L’Épeire Concombre : L’Araignée au Corps Vert Pomme

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La petite araignée connue sous le nom d’épeire concombre, ou « araignée courge » dans le langage courant, occupe fréquemment nos espaces verts tels que les parcs et jardins. Facile à reconnaître, elle se distingue par sa teinte verdoyante évoquant celle d’un légume – le concombre – et se dissimule parmi les feuilles pour surprendre ses proies. C’est dans la végétation que cette arachnide tisse ses toiles en formant des motifs géométriques précis, conçus pour capturer insectes et autres petits parasites. Une fois que leurs victimes sont piégées, ces araignées les enroulent dans leur soie pour un repas ultérieur. Une véritable spécialiste de la chasse, l’épeire concombre, pour le plus grand plaisir des observateurs, ne se limite pas à une apparence courge !

Qui est l’épeire concombre ?

L’épeire concombre, scientifiquement désignée sous le nom d’Araniella cucurbitina, appartient à un groupe d’araignées appelées aranéomorphes, caractérisées par la position croisée de leurs crochets au repos. Son nom scientifique évoque à la fois sa petite taille, référence grecque à la famille Araniella, et sa couleur évoquant la courge par le terme ‘cucurbitina’. La nomenclature vernaculaire fait allusion à cette couleur fraîche de vert pomme qui rappelle le légume. L’espèce appartient à la famille des Araneidae, reconnues pour leurs pattes très « épineuses » et leurs toiles en spirale, souvent circulaires, en forme de piège organisé. Ces araignées, souvent suspendues tête en bas, attendent la venue d’un insecte dans leurs réseaux. La diversité du genre Araniella compte plusieurs espèces aux ressemblances proches, telles que :

  • Araniella cucurbitina (Clerck, 1757)
  • Araniella opisthographa (Kulczynski, 1905)
  • Araniella displicata (Hentz, 1847)
  • Araniella alpica (Koch, 1869)
  • Araniella inconspicua (Simon, 1874)
  • Araniella jilinensis (Yin & Zhu, 1994)
  • Araniella coreana (Namkung, 2002)

Comment reconnaître l’épeire concombre ?

Son corps se divise en deux segments principaux : le céphalothorax, qui fusionne la tête et le thorax, ainsi que l’opisthosome ou abdomen. Le devant du corps arbore une teinte brun orangé, presque translucide, tandis que ses longues pattes rousses, striées de noir, sont ornées de fines épines. La femelle se distingue par un abdomen de forme ovale, d’un vert pistache, ponctué de taches jaunes distinctives à la face inférieure, et surmonté d’un point rouge à l’arrière, au-dessus des filières. Sur la face supérieure, deux rangées de quatre points noirs de chaque côté sont visibles. Le mâle, quant à lui, présente un abdomen plus long et moins coloré, mélange de nuances jaunes et brunes, avec un céphalothorax foncé, marqué par des bandes latérales noires. La taille moyenne oscille entre 10 et 15 mm pour la femelle, tandis que le mâle, généralement plus petit, mesure entre 7 et 10 mm. La femelle étant souvent plus volumineuse que le mâle, cette différence d’envergure est une caractéristique courante chez ces araignées.

Pourquoi l’épeire concombre est-elle verte ?

La coloration verte de cette espèce est le résultat d’un processus d’adaptation évolutive. Lors de leur vie, les jeunes araignées naissent initialement avec une couleur rouge-brique. Elles deviennent brunâtres à l’approche de l’automne. Grâce à plusieurs mues, qui leur permettent de changer de peau et de gagner en taille, elles finissent par adopter leur teinte définitive. Au printemps, les adultes arborent un vert vif qui leur permet de se fondre dans leur environnement végétal. Ce camouflage leur offre l’avantage de rester dissimulées contre les prédateurs tout en augmentant leur efficacité à piéger des proies. La couleur verte, donc, est une arme d’adaptation précieuse pour cette araignée parmi la végétation dense.

