Certains animaux, en raison de leur apparence intimidante ou de leur comportement, suscitent instinctivement de la répulsion ou de la crainte chez beaucoup. Que ce soit par leur capacité à piquer ou à mordre, ils sont souvent perçus comme des nuisibles ou des menaces. Pourtant, la plupart jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre écologique global. Leur disparition pourrait engendrer de graves perturbations dans les écosystèmes. Focus sur huit espèces malaimées qui, malgré tout, participent activement à la santé de notre planète.
l’araignée
Il est difficile de nier que la silhouette trapue et les longues pattes de ces arachnides peuvent impressionner ou effrayer. Dans la culture populaire, notamment dans les films d’horreur, leur représentation amplifie cette image negative, en leur donnant un corps velu et une taille démesurée. Cela explique pourquoi la peur des araignées, appelée arachnophobie, reste l’une des phobies les plus répandues dans le monde entier. Face à leur présence domestique, plusieurs ont tendance à vouloir les éliminer, mais c’est une erreur, car elles jouent un rôle de régulation naturelle contre diverses espèces d’insectes : mouches, moustiques, puces, blattes… Il est conseillé de laisser ces créatures cohabiter dans une pièce peu fréquentée afin de préserver une harmonie entre humains et arachnides. Les espèces courantes en France ne présentent généralement pas de danger, ce qui encourage à respecter leur rôle biologique.
le serpent
Avec leur langue fourchue, leurs yeux sans paupières, leur peau écailleuse et leur mode de déplacement serpentant au sol, ils peuvent facilement éveiller l’intimidation. Certaines espèces sont dangereuses, provoquant des inquiétudes, tandis que d’autres es inoffensives, de différentes tailles, allant du petit serpent au géant comme l’anaconda qui peut d’atteindre plus de 8 mètres de long et 200 kilogrammes. La menace peut venir d’une morsure ou d’un étouffement, y compris envers l’humain. Cependant, des serpents comme la couleuvre contribuent efficacement à réguler la population d’animaux nuisibles : lézards, insectes, amphibiens, rongeurs. En tant que prédateurs et proies, ils occupent une place cruciale dans la chaîne alimentaire, étant eux-mêmes consommés par des mammifères, des oiseaux de proie et d’autres grands oiseaux.
le rat
Présent dans nos quartiers et dans nos poubelles, le rat est souvent perçu comme un animal insalubre et envahissant. Son rôle historique est aussi sombre, puisqu’il est associé à la propagation de la peste bubonique en Europe. Malgré cette réputation peu flatteuse, ce rongeur est un véritable agent écologique, assurant la gestion des déchets et contribuant à l’entretien des systèmes d’assainissement grâce à ses activités dans les égouts. La présence de rats dans la nature est aussi contrôlée par des prédateurs naturels tels que les rapaces, les serpents ou certains mammifères comme la fouine ou le renard. Ils sont aussi des sujets pour la recherche scientifique, notamment dans le domaine de l’expérimentation animale. Leur rôle dans la chaîne alimentaire et leur contribution à la décomposition de matière organicique sont essentiels pour le bon fonctionnement des écosystèmes urbains et sauvages.
la guêpe
Souvent gênantes lors des repas en extérieur, ces insectes de la famille des vespidés captivent aussi par leur rôle écologique. Leur piqûre, souvent douloureuse, peut provoquer des réactions allergiques, ce qui accroît la crainte qu’on leur porte. Contrairement à l’abeille, une guêpe peut piquer plusieurs fois. Cela étant dit, il ne faut pas la tuer, car elle joue un rôle de chasseuse d’insectes nuisibles : en une journée, une colonie peut éliminer jusqu’à 80 000 mouches, moustiques, cochenilles ou pucerons. Elles participent aussi, indirectement, à la pollinisation de plusieurs plantes, même si ce n’est pas leur fonction principale. En plus de leur rôle dans la régulation des populations d’insectes, elles constituent une source de nourriture pour différents oiseaux, petits mammifères et autres araignées.
le moustique
La présence d’un moustique lors de soirées estivales peut vite devenir irritante, notamment par son bourdonnement agaçant. Malgré leur petite taille, ces insectes figurent parmi les animaux responsables du plus grand nombre de décès dans le monde chaque année, principalement en raison de leur capacité à transmettre des maladies graves telles que la malaria, la dengue ou la fièvre jaune. Leur piqûre, qui leur permet de se nourrir de sang, joue un rôle clé dans la propagation de ces pathologies. En contrepartie, ils participent aussi à la pollinisation des fleurs et à l’épuration de l’eau : leurs larves, notamment, mangent micro-organismes et déchets organiques, contribuant au cycle naturel de décomposition et de fertilisation des milieux aquatiques. Leur présence est aussi vitale pour certains oiseaux migrateurs, qui en dépendent comme source alimentaire.
le requin
Ce prédateur redouté, avec sa mâchoire impressionnante et ses dents acérées, a longtemps été perçu comme une menace majeure. Pourtant, ses attaques sur l’humain sont rares, tandis qu’il remplit des fonctions écologiques importantes. Le requin agit comme un nettoyeur subtil des océans, éliminant les carcasses et les animaux blessés. Sa force de morsure, la plus forte chez tous les animaux existants, lui permet d’attraper et de maintenir ses proies. Ce grand carnivore contribue également à équilibrer les populations de poissons en chassant, notamment, certains prédateurs qui sinon pourraient surpeupler les milieux marins. En régulant ces populations, il participe à la préservation de la biodiversité marine.
la chauve-souris
Ce petit mammifère volant, enveloppé dans une membrane noire, est aussi mystérieux que mal compris. La nuit, elle effectue ses déplacements et sa chasse aux insectes. Leur denture spécialisée leur permet de se nourrir principalement d’insectes variés, tels que les papillons de nuit, les mouches ou les moustiques, ce qui en fait un agent naturel de lutte contre certains ravageurs. Bien que leur réputation liée à la figure du vampire soit exagérée, il est vrai que quelques espèces se nourrissent de sang. La majorité préfère le régime insectivore, apportant ainsi un bénéfice écologique non négligeable : ils dispersent aussi des graines dans certains écosystèmes, ce qui favorise la régénération des végétaux. En zones chaudes, comme certaines îles du Pacifique ou en Afrique, elles jouent aussi un rôle dans la pollinisation de plusieurs espèces florales.
le crocodile
Avec ses écailles épaisses et son allure préhistorique, le crocodile fascine autant qu’il effraie. Certains peuvent dépasser 7 mètres de long, et leur mâchoire puissante semble capable de broyer tout ce qui passe à portée. Bien que leur réputation de dangereux prédateurs soit alimentée par la culture populaire, notamment la série “Les dents de la mer”, leurs attaques sur l’homme restent exceptionnelles. Leur capacité à se nourrir de cadavres et à nettoyer les milieux aquatiques en éliminant ceux qui sont malades ou morts les rend indispensables pour prévenir la propagation de maladies. En plus, leur rôle dans l’équilibre des populations de poissons, en consommant certains prédateurs tels que les poissons carnivores, contribue à maintenir la stabilité des écosystèmes aquatiques.