Comprendre l’expression ‘Tirer les vers du nez’ et ses enjeux

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Certaines expressions liées au monde animal évoquent la poésie ou la bonne humeur, tandis que d’autres peuvent sembler un peu repoussantes. Parmi ces dernières, celle qui parle de « tirer les vers du nez » dépeint une image peu appétissante. Mais que viennent faire des asticots dans la zone du visage ? Ce proverbe remonte au Moyen Âge et possédant diverses hypothèses quant à ses origines, aucune n’a été définitivement prouvée. Bien que ses origines restent discutées, cette expression demeure une métaphore animalière qui reflète une part de notre histoire linguistique.

Que signifie l’expression “tirer les vers du nez” ?

Ce terme familier désigne la capacité à faire parler quelqu’un, à lui faire lâcher des informations ou à l’inciter à révéler un secret qu’il voulait garder pour lui. C’est une image qui illustre la manipulation douce mais efficace pour obtenir des confidences, souvent par le biais de questions habiles. Tout au long des siècles, de nombreux écrivains ont utilisé cette expression dans leurs œuvres. Voici quelques exemples illustratifs :

  • “Je vois ce que vous essayez de faire. Vous souhaitez me faire confier ce que vous voulez en tirant les vers du nez.” (Molière, George Dandin ou le Mari confondu, 1668) ;
  • “Vous avez donc été envoyée par votre maîtresse pour nous tirer les vers du nez.” (Lesage et d’Orneval, Les pèlerins de la Mecque, 1726) ;
  • “Sa tolérance excessive laissait paraître une certaine envie de connaître les secrets des autres, s’amusant à faire parler ses amies quand elle leur tirait doucement les vers du nez au sujet de leurs amoureux.” (Émile Zola, L’Assommoir, 1876) ;
  • “Je voulais interroger cet homme, mais c’était lui qui me faisait parler, me tirant les vers du nez.” (René Beher, L’ami du commissaire, 1889) ;

Quel est l’origine de cette expression “tirer les vers du nez” ?

Les premières attestations écrites de cette phrase remontent à la période du XVIe siècle. En 1531, le lexicographe et imprimeur français Robert Estienne évoquait cette expression dans son Dictionarium, où il lui associait le sens d’« exploiter ou questionner pour obtenir quelque chose de précis ». Plus tard, en 1558, Bonaventure des Périers utilisait cette formule dans un de ses textes pour décrire une situation où quelqu’un cherchait à obtenir des informations en questionnant habilement. Ce n’est qu’en 1694 qu’elle apparaît dans le Dictionnaire de l’Académie française, prévu pour désigner une manière de soutirer un secret en posant des questions tactiques. Des études linguistiques suggèrent que l’expression pourrait dater même du début du XVe siècle, sous l’influence de textes écrits par Christine de Pisan, bien que la preuve soit incertaine.

Quelles pourraient être les origines de cette expression ?

Différentes théories tentent d’expliquer l’origine de cette expression, mais aucune n’a été unanimement confirmée par la recherche linguistique. Parmi les pistes avancées :

  • Une maladie. La thèse veut que la métaphore fasse référence à une affection qui touchait le nez, où des vers ou parasites imitaient l’aspect de petits filaments sortant du nez. Cependant, cette hypothèse est contestée, car la parution de l’expression précède l’apparition documentée de cette maladie.
  • Le Latin “verum”. Certains pensent que “ver” pourrait venir de “verum”, qui signifie “vérité”. Selon cette théorie, la formule serait une façon imagée de signifier “faire sortir la vérité du nez”. Les Latins utilisaient une expression semblable pour indiquer qu’on faisait parler quelqu’un en extrait des vraies paroles.
  • Des charlatans. Une autre hypothèse évoque que certains vendeurs de miracles ou charlatans prétendaient retirer des vers du nez pour guérir leurs patients, espérant ainsi soutirer de l’argent ou des secrets. Cependant, cette origine reste hypothétique.
  • Les comédons. Au XIXe siècle, certains rapprochaient cette expression des points noirs qui se forment sur le nez, en raison de leur ressemblance avec de minuscules vers blancs extraits lors de manipulations de la peau.
  • Un traitement à base de larves. Dans un passé plus ancien, la pratique consistait à poser des larves de mouches sur une plaie pour favoriser la cicatrisation. Leur extraction pouvait parfois nécessiter d’arracher ces vers, y compris dans le nez, ce qui aurait pu donner naissance à cette idée métaphorique.
  • Les vers de terre. Selon Alain Rey, spécialiste en histoire linguistique, il est peu probable que la métaphore fasse référence à des parasites précis, mais plutôt à l’image d’un secret sale ou honteux que l’on extirpe en tirant des vers. La phrase de Corneille dans sa pièce Veuve, publiée en 1634, illustre cette conception : “Qui lui pourrait un peu tirer les vers du nez, Que nous verrions demain des gens bien étonnés !”