Définition et animaux appartenant à la harde

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Les groupes d’animaux vivant ensemble dans la nature sont courants, même si certaines créatures solitaires préfèrent évoluer seules. Pour la majorité des espèces, cependant, le mode de vie en communauté est essentiel à leur survie. Ces animaux se regroupent pour se défendre contre leurs prédateurs, chasser ou élever leurs jeunes. Explorez notre dossier dédié aux hardes et aux animaux qui adoptent cette façon de vivre collectif.

Qu’entend-on par harde ?

Originaire du vieux francique herda, signifiant « troupeau », une harde désigne essentiellement un rassemblement d’animaux sauvages. Contrairement aux groupes d’animaux domestiques, qui sont souvent liés à l’élevage humain, la harde évoque une communauté d’animaux vivant en liberté. Selon le Dictionnaire universel de Furetière datant de 1690, ce terme désignait « une troupe d’animaux sauvages rassemblés ». À l’origine utilisé dans le contexte de la chasse à courre, le mot s’applique aussi, dès le XVIIe siècle, à des groupes de chevaux sauvages en dehors du domaine cynégétique. Aujourd’hui, le Petit Robert définit une harde comme « un groupe d’animaux sauvages évoluant ensemble ». De plus, le verbe pronominal « se harder » fait référence à l’action de se regrouper ou de se rassembler en harde.

Plus rarement, dans le contexte de la fauconnerie, le mot désigne un groupe d’oiseaux, généralement de proie. Le terme peut aussi désigner un lien ou une corde reliant plusieurs chiens, comme dans l’expression « mener les chiens à la harde ». Dans ce cas, il s’agit d’un rassemblement de chiens attachés en groupe.

Il est aussi intéressant de noter qu’en français acadien (dans les provinces atlantiques du Canada), le mot « harde » désigne un vêtement ou un linge. Dans le français métropolitain, le terme, surtout lorsqu’il est utilisé au pluriel, adopte une connotation péjorative, évoquant des habits usés, troués ou abîmés.

Quelles espèces animales forment des hardes ?

Une harde concerne principalement des groupes de mammifères sauvages, qui cohabitent et évoluent en bande dans leur habitat naturel. Les principales familles concernées incluent :

  • Les cervidés (Cervidae) : cerfs, biches, faons, daim, chevreuils, rennes, wapitis, orignaux, élans
  • Certains suidés (Suidae) : sangliers, phacochères, cochons sauvages
  • Certains camélidés (Camelidae) : dromadaires sauvages, lamas, vigognes, guanacos
  • Certains équidés (Equidae) : zèbres des plaines, zèbres des montagnes, chevaux sauvages comme les mustangs
  • Les bovins (Bovinae) : zébus, yacks, aurochs, bisons, buffles
  • Les caprins (Caprinae) : bouquetins, chamois, mouflons
  • Quelques espèces d’antilopes (Antilopidae) : gnou, saïga

Au sein des bovidés (Bovidae), il est important de noter que l’usage du mot varie selon les régions, ce qui peut parfois causer des confusions dans la désignation de certains groupes d’animaux.

Un point de débat concerne notamment les groupes de chevaux sauvages, aussi appelés troupe ou troupeau. En France, le terme « harde » est principalement réservé aux grands herbivores ruminants sauvages, ainsi qu’à certains omnivores comme les sangliers.

Pourquoi ces animaux se regroupent-ils en harde ?

Les études en zoologie confirment que la vie en groupe est une stratégie d’adaptation clé chez de nombreux animaux. Cela leur permet d’organiser leur environnement, en coopérant pour assurer leur sécurité et leur subsistance. La menace des prédateurs est souvent au cœur de cet instinct collectif : en se regroupant, les animaux peuvent surveiller leur environnement plus efficacement, partager la vigilance et défendre leur territoire ou leurs jeunes. La formation de groupes réduit aussi la probabilité d’être attaqué, car un grand nombre d’individus rend l’attaque plus difficile.

En outre, l’entraide pour accéder à la nourriture constitue une autre raison essentielle à la vie en troupe. En chassant ensemble, certains animaux peuvent capturer des proies plus grosses ou plus difficiles à attraper seul. La communication et l’observation des autres jouent également un rôle crucial : en voyant où leurs congénères se nourrissent, ils peuvent suivre leur exemple et assurer leur propre alimentation.

Finalement, la cohésion en harde facilite la reproduction et l’élevage des jeunes. Elle permet aux petits de grandir à l’abri de leurs mères ou d’autres membres de la troupe, tout en apprenant à adopter les comportements nécessaires à leur survie. Chez les cervidés par exemple, les groupes sont souvent composés de femelles, de leurs faons, séparés des mâles, qui, eux, se regroupent de manière plus dispersée sauf lors de la période de reproduction, entre septembre et octobre. La taille de ces groupes varie en fonction des saisons, de la disponibilité des ressources et de l’état physiologique des animaux.

Différences entre la harde et la horde

Il est courant de confondre ces deux termes, mais ils possèdent en réalité des significations distinctes, notamment lorsqu’il s’agit de regroupements d’animaux ou d’humains. La horde trouve son origine dans le mongol ordoû, signifiant « camp » ou « cour du roi », et désigne principalement un groupe d’individus humains. Selon le Littré, une horde est une « troupe d’hommes désordonnés ou indisciplinés », souvent associés à des bandes de brigands ou des groupes violents. En zoologie, le terme est parfois utilisé pour décrire des groupes de carnivores comme les loups, mais il s’agit alors d’une erreur d’usage, puisque ces animaux vivent en meutes, une organisation différente.