La plupart des gens savent que toutes les araignées ne créent pas forcément une toile pour capturer leurs proies. Toutefois, ici, concentrons-nous sur celles qui élaborent des mécanismes de capture en tissant une toile. Si vous souhaitez approfondir cet univers fascinant de tisserandes, sachez que la diversité des formes de toiles ne se limite pas à une seule catégorie : elles varient énormément selon plusieurs critères, au-delà même de l’espèce. Suivez le guide pour découvrir ces différentes structures !
Six principales catégories de toiles d’araignées
Parmi la grande diversité de types de toiles produites par ces arachnides, on peut en distinguer six classes fondamentales, chacune ayant ses caractéristiques propres :
- les toiles en orbite,
- les toiles en tube,
- les toiles en voile de bateau,
- les toiles en réseau,
- les toiles en nappe,
- et celles en forme de dôme.
Les toiles dites orbitèles se caractérisent par leur aspect précis, avec une construction géométrique régulière, partant d’un centre et rayonnant en cercles concentriques, inspirée du mouvement orbital. Après leur tissage, celles-ci deviennent des pièges efficaces, souvent réalisés par des araignées spécialisées appelées aussi orbitèles.
Parmi les espèces d’araignées responsables de ce type de toile, on trouve notamment : la néphile dorée (Nephila inaurata), l’adiante fougère (Neoscona adiantum), l’argiope frelon (Argiope bruennichi), l’argiope lobée (Argiope lobata), la cyclose conique (Cyclosa conica), la diodie tête-de-mort (Zilia dioda), l’épeire concombre (Araniella cucurbitina), la mangrove petite-bouteille (Mangora acalypha), la tétragnathe étirée (Tetragnatha extensa) et la zygielle des fenêtres (Zygiella x-notata).
La liste des espèces est vaste, avec près de 4 200 araignées orbitèles répertoriées à ce jour, appartenant principalement à quatre familles : Uloboridae, Araneidae, Tetragnathidae et Nephilidae.
Les autres types de toiles présentent une construction moins régulière, formant souvent des amas de fils non collants. Ces structures sont plus chaotiques, ressemblant à des nœuds de fils entremêlés.
Les toiles en tube ont une forme d’entonnoir dissimulé. Elles servent de refuge pour les araignées qui s’y tapissent, attendant la venue d’une proie. L’entrée est camouflée pour passer inaperçue. Après avoir attrapé et ingéré leur victime à l’intérieur, elles réparent leur piège en le renforçant. Ces toiles sont typique des mygales du genre Atypus.
Les araignées des familles Liphistiidae et Segestriidae réalisent des constructions proches, avec une toile se terminant par une collerette qui agit comme un système d’alarme sonore lors du passage d’une proie.
Les structures en forme de voile de bateau sont constituées de fils tendus, agencés de manière rectangulaire ou triangulaire, souvent fixés sur la végétation. Il s’agit de toiles épaisses et planes, caractéristiques des araignées du genre Pellenes arciger.
Les toiles en réseau forment un enchevêtrement plat de fils non adhésifs, généralement d’aspect irrégulier. Ce type de toile est construit notamment par les Pholcidae et une majorité de Théridiidae.
Les toiles dites en nappe consistent en un réseau dense, horizontal, de forme concave. Elles sont principalement fabriquées par les Agelenidae.
Les structures en dôme présentent une forme convexe, propre aux araignées de la famille Linyphiidae.
Certains araignées, comme Hyptiotes paradoxus, construisent des toiles qui se rapprochent esthétiquement des orbitales, en raison de leur finesse et régularité. Cependant, leur forme est souvent triangulaire, et l’araignée relie une branche suspendue à une tension, prêt à capturer une proie. Lorsqu’elle immobilise une victime, elle relâche légèrement sa tension et secoue le piège pour mieux l’engluer, même si elle ne dispose pas de venin, elle doit attendre que l’insecte soit parfaitement immobilisé pour l’envelopper.
Focus sur les toiles orbitèles
Plus que toute autre, la toile orbitèle est devenue une référence, aussi bien pour la communauté scientifique que pour le grand public. Bien que leur apparence varie d’un individu à l’autre, elles partagent plusieurs éléments caractéristiques :
- un cadre périphérique solide,
- des rayons centrés et réguliers,
- une zone centrale souvent vide ou pas, appelée “moyeu”, où l’araignée attend sa proie,
- une spirale intermédiaire pour guider la formation de la spirale finale,
- et une spirale de capture finale, détruisant la spirale auxiliaire lors de sa mise en place.
L’assemblage d’une toile orbitèle est une opération complexe, avec des variations notables en termes de taille, de forme, de nombre de rayons et de longueur de la spirale de capture. Ces différences dépendent à la fois de l’espèce, de l’environnement, et même du moment de construction. Des études ont montré que la structure peut varier d’un individu à l’autre, ou d’un cycle à l’autre.
Il est également important de souligner que ces toiles ne bénéficient pas souvent de réparations, car la soie utilisée, riche en protéines, est consommée par l’araignée une fois le travail terminé. La majorité des toiles orbitéles sont fabriquées dans les périodes de l’aurore ou du crépuscule, pour éviter les intempéries.
La nécessité de protéger ces araignées
Le secteur médical s’intéresse à la soie d’araignée pour ses propriétés innovantes. En médecine traditionnelle chinoise, cette fibre naturelle est utilisée pour favoriser la cicatrisation, car ses composants ressemblent à la fibroïne de la peau. Certaines prothèses en silicone sont également enrobées de soie pour améliorer leur compatibilité avec le corps.
Au-delà des applications médicales, la présence d’araignées dans nos habitats est souvent considérée comme un signe de bon équilibre écologique. En effet, elles tendent à éviter les environnements trop confinés, chauds ou humides. Si vous souhaitez participer à leur sauvegarde, il est préférable de ne pas les retirer de votre maison, car leur survie dépend de conditions spécifiques. Le déplacement vers un coin moins fréquenté, comme le garage ou la cave, leur offre une chance de continuer leur rôle de prédateurs sans leur faire courir de risques inutiles.
Enfin, souvenez-vous que ces petits auxiliaires sont d’importants contrôleurs naturels des insectes nuisibles, notamment des mouches et des moustiques, ce qui peut grandement contribuer à la quiétude chez vous.