8 animaux qui imitent les plantes pour échapper à la prédation

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La biodiversité végétale et animale recèle des phénomènes fascinants, dont celui du mimétisme, qui continue de surprendre les biologistes. Certains organismes ont développé la capacité de se fondre dans leur environnement en imitant l’aspect de végétaux, afin de déjouer leurs ennemis ou de chasser plus efficacement. Voyons en quoi consiste cette aptitude extraordinaire.

Le mimétisme, ou l’art de se rendre invisible dans son habitat

Plus qu’un simple camouflage, le mimétisme constitue une stratégie de survie pour préserver sa vie face aux dangers. Il permet aussi parfois d’impressionner ou de dérouter. La nature offre plusieurs formes de cette capacité, réparties en cinq catégories principales :

  • visuel ;
  • chimique ;
  • acoustique ;
  • tactile ;
  • comportemental.

Il est attesté que certains animaux ont utilisé ces stratégies il y a plus de 260 millions d’années. La méthode la plus répandue demeure le mimétisme visuel, souvent désigné par des termes comme camouflage ou mimétisme cryptique. Ce procédé concerne principalement trois types d’espèces :

  • les modèles qui émettent des stimuli ;
  • les imitateurs qui reproduisent ces stimuli ;
  • les cibles dupées, généralement des prédateurs.

Ces animaux qui se transforment en végétaux pour échapper au danger

Certains petits êtres vivants, plus vulnérables, ont appris à se métamorphoser temporairement en plantes lorsque la menace se présente. Cette tactique ingénieuse leur sert de leurre pour éviter d’être capturés. La majorité de ces spécialistes du déguisement sont des insectes, mais d’autres animaux s’y prêtent aussi. Voici une sélection d’animaux capables de se transformer en végétaux pour échapper à leurs prédateurs.

1 – La sauterelle-feuille (Stilpnochlora couloniana)

Vêtue de nuances de vert ou de marron, la sauterelle-feuille est un insecte doté d’une maîtrise remarquable du mimétisme. Son corps évoque à la perfection une feuille, ce qui lui permet de surprendre ses ennemis potentiels.

Habitat dans la canopée ou dans les hautes herbes en Asie et dans les régions tropicales des Amériques, cette créature ressemble à une vraie feuille grâce à sa silhouette et à ses pattes striées, imitant des brindilles. Sa capacité à imiter non seulement la forme mais aussi la dégradation végétale, comme les feuilles froissées ou recouvertes de champignons, est impressionnante. La diversité de ses apparences est telle qu’un observateur peu expérimenté pourrait croire à plusieurs espèces différentes.

2 – Le phasme bâton (Carausius morosus)

Ce curieux insecte, trouvé dans les forêts tropicales, se distingue par son corps extrêmement fin et long, imitant une branche d’arbre ou une brindille. Certains individus peuvent dépasser 30 cm de long, renforçant leur ressemblance avec le végétal.

Sa posture est généralement immobile durant la journée, ne se déplaçant que la nuit pour conserver son invisibilité. Leur coloration varie du vert au brun, fixée à l’état larvaire, avec une capacité à ajuster leur teinte pour un camouflage optimal. Leur mouvement extrêmement lent et leur corps ressemblant à une branche leur permettent d’échapper aux prédateurs sans effort. La majorité n’a pas d’ailes, mais ceux qui en ont restent invisibles lorsqu’ils sont immobiles, leur coloration sophistiquée servant à dissuader leurs ennemis par des mouvements furtifs ou par leur apparence d’écorce ou de feuillage mort.

3 – Le podarge gris (Podargus strigoides)

Ce petit oiseau australien, également présent en Tasmanie et en Nouvelle-Guinée, est une véritable avait l’apparence d’une branche ou d’un vieux bois mort, grâce à son plumage gris tacheté. Mesurant rarement 50 cm, il se camoufle parfaitement dans les eucalyptus.

Pendant la journée, il reste pétrifié, adoptant la posture d’une branche cassée en relevant sa tête. Son long bec et son plumage lui confèrent une ressemblance très réaliste. Lorsqu’un danger approche, il peut s’envoler rapidement. Les adultes émettent des signaux d’alarme et incitent leurs jeunes à rester immobiles.

4 – Le gecko à queue plate (Uroplate)

Originaire de Madagascar, ce gecko exceptionnel se distingue par sa capacité à imiter divers éléments végétaux comme les feuilles, la mousse ou l’écorce. Sa capacité de changement de couleur et la forme de sa queue, souvent plate et en forme de feuille, jouent un rôle essentiel dans son camouflage.

Chez les deux principales espèces, l’une au corps rugueux imitant le lichen et l’autre à la surface plus lisse semblable à des feuilles mortes, la dissimulation est parfaite. Nocturnes et insectivores, ces geckos se reposent sur des troncs ou des feuilles tombées, leur posture étant très naturelle. Leur apparence, souvent comme déchirée ou trouée, les rend presque indétectables, même aux yeux experts.

5 – L’araignée-crabe (Misumena Vatia)

À la différence des autres, cette araignée utilise son mimétisme aussi pour la chasse. Sa silhouette arborant quatre paires de pattes, dont les deux premières plus longues, lui confère une allure de crabe ou de fleur. Elle se sert de cette capacité pour atteindre ses proies ou pour se dissimuler.

Capable de changer rapidement de couleur pour ressembler aux pétales de diverses fleurs, notamment celles que fréquentent les insectes, cette espèce construit souvent un piège immobile en imitant une fleur en pleine floraison. Son corps coloré en noir et blanc lui permet de ressembler à une fiente d’oiseau ou à un pétale, ce qui la protège de ses prédateurs. Lorsqu’un insecte s’approche pour la butiner, elle se retourne pour l’attraper.

6 – La mante orchidée (Hymenopus)

Spécialisée dans le déguisement floral, cette mante religieuse ressemble à une orchidée, avec des couleurs vibrantes et des formes qui imitent parfaitement la fleur, y compris ses motifs. Son mimétisme lui permet de surprendre aussi bien ses prédateurs que ses proies, en se dissimulant parmi de véritables plantes fleuries en Indonésie ou en Malaisie.

Selon la fleur sur laquelle elle se positionne, sa teinte peut varier, améliorant son camouflage. Sa capacité à imiter la complexité visuelle d’une orchidée en fait une véritable maître du déguisement.

7 – La phyllie (Phasmes Areolatae)

C’est l’un des phasmes les plus singuliers, avec un corps arrondi qui évoque une feuille d’arbre. Son look détaillé comprend des extrémités et des contours irréguliers, ainsi que des rainures imitant la nervation végétale. Sa coloration varie entre vert et marron, lui permettant de se fondre dans la végétation.

Les femelles possèdent des antennes courtes, tandis que celles des mâles sont plus longues. Leur morphologie spécifique et leur capacité à imiter parfaitement une feuille en font des maîtres du camouflage dans leur environnement naturel.

8 – Les mantes feuilles mortes (Deroplatys trigonodera et Deroplatys desiccata)

Ces mantes religieuses sont remarquables par leur ressemblance avec des feuilles mortes. La trigonodera, identifiable par un thorax triangulaire, est principalement présente en Malaisie. Son corps strié et ses teintes allant du marron clair au plus foncé la rendent difficile à repérer dans la nature.

La desiccata, qui possède une silhouette élargie et des couleurs allant du brun au noir, se trouve en Malaisie, Sumatra, Java et Bornéo. Avec ses ailes ornées d’un ocelle blanc et noir, lorsqu’elles sont ouvertes, cette mante donne l’impression d’une feuille morte, ce qui constitue une défense efficace contre ses prédateurs.