Animaux pouvant percevoir les ultrasons

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La technologie des ultrasons connaît une croissance constante dans le domaine du dressage canin. Cependant, il est légitime de se demander si d’autres espèces animales sont également sensibles aux sons à très haute fréquence. Quelles catégories de créatures présentes dans la nature peuvent entendre ces fréquences exceptionnelles ?

Une synthèse sur les ultrasons

Un son est une onde mécanique qui se propage en faisant vibrer différents types de supports, tels que les liquides, solides, gaz ou vaporisés. Sa caractéristique principale est sa fréquence, exprimée en Hertz (Hz), indiquant le nombre de pulsations par seconde. Cette fréquence définit un spectre subdivisé en plusieurs segments.

Les infrasons correspondent à des sons dont la fréquence descend en dessous de 20 Hz. Viennent ensuite les bruits à basse fréquence, situés principalement sous les 125 Hz. Contrairement aux idées reçues, infrasons et basses fréquences ne sont pas entièrement inaudibles. Lorsqu’ils atteignent un niveau sonore élevé, ils deviennent perceptibles. La gamme audible par l’oreille humaine est généralement comprise entre 125 Hz et 20 000 Hz. Au-delà de cette fourchette, ce qui s’étend dans le spectre des ultrasons.

La sensibilité auditive de l’humain évolue selon l’âge. La majorité des personnes actives n’entend qu’environ jusqu’à 15 000 Hz. Néanmoins, les plus jeunes peuvent percevoir des sons situés entre 15 000 et 20 000 Hz. Leur audition des ultrasons ne provoque pas de dommages durables à condition que l’exposition soit courte et que l’intensité sonore reste inférieure à 140 dB (niveau comparable à une explosion de pétards). Ces sons deviennent plus dangereux lorsqu’ils sont combinés avec des fréquences aiguës audibles. En revanche, les bruits de basses fréquences ont tendance à causer plus facilement des troubles physiologiques.

Les animaux sensibles aux ultrasons : quels nuisibles ?

Les ultrasons sont largement employés pour repousser divers nuisibles : rongeurs, moustiques, lapins et renards.

Le principe consiste à émettre un son que ces animaux peuvent entendre, perturbant ainsi leur communication et leur système nerveux. La pression sonore créée par ces dispositifs leur cause souvent un stress intense, parfois douloureux, les incitant à fuir pour ne pas revenir.

Les fabricants insistent sur la nécessité de suivre précisément les consignes pour optimiser l’efficacité. L’idéal est d’installer plusieurs appareils autour des zones à protéger, en évitant que des éléments comme des meubles ou des rideaux ne bloquent la diffusion des ultrasons. La moquette, capable d’absorber ces ondes, peut aussi réduire leur portée. La disposition doit permettre de créer un croisement de faisceaux afin de prévenir que les rongeurs contournent les zones d’inconfort. Pour renforcer la protection, il est conseillé de repositionner ces appareils toutes les semaines. Certains dispositifs modulables en fréquence tendent à améliorer le résultat, étant donné que certains nuisibles montrent une capacité d’adaptation aux fréquences fixes. Néanmoins, l’efficacité réelle de ces appareils reste contestée par plusieurs experts et observateurs.

Concernant les moustiques, il a été démontré qu’ils peuvent percevoir la voix humaine et le battement d’ailes de leurs congénères. Cependant, aucune étude scientifique n’a confirmé leur capacité à entendre les ultrasons. De plus, l’utilisation de dispositifs ultrasons pour leur repulsion n’a pas prouvé son efficacité.

Pour ce qui est des lapins et des renards, ces appareils seraient supposés perturber d’autres mammifères comme le martre ou la fouine. La gamme d’audition des lapins, par exemple, s’étend en moyenne de 96 Hz à 49 000 Hz, avec une sensibilité maximale entre 1 000 et 16 000 Hz. Leur ouïe leur permet de détecter des sons à une distance pouvant atteindre 1,8 km. Leur capacité à faire pivoter unilatéralement leurs oreilles est également un atout essentiel pour leur survie dans leur environnement naturel, où ils sont une proie. Toutefois, étant donné que leur plage auditive est surtout centrée entre 1 000 et 16 000 Hz, il est légitime de douter de l’efficacité des dispositifs basés sur les ultrasons pour repousser ces animaux.

Les particularités des chats et des chiens

Les capacités auditives des chiens et des chats sont mieux documentées. Ces animaux peuvent entendre jusqu’à des fréquences de 40 000 à 50 000 Hz.

Leur ouïe est particulièrement développée, surtout chez le chat, dont les oreilles mobiles leur permettent de localiser précisément leurs proies. Les sifflets à ultrasons, par exemple, sont couramment employés pour communiquer avec les chiens. Ils sont surtout utilisés pour leur rappeler de revenir ou pour leur faire effectuer certains exercices, en leur associant des signaux sonores positifs lors d’un entraînement. La capacité à différencier ces sons montre que pour ces animaux, un signal ultrasonore a une signification spécifique, traduisant que leur perception est clairement adaptée à ces fréquences.

Les mammifères qui utilisent l’écholocation : chauve-souris et dauphins

Les chauve-souris, principalement insectivores, exploitent un système avancé qu’on appelle écholocation. Elles émettent des ultrasons via leur larynx pour analyser le retour des échos sur leur environnement, ce qui leur permet de chasser dans l’obscurité. Certaines chauve-souris peuvent entendre des ultrasons allant jusqu’à 212 000 Hz. Par exemple, le Myotis septentrionalis émet des cris enregistrés autour de 74 000 Hz.

Les dauphins, quant à eux, utilisent depuis les années 1960 ces sons pour communiquer et s’orienter dans l’eau. Leur système leur permet de capter et d’émettre des ondes sonores, en partie dans le spectre des ultrasons, leur offrant une précision remarquable pour naviguer et repérer leurs proies dans l’obscurité ou en eaux troubles.

La fausse teigne : un record des ultrasons

Ce papillon de nuit, connu sous le nom de fausse teigne de la cire (Galleria mellonella), possède la capacité d’entendre des ultrasons jusqu’à 300 000 Hz, ce qui en fait l’un des animaux ayant la meilleure audition pour ces hautes fréquences. Cette adaptation leur sert principalement à échapper à leurs prédateurs, notamment les chauve-souris. À l’inverse, le bombyx du mûrier (Bombyx mori) ne perçoit pas les ultrasons au-delà de 150 000 Hz, ce qui montre une différence marquée dans leur sensibilité sonore.