Les araignées que l’on rencontre souvent dans nos environnements résidentiels ont une tendance à tisser leurs toiles dans les recoins peu visibles et sombres des maisons. Leur silhouette est souvent dominée par un abdomen volumineux, ce qui peut impressionner, mais ces créatures ne sont généralement pas agressives envers les humains, sauf si elles se sentent menacées. En cas de menace, elles peuvent mordre, mais leur venin est beaucoup moins dangereux que celui de la veuve noire. Bien que ressemblant, ces deux espèces partagent un lien familial, ce qui explique leur ressemblance. Leur présence a même permis à la veuve des villes d’avoir un petit rôle dans la saga cinématographique Spider-Man. Focus sur cette araignée que l’on rencontre couramment dans tout l’Hexagone.
La veuve des villes, qui est-elle ?
Appartenant à la catégorie des aranéomorphes, la veuve des villes (Steatoda grossa) fait partie d’un groupe comprenant les araignées dont les crochets se croisent au repos, contrastant avec celles dont les crochets sont repliés parallèlement. Elle appartient à la famille des théridiidés, dont les spécimens se caractérisent par des pattes fines et un abdomen volumineux, souvent décoré de motifs variés. Ces araignées ont typiquement huit yeux organisés en deux rangées, accompagnés de soies dentelées au niveau du tarse de la dernière paire de pattes. La famille est notamment connue pour la veuve noire (Latrodectus mactans), mais la veuve des villes est réputée pour sa simplicité, son caractère inoffensif et sa ressemblance avec sa cousine venimeuse, ce qui lui a valu d’être choisie comme doublure dans le film Spider-Man. C’est ce même rôle qui lui confère une certaine célébrité cinématographique, contribuant à faire connaître cette espèce omniprésente en France.
Comment identifier une veuve des villes ?
Les femelles de cette espèce, de taille modérée à petite, mesurent généralement entre 7 et 10 mm, avec un abdomen que l’on qualifie de bulbeux et de couleur violet foncé. Les mâles, quant à eux, font entre 5 et 7 mm de long, avec un corps plus fin, de teinte noire. Leur céphalothorax arbore une teinte brun clair. Les deux sexes présentent un motif abdominal distinctif, ressemblant à un accent circonflexe placé au-dessus de plusieurs taches schematisées, plus ou moins triangulaires. Leurs longues pattes fines sont généralement translucides ou brun clair, dépourvues ou presque, d’anneaux ou d’épines, et recouvertes de soies courtes. Leur silhouette, avec un abdomen globuleux et une disposition caractéristique de leurs huit yeux en deux rangées, leur confère une allure typique des théridiidés.
Où peut-on rencontrer la veuve des villes ?
Considérée comme une espèce à distribution universelle, cette araignée est présente dans de nombreux pays, notamment en Amérique, en Europe, en Asie et en Océanie. En France, elle fréquente particulièrement nos habitations, notamment les garages, caves et abris de jardin. Elle privilégie les endroits sombres et humides, tels que fissures dans les murs ou espaces derrière ou sous les meubles, surtout dans les angles et à proximité du sol où elle tisse sa toile. Dans ses zones de prédilection, elle peut aussi vivre à l’extérieur, dans des cavités naturelles comme des grottes, sous des écorces ou au pied de rochers.
À quoi ressemble la toile de la veuve des villes ?
Comme pour toutes les araignées du genre Steatoda, la toile de la veuve des villes est plutôt désorganisée, sans structure rigide, faite pour capturer ses proies. Elle se compose d’une nappe horizontale, reliée au sol par plusieurs fils verticaux collants qui servent à piéger les insectes. En situation de danger, cet arachnide craintif se réfugie rapidement dans une cachette qu’elle a tissée dans la continuité de sa toile. Son habitat principal reste ce refuge où elle passe le plus clair de ses journées.
Quel est le régime alimentaire de la veuve des villes ?
Ce prédateur se nourrit principalement de petits arthropodes tels que cloportes, blattes, ou d’autres insectes volants comme mouches, moustiques, mites et fourmis, ainsi que de petites araignées. Elle chasse essentiellement la nuit, utilisant ses vibrations pour repérer ses proies prisonnières de la toile, étant peu dotée en sens visuel. Une fois la proie détectée, elle se précipite pour l’envelopper d’une fine couche de soie collante, immobilisant ainsi sa victime qu’elle dévore ensuite, souvent après avoir commencé par l’enlever de la toile.
La veuve des villes, est-elle nuisible pour l’humain ?
De nature solitaire et plutôt passive, cette araignée accepte généralement d’être manipulée avec précaution. Lorsqu’elle se sent menacée, sa réaction instinctive est la fuite. Les incidents de morsures restent rares, mais restent possibles lorsqu’elle n’a pas d’option pour s’échapper. Son venin est nettement moins toxique que celui de la veuve noire. Une morsure peut provoquer une douleur piquante, semblable à celle d’une piqûre de guêpe, accompagnée d’un léger gonflement et parfois de nausées, qui peuvent durer plusieurs jours. Pour les personnes allergiques, un traitement antivenin spécifique est efficace. En règle générale, la veuve des villes représente une menace minime pour l’humain, notamment si l’on la laisse en paix, surtout durant les périodes où elle reproduit sa descendance.
Comment se reproduit la veuve des villes ?
Comme beaucoup d’autres araignées, Steatoda grossa utilise des phéromones pour communiquer avec ses congénères. La femelle dépose deux types de phéromones sur sa toile : celles qui attirent les mâles à proximité et celles qui facilitent l’accouplement en modifiant leur comportement. Après la fécondation, la femelle pond plusieurs sacs d’œufs, chacun contenant une centaine d’individus. Ces œufs incubent dans des cocons translucides sphériques, fixés à la toile, pendant environ un mois. La durée de vie de la femelle atteint environ 6 ans, tandis que le mâle meurt peu après la reproduction, ayant vécu en moyenne 18 mois.
Veuve des villes versus veuve noire : quelles différences majeures ?
Il arrive que l’on confonde la veuve des villes avec la veuve noire en raison de leur apparence similaire. Les deux espèces font partie de la même famille (les théridiidés), reconnue pour ses araignées à abdomen rond et fin, ornées de motifs variés. Toutefois, elles appartiennent à des genres distincts : Steatoda pour la première et Latrodectus pour la seconde. La veuve noire possède un corps plus petit, plus sphérique, avec un abdomen brillant et lisse, souvent marqué d’un motif en forme de sablier rouge. La veuve des villes, en revanche, présente un motif en croissant clair aux traits moins précis. En termes de dangerosité, la veuve des villes est beaucoup plus insaisissable. La morsure de la veuve noire, appelée latrodectisme, peut entraîner divers symptômes graves comme douleurs, spasmes ou troubles psychiques, mais le venin est administré en faibles doses, réduisant les risques de mortalité, même si l’issue peut parfois s’avérer critique.