Découverte des holothuries, ces animaux marins étonnants

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Le monde sous-marin regorge d’une diversité impressionnante d’espèces, dont certaines restent encore à découvrir, tandis que d’autres, parfaitement identifiées, présentent des caractéristiques étonnantes. Parmi elles, les holothuries, ou concombres de mer, se distinguent par leur silhouette atypique et leurs particularités biologiques. Voyageons à la rencontre de ces créatures mystérieuses et peu connues.

Les holothuries : qui sont-elles ?

Ces animaux appartiennent à la famille des échinodermes, un groupe d’organismes marins caractérisés par leur présence dans toutes les couches de l’océan, depuis les zones peu profondes jusqu’aux abysses, avec des fossiles datant du début du Paléozoïque. À l’image des étoiles de mer ou des oursins, les holothuries forment une classe exclusivement marine, aucune n’étant adaptée aux eaux continentales ou douces. Leur surnom courant, « concombres de mer » ou « bêches de mer », fait référence à leur forme allongée. On recense environ 1250 variétés d’holothuries à travers le monde, présentant des tailles et des coloris variés, réparties dans des groupes comme Apodida, Elasipodida, Molpadida ou Synallactida.

À quoi ressemblent ces êtres ?

Caractérisés par leur corps mou et cylindrique, la majorité des holothuries ont une silhouette plus ou moins allongée, avec des extrémités arrondies. Contrairement à d’autres échinodermes, leur squelette n’est pas visible et elles ne possèdent pas d’appendices rigides. Leur taille varie généralement entre 10 et 30 centimètres, même si certaines espèce exceptionnelles dépassent cette norme : par exemple, la plus grande, Synapta maculata, peut atteindre 3 mètres de longueur. Un autre cas étrange, Pseudocolochirus violaceus, arbore une forme très ronde et une coloration vive. La plupart disposent de cinq rangées de petits pieds munis de ventouses (« podia ») qui leur permettent de se déplacer sur le fond marin. Leur peau peut être lisse ou porter des excroissances charnues, comme dans le cas de Thelenota ananas. Enfin, leur anatomie comprend une bouche entourée de tentacules variés, située à l’avant, et un anus positionné à l’arrière.

Zone d’habitat des holothuries

Majoritairement, ces organismes vivent posés sur le substrat océanique, ce qui en fait des animaux benthiques. Certains explorent aussi les eaux peu profondes ou la zone côtière, mais la majorité évolue en profondeur, voire dans les abysses : jusqu’à 10 000 mètres sous la surface dans le cas du genre Mytriochus. Ils peuvent se dissimuler dans le sable, se réfugier dans les crevasses rocheuses ou avancer lentement en rampant au fond des mers. Leur tolérance à la qualité de l’eau varie : certaines espèces privilégient une eau claire, tandis que d’autres s’adaptent à des milieux plus troubles ou pollués. La vitesse de déplacement diffère aussi selon leur environnement, certains leur permettant de résister aux courants puissants, d’autres nécessitant des eaux calmes.

On trouve ces animaux dans de nombreuses zones marines, comme la Méditerranée, où prédominent les Holothuria tubulosa, ainsi que dans l’océan Pacifique, l’Atlantique ou l’océan Indien.

Que mangent ces créatures marine ?

Les holothuries se nourrissent principalement de débris organiques, ce qui en fait des détritivores importants, mais leur alimentation peut aussi inclure du plancton, des microalgues ou des bactéries. Elles utilisent leurs tentacules buccaux pour collecter leur nourriture, adaptés à la taille et à la nature des particules. Un seul spécimen peut ingérer jusqu’à 45 kilogrammes de sédiments par année, en laissant derrière lui un sédiment fin, propre et homogène, grâce à leur système digestif très efficace. Par cette activité, elles contribuent au nettoyage et à l’épuration du fond marin, jouant un rôle crucial dans l’équilibre de l’écosystème, y compris dans les milieux coralliens.

Quel est leur mode de vie ?

En tant qu’êtres benthiques, certaines holothuries vivent immobiles, attachées au substrat, tandis que d’autres se déplacent pour chercher de la nourriture ou éviter les prédateurs, ce qui leur confère un mode de vie plus mobile. Elles peuvent ramper grâce à leurs podia ou, dans certains cas très rares, nager brièvement. La plupart utilisent leur capacité d’adhérence pour évoluer sur le fond, mais une espèce particulière, Pelagothuria natatrix, nage en pleine eau, ressemblant à une méduse, ce qui en fait une exception notable.

Les stratégies de défense de ces animaux sont variées. Elles libèrent en permanence des toxines, qui dissuadent la plupart des prédateurs. Certaines peuvent également expulser de longs filaments collants, appelés tubes de Cuvier, pour immobiliser ou piéger les assaillants. D’autres ont la faculté d’éjecter leurs organes internes dans un processus appelé éviscération. Enfin, certaines durcissent leur corps ou utilisent la bioluminescence pour effrayer ou désorienter les adversaires.

Il est aussi courant que diverses petites espèces, comme des crabes, des crevettes ou certains poissons comme les Carapidae, vivent en symbiose ou en association avec ces créatures. Ces interactions leur offrent un refuge, souvent dans la bouche ou l’anus de l’holothurie, tout en partageant leur nourriture. Par ailleurs, ces organismes peuvent héberger des parasites.

Comment se reproduisent-elles ?

Les holothuries n’ont pas de différences visibles entre sexes, ce qui en fait des animaux ovipares. Leur reproduction est essentiellement sexuée, avec une fécondation qui se produit à l’extérieur, dans l’eau. Après la fécondation, un stage larvaire précède la transformation en juvénile immature. Certaines espèces, cependant, se reproduisent par scissiparité, une reproduction asexuée par division. Leur durée de vie est variable, pouvant aller de deux ou trois ans à plusieurs décennies, selon l’espèce et les conditions environnementales.

Les interactions entre holothuries et humains

Dans leur milieu naturel, ces animaux peinent à avoir beaucoup de prédateurs, sauf certains mollusques, comme Tonna perdix, ou quelques poissons, étoiles de mer ou crustacés capables de tolérer leurs toxines. Cependant, l’intérêt de l’Homme est considérable, surtout en Asie, où les holothuries sont très prisées pour leur chair. Consommée sous diverses formes, comme frit, fumée ou même crue (ce qui est souvent déconseillé), leur viande est réputée pour ses prétendues vertus antiseptiques et aphrodisiaques, bien que ces propriétés ne soient pas scientifiquement confirmées. Elles sont aussi appréciées pour leur faible teneur en matières grasses et leur richesse en vitamines et minéraux. La demande croissante a conduit à une pêche intensive, un braconnage et un trafic important, alimentant un marché en tension. La faible capacité de reproduction de certaines espèces a conduit l’Union Tendances et animaux à placer plusieurs d’entre elles en danger, ce qui soulève des préoccupations pour leur conservation, la biodiversité marine et leur rôle écologique essentiel.