Quel est l’habitat naturel de l’épeire concombre ?

La répartition géographique de cette araignée concerne principalement les régions tempérées du paléarctique. On la trouve en Europe, du sud de la Scandinavie jusqu’au sud de l’Espagne, ainsi qu’en Asie du Nord. Très présente dans l’Hexagone, elle profite de nombreux environnements variés, allant des lisières de forêts aux prairies, en passant par les landes, steppes et garrigues. Dans les espaces domestiques, comme dans les parcs ou les jardins, elle aime particulièrement s’installer sur des arbustes tels que les lilas ou les rosiers. Sa présence contribue à la régulation naturelle des populations d’ insectes nuisibles, ce qui en fait une alliée précieuse pour l’équilibre écologique.

Comment est la toile de l’épeire concombre ?

Cette araignée tisse une toile de type orbiculaire, souvent suspendue entre deux points, à l’intérieur d’une feuille ou entre branches basses. Sa taille reste modérée, avec un diamètre maximale d’environ 10 cm, généralement située à une hauteur d’un ou deux mètres. La toile comporte un centre fermé autour duquel s’étendent une trentaine de rayons disposés en segments presque réguliers, reliés par une spirale de fils. Ce type de toile, typique de la famille des Araneidae, constitue un piège passif. Elle permet à l’épeire de capturer efficacement ses proies par la simple présence de la toile, sans qu’elle ait besoin de la mouvoir constamment.

Sur quoi se nourrit l’épeire concombre ?

Comme la majorité des araignées de la famille des Araneidae, cette petite chasseur se nourrit principalement d’insectes : mouches, papillons, abeilles, guêpes, sauterelles, punaises, voire de petites araignées. Lorsqu’une proie se retrouve immobilisée dans sa toile, l’épeire courge s’approche rapidement pour la paralyser avec sa morsure venimeuse. Elle enroule ensuite sa victime dans de la soie pour la consommer lorsqu’elle aura besoin d’énergie. Seul le fil en spirale de la toile est adhérent, ce qui permet à l’araignée d’éviter de rester collée à ses propres fils. Les vibrations produites par la lutte de la proie déclenchent la réaction immédiate de l’araignée qui, à l’aide de ses pattes poilues anti-adhésives, veille à ne marcher que sur les fils non collants.

Comment se reproduit l’épeire concombre ?

La reproduction commence généralement en été, entre juin et septembre. Le mâle ne se rapproche de la femelle que pour s’accoupler après 1 ou 2 mues, et disparaît rapidement par crainte d’être dévoré — un comportement fréquent chez ces araignées lors de la mise bas. La femelle, quant à elle, pond entre 30 et 70 œufs, souvent dissimulés à l’intérieur de feuilles, protégés par de gros cocons de soie jaune-vert. Ces fécondations donnent naissance à des juvéniles qui quitteront le cocon pour grandir et effectuer leur première mue, restant généralement proches de leur mère jusqu’à ce stade. Après cette étape, les mâles meurent, tandis que les femelles survivent jusqu’au printemps suivant pour continuer le cycle de reproduction.

L’épeire concombre est-elle une espèce menacée ?

Comme beaucoup d’araignées, elle est vulnérable aux prédateurs tels que les oiseaux, guêpes, frelons, mantes religieuses ainsi qu’aux araignées plus grandes. La situation de conservation de cette espèce n’a pas été formellement évaluée par les organismes internationaux comme l’Union mondiale pour la nature (IUCN), mais elle n’est pas classée comme menacée ou protégée. Sa présence dans divers milieux naturels, des jardins aux vignobles, lui confère un rôle utile dans la lutte contre les insectes nuisibles. En participant à la régulation écologique, l’épeire concombre joue un rôle positif. Il est primordial de préserver cet insecte en évitant toute utilisation abusive de pesticides qui pourrait compromettre sa survie, contribuant ainsi à la biodiversité locale et à l’équilibre des écosystèmes.