Ce petit mollusque terrestre est un ennemi redouté des jardiniers car il adore dévorer les jeunes plants et semis, causant souvent de nombreux dégâts. Son passage laisse derrière lui une traînée de mucus brillant et visqueux, ce qui permet de l’identifier facilement. Partons à la découverte de la limace vorace !
Variétés de limaces selon leur taille
Comme l’escargot, la limace fait partie des gastéropodes, mollusques qui se sont adaptés à la vie sur terre et qui privilégient les habitats humides à travers le monde. Parmi les espèces les plus courantes en Europe, on retrouve :
- La limace dite horticole ou limace des jardins (Arion hortensis), perceptible en longueur de 3 à 4,5 cm, affichant une couleur allant du gris bluâtre au noir ;
- La limace grise ou loche (Deroceras reticulatum), plus petite (3 à 5 cm), mais particulièrement nuisible en raison de sa voracité ;
- La limace rouge (Arion rufus), pouvant atteindre 15 cm, dont la teinte oscille entre le rouge foncé et le noir, en s’attaquant surtout aux racines et tubercules ;
- La grande limace (Limax cinereoniger), qui détient le record en mesurant jusqu’à 30 cm lorsqu’elle est complètement étendue.
Les tentacules de la limace, une organisation efficace
À l’extrémité de sa tête, la limace possède quatre tentacules aux fonctions spécifiques. La paire supérieure, la plus longue, porte ses yeux, tandis que les deux autres possèdent des organes tactiles et olfactifs. Sa bouche est équipée de deux mâchoires avec de petites dents, et sa langue, appelée radula, est couverte d’aspérités très dures, facilitant la digestion de la nourriture. Le corps, lui, est protégé par un bouclier (ou manteau), doté d’un orifice respiratoire situé sur le côté (le pneumostome). À l’arrière, la queue et un pied l’aident à se déplacer, adhérant au sol.
La limace, un animal de cycle nocturne
Pour survivre, la limace doit évoluer dans un environnement humide. Composée majoritairement d’eau (environ 85%), elle ne possède pas de coquille pour la protéger contre la déshydratation. Elle doit donc constamment s’hydrater par sa peau, en buvant ou en ingérant de l’eau via sa nourriture. La recherche d’humidité guide ses activités quotidiennes. Lorsqu’arrive la nuit, la baisse de température et la formation de rosée la poussent à sortir de ses refuges — souvent des endroits ombragés ou recouverts de pierres, de bois ou d’amas végétaux — en quête de nourriture. Le mucus qu’elle sécrète facilite ses déplacements tout en protégeant sa peau. En journée, elle préfère se cacher dans des cachettes sombres pour éviter le dessèchement.
La sensibilité au froid : un obstacle pour la limace
,”Sang froid” et très dépendante de la température ambiante, la limace ne s’active que dans des conditions thermiques et hygrométriques précises. Son seuil idéal se situant autour de 18°C, une période de grande sécheresse ou de chaleur excessive peut la forcer à se mettre à l’abri. Sans accès à l’eau, elle ne peut produire le mucus essentiel pour ses déplacements. Lorsqu’il fait trop froid (en dessous de 5°C), elle entre en hibernation ou s’enfonce sous terre, car le gel et les températures négatives, en particulier en dessous de -3°C, sont fatals pour elle.
Cycle de vie court mais actif
Les saisons pluvieuses, notamment l’automne et le printemps, sont privilégiées pour la reproduction. La limace, qui est hermaphrodite, possède à la fois des organes mâles et femelles, ce qui lui permet de s’accoupler avec d’autres individus ou elle-même. Elle dépose ses œufs, pouvant atteindre 200 par paquet, dans la terre ou sous des abris humides comme des tuiles ou des pierres. La croissance est rapide : la majorité de ces mollusques deviennent adultes en moins d’un an, une durée de vie relativement courte mais suffisante pour assurer leur prolifération.
Les limaces, des nuisibles pour le jardin
Capables de consumer la moitié de leur poids en une seule nuit, ces gourmets se nourrissent non seulement de débris organiques, mais aussi des plantes cultivées dans les jardins. Leur menu favori inclut semis, jeunes pousses et tubercules, affectant un large éventail de cultures comme la betterave, la pomme de terre, la carotte ou le chou. Elles s’attaquent également aux fleurs, aux bourgeons et même aux fruits, notamment les fraises et les tomates.
Conseils pour empêcher leur invasion
Pour limiter l’arrivée des limaces dans votre espace vert, plusieurs stratégies de prévention peuvent être adoptées :
- Labourer le sol à l’automne et laisser la surface nue l’hiver pour détruire leurs œufs exposés ;
- Privilégier l’arrosage matinal plutôt que le soir, afin d’éviter de créer un environnement attractif pour ces créatures nocturnes ;
- Réduire l’arrosage aux plantes qui en ont vraiment besoin, car l’eau est leur principal attractif ;
- Dissocier les mottes pour éviter la création de refuges ;
- Eviter d’installer les cultures à proximité des ruisseaux, composts ou autres zones favorables à leur installation.
Différentes méthodes naturelles de lutte
En complément de la prévention, il existe plusieurs solutions écologiques pour repousser ou éliminer les limaces :
- Planter des végétaux aux odeurs fortes et répulsives telles que le thym, l’ail, la menthe, la capucine ou le persil ;
- Saupoudrer du marc de café ou du bicarbonate de soude autour des plantations, ce qui repousse ces mollusques ;
- Créer des barrières physiques en entourant les plantes avec de la cendre, du paillis, de la sciure ou des copeaux de bois, ou encore du sable ;
- Installer des refuges temporaires, comme des pots retournés ou des cartons mouillés, pour attraper les limaces le soir, puis les ramasser le matin ;
- Placer des petits récipients à moitié remplis de bière, que les limaces seront attirées à s’y noyer ;
- Utiliser du phosphate de fer, un produit biodégradable et sans danger pour les animaux domestiques, en cas d’invasion massive.