Définition de la biodiversité

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Le terme « biodiversité » peut sembler évident à première vue, étant construit sur le préfixe grec « bios » qui signifie « vie » et le mot « diversité » qui évoque la multiplicité. En somme, il désigne la variété de la vie sur notre planète. Toutefois, pour saisir pleinement cette notion, il est nécessaire d’approfondir la compréhension de ce qu’est la vie et la diversité, car ces concepts sont plus complexes qu’ils n’y paraissent. La compréhension de la biodiversité nécessite d’aller au-delà de la simple surface pour explorer la richesse qu’elle recouvre, tout en prenant conscience que l’approche humaine tend parfois à simplifier ou à réduire cette complexité.

Origine du terme « biodiversité »

La notion de biodiversité est relativement récente et son origine est bien identifiée. Elle a été introduite pour la première fois par le biologiste américain Water G. Rosen lors d’un forum dédié à la diversité biologique en 1986. C’est ensuite l’entomologiste et professeur à Harvard, Edward O. Wilson, qui a popularisé le mot en 1992 à l’occasion du sommet de la Terre à Rio de Janeiro, connu aussi sous le nom de « Conférence de Rio ». Bien que ce terme ait permis une communication plus efficace, certains spécialistes regrettent qu’il ait supplanté des expressions plus précises comme « diversité des espèces » ou « richesse biologique », qui étaient en usage depuis longtemps.

Il est important de préciser que la notion de biodiversité peut faussement laisser penser qu’elle désigne une réalité uniforme ou simple. En réalité, elle revêt un sens très large, comprenant l’ensemble des gènes, des espèces et des écosystèmes présents dans un territoire donné. Ainsi, parler de biodiversité aide à adopter une vision globale pour appréhender la complexité de la vie sur Terre. Elle englobe plusieurs types de diversité :

  • la diversité *taxonomique*, qui concerne le nombre et la variété des espèces recensées,
  • la diversité *écologique*, qui s’intéresse à la configuration et à l’interconnexion des différents habitats et milieux,
  • la diversité *morphologique*, liée à la variabilité génétique et moléculaire au sein des populations,
  • et la diversité *fonctionnelle*, qui évalue les rôles et comportements variés des espèces dans leur environnement, comme leurs modes de nutrition ou de déplacement.

Comprendre l’évolution de la biodiversité à travers le temps

Le développement du concept de biodiversité s’est accompagné d’une vision simplifiée opposant l’Homme à la Nature, supposant que ce dernier a la responsabilité de préserver la variété du vivant et de bâtir une relation équilibrée avec notre planète. Pour autant, cette vision peut occulter la complexité du vivant, qui a évolué de manière dynamique. La taxonomie et la systématique, disciplines qui décrivent et classent la biodiversité, ont constamment évolué depuis leurs origines, tout comme nos méthodes pour appréhender la diversité. La pensée de Charles Darwin, avec la publication de « L’Origine des espèces » en 1859, a marqué un tournant, en montrant que le vivant n’est pas figé mais en perpétuel changement. La variation et l’apparition de nouvelles formes sont naturelles, tout comme la disparition d’autres espèces au fil du temps.

Pour saisir la biodiversité actuelle, il est essentiel de remonter dans l’histoire de la vie, ce qui implique d’étudier ses formes anciennes. Bien que les premières données remontent principalement au 19e siècle, ces informations restent limitées par rapport à l’histoire longue de la vie sur Terre. La compréhension de son évolution s’enrichit aussi par l’apport des sciences de la Préhistoire et de l’Histoire, telles que la géologie, la paléobotanique ou l’archéozoologie, qui dévoilent les processus ayant façonné la biodiversité au fil des millénaires.

La situation actuelle de la biodiversité

Malgré nos avancées dans la connaissance et la compréhension de la planète, il faut garder une certaine humilité, car la biodiversité mondiale demeure en grande partie mystérieuse. Établir un inventaire exhaustif des espèces vivant sur Terre est une tâche quasi impossible. Bien que plus de 2 millions d’espèces aient été identifiées, ce chiffre ne représente qu’une fraction de la réalité, puisque l’on estime qu’un total de 10 millions d’espèces pourrait exister, ce qui laisserait près de 80 % à découvrir. En outre, chaque année, environ 10 000 nouvelles espèces, principalement des arthropodes, sont décrites, mais parallèlement, de nombreuses autres disparaissent avant même d’être connues.

Les lois qui gouvernent la répartition de la biodiversité sont aujourd’hui bien établies, même si certaines exceptions existent. En général, la richesse en espèces augmente en s’éloignant des pôles vers l’équateur, décroît avec l’altitude, et est plus dense en milieu marin profond. Les zones tropicales abritent la plus grande variété d’espèces, et la différenciation entre biodiversité terrestre et marine est importante : bien que les océans couvrent la majorité de la surface terrestre, une minorité de la faune et de la flore connue est marine, alors que, taxonomiquement, la majorité des groupes animaux décrits sont marins.

Au fil du temps, la biodiversité a connu cinq grandes crises d’extinction, marquées par la disparition massive d’un grand nombre de familles d’organismes. La plus célèbre de ces crises est celle qui a anéanti les dinosaures il y a environ 66 millions d’années. Aujourd’hui, un sixième épisode est à l’œuvre, causé principalement par l’action humaine. La quantité d’espèces en déclin, notamment parmi les mammifères, les oiseaux et les amphibiens, a conduit à la création du domaine de la biologie de la conservation. Cependant, déterminer quels éléments de la biodiversité préserver en priorité reste un sujet de débat. La situation d’urgence exige des actions concrètes, mais leur efficacité dépend aussi de notre capacité à évaluer et à comprendre l’état réel des populations, souvent encore incomplet.