipline scientifique à part entière. Des jardins botaniques sont alors conçus en Europe tout au long des XVIe et XVIIe siècle. En France, le « Jardin du Roy » voit le jour à Paris en 1635, sous l’impulsion du médecin Guy de La Brosse. Destiné à cultiver des plantes et à promouvoir l’enseignement scientifique, il propose des cours en français—différent du latin utilisé auparavant—afin de rendre la botanique, la chimie et l’anatomie accessibles au plus grand nombre. La régence royale garantit la pérennité de cette structure, malgré l’opposition de certains membres de l’Église qui considéraient ces recherches comme hérétiques.

Au XVIIIe siècle, ce qui ressemblait encore à un simple jardin d’apothicaire se transforme sous la conduite du comte de Buffon. La période est marquée par une volonté d’inventaire exhaustif de la nature et des productions humaines. Les collections sont organisées de façon cohérente pour mieux classer les connaissances, selon les méthodes en vigueur à l’époque. Les scientifiques cherchent à structurer et à hiérarchiser le savoir accumulé.

Buffon introduit des arbres issus des quatre coins du monde, transformant le jardin royal en un véritable centre de recherche et en musée. Cet homme, célèbre pour son Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roy publié en 36 tomes entre 1749 et 1788, a contribué à propulser la renommée de l’institution. Son ouvrage connaît un succès comparable à celui de L’Encyclopédie de Diderot, publié à la même époque. Buffon parvient aussi à rassembler autour de lui de prestigieux savants, renforçant le prestige de ce lieu dédié à l’étude des sciences naturelles.

La naissance et l’évolution du Muséum

Le 10 juin 1793 marque la fondation officielle du Muséum d’histoire naturelle. La Ménagerie, premier zoo de cette institution et l’un des plus anciens au monde, ouvre ses portes en 1794. Dès 1798, une collection d’animaux divers—tels qu’éléphants, lions, chameaux, autruches, ours et buffles—est constituée, souvent constituée de requêtes d’animés saisis lors d’expéditions ou offerts par des souverains étrangers.

Au XIXe siècle, l’édification de nouveaux bâtiments permet d’accueillir des collections qui s’étoffent continuellement. Deux dates clés jalonnent cette période : en 1827, l’arrivée de Zarafa, une girafe très attendue à Paris, suscite une grande curiosité ; et en 1870, l’invasion prussienne lors du siège de Paris entraîne la mort de nombreux animaux durant les bombardements ou sous les attaques de la population affamée.

La même époque voit l’expansion spectaculaire des musées d’histoire naturelle. La plupart des grandes villes françaises se dotent d’un établissement destiné à la conservation de leur patrimoine naturel. L’âge colonial permet aussi la collecte de matériaux variés venus de territoires lointains. Les collections deviennent plus diversifiées, intégrant notamment des Grandes Serres consacrées à la flore de Nouvelle-Calédonie, ainsi qu’un jardin d’hiver au style Art déco. La galerie de minéralogie et de géologie est également construite. Sur le plan scientifique, la priorité évolue : la botanique cède le pas à la zoologie, à l’anatomie et à la paléontologie. La « Grande galerie de l’évolution », construite en 1889, est rapidement surnommée le « Louvre de la science ». Dix ans plus tard, l’ouverture de la galerie d’anatomie comparée et de paléontologie confirme cette avancée dans la spécialisation.

Au XXe siècle et au-delà

Lors du XXe siècle, le Muséum ne se limite plus à ses collections parisiennes. Il devient également un gestionnaire d’institutions scientifiques et culturelles, telles que le zoo de Vincennes, le musée de l’Homme, mais aussi des sites comme l’arboretum de Versailles-Chèvreloup, le jardin alpin La Jaÿsinia, la Réserve zoologique de la Haute-Touche ou encore le jardin botanique Val-Rahmeh à Menton. Ces structures relèvent toutes directement de son expertise.

La mission première du Muséum reste l’étude approfondie de la nature. Depuis le XVIIIe siècle, les recherches ont porté sur l’acclimatation et l’exploitation des plantes exotiques à des fins médicinales ou alimentaires. Antoine de Jussieu, par exemple, a expérimenté la culture du café (Coffea arabica) en Martinique, ce qui a permis d’intensifier son commerce. Les explorations scientifiques ont aussi laissé des traces de découvertes, comme celle du dodo, animal aujourd’hui disparu.

Après la Seconde Guerre mondiale, la décolonisation a davantage ralenti les expéditions dans des régions éloignées, mais le rôle du Muséum dans la sensibilisation à l’environnement ne faiblit pas. Il contribue notamment à la création de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en 1948. En 1962, il accueille le Service de conservation de la nature, renforçant sa position dans la protection de la biodiversité.

Le rôle incontournable de la « Tendances et animaux » dans la conservation

Le parcours historique du Muséum souligne son importance en tant que centre de référence dans la préservation du patrimoine naturel. En tant qu’organisme scientifique indépendant, il fournit une expertise précieuse aux institutions françaises, européennes et internationales, ainsi qu’aux entreprises privées. Ses activités s’articulent autour de quatre axes majeurs :

  • recherche fondamentale et appliquée,
  • valorisation, conservation et diffusion des collections et des connaissances en patrimoine naturel et culturel,
  • formation et sensibilisation à l’environnement,
  • promotion de la culture scientifique et technique auprès du grand public.

Chaque année, de nombreux stagiaires et apprentis rejoignent ses rangs, offrant aux jeunes passionnés de biodiversité une opportunité unique de s’impliquer dans un établissement de renom tout en contribuant à ses missions variées.