Vache Jersiaise : une petite reine au regard captivant et au lait précieux

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Originaire de l’île de Jersey, en Mersey, la race bovine connue sous le nom de Jersiaise tire ses racines d’une dépendance britannique située dans la Manche. Dès le XVIe siècle, les habitants de Jersey ont commencé à exporter ces bovins en nombre pour répondre à une demande croissante de lait à bord des navires en voyage. Ce troupeau a été élevé dans une quasi-autarcie pendant plus de millénaire, avec une interdiction totale d’importation depuis 1789, ce qui a permis de préserver la pureté de la race grâce à une sélection rigoureuse. La diffusion mondiale de ses origines a commencé à prendre de l’ampleur à partir des années 1860, après avoir été connue sous le nom d’Alderney, une appellation regroupant plusieurs races bovines.

Les origines de la Jersiaise

Cette race a vu le jour sur l’île de Jersey, une dépendance de la Couronne britannique dans la Manche. Transportés principalement par des Jersiais partant pour l’outre-Manche, ces bovins ont été sélectionnés et élevés dans une logique d’autosuffisance. L’histoire de la race s’est peu à peu répandue à l’échelle mondiale, notamment après sa reconnaissance officielle dans les années 1860. Son exportation vers des pays comme le Royaume-Uni, où une population appartenant à la Reine réside au château de Windsor, ou encore vers des États-Unis, la Nouvelle-Zélande, le Canada, et divers pays d’Afrique, d’Europe ou d’Amérique du Sud, a fortement contribué à la renommée de la race.

La création du registre généalogique de la Jersiaise

En 1878, la société dédiée à la race a été fondée, avec la mise en place du livre généalogique, connu sous le nom de herd-book. Cette étape a permis aux éleveurs locaux de Jersey de réglementer et d’authentifier leurs animaux, faisant de leur cheptel l’un des plus prestigieux au monde. L’exportation a connu une croissance significative à partir du XVIIIe siècle, atteignant un sommet au XIXe et au XXe siècle. Au Royaume-Uni, la race est représentée notamment par une importante population privée au château de Windsor. Elle a aussi été largement exportée vers les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, le Canada, puis vers l’Afrique du Sud, la Scandinavie, et d’autres régions. Récemment, ces trajectoires se sont étendues vers l’Afrique centrale, le Brésil, l’Amérique latine et ailleurs, consolidant sa présence internationale.

La race Jersiaise en France

Arrivée en France au cours du XIXe siècle, la Jersiaise y a été officiellement inscrite dans le registre généalogique en 1903. Le premier responsable du syndicat des éleveurs était le comte de la Riboisière, qui représentait la région d’Ille-et-Vilaine. Avec le temps, des spécialistes comme Gustave Moussu, de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort, ont joué un rôle clé dans le développement et la structuration de cette race. Le syndicat a ainsi commencé à acquérir des taureaux de Jersey pour en assurer la diffusion parmi ses membres, qui comptaient environ 200 élevages dans les années 1950. Aujourd’hui, la race se concentre surtout dans le nord-ouest de la France, notamment en Normandie. La sélection génétique repose notamment sur l’importation régulière de semences provenant majoritairement du Danemark, d’Amérique du Nord et de Nouvelle-Zélande. Bien que la Jersiaise soit la deuxième race laitière mondiale par nombre d’individus, sa présence en France reste encore modérée.

La morphologie de la Jersiaise

Ce bovin de petite taille se distingue par un gabarit modeste. La vache atteint généralement 128 à 130 cm au garrot pour un poids moyen d’environ 430 kg, alors que les taureaux peuvent dépasser 135 cm pour un poids oscillant entre 600 et 700 kg. La silhouette longiligne est accentuée par un squelette léger, une encolure élancée et fine, un corps étiré, une poitrine en forme d’ogive, un abdomen développé, un bassin large et des cuisses plates. Ses membres, effilés mais solides, sont équipés d’onklons noirs très résistants. La tête fine arbore un profil concave, de petites cornes incurvées vers l’avant et le bas — certains individus étant sans cornes. Les mamelles sont attachées en haut à l’arrière, avec de longues attaches à l’avant, et un ligament robuste garantit une bonne orientation des trayons.

Les couleurs de la race Jersiaise

Le pelage de la Jersiaise présente une teinte fauve, allant du roux au sable clair, avec une coloration plus sombre sur la tête par rapport au reste du corps. Son poil est court, lisse, généralement uni ou tacheté de blanc. La coloration charbonneuse apparaît vers 6 mois à 1 an, avec des variations dues au sexe de l’animal, étant souvent plus marquée chez les mâles. Le mufle, adouci par une teinte ardoisée entourée d’une zone blanche, crée un joli contraste. La peau est pigmentée en foncé, notamment autour des yeux et des muqueuses, ce qui la protège des rayons du soleil et lui confère un regard intense. La queue, longue, se termine par une touffe de poils sombres.

Les qualités de la vache Jersiaise

Reconnu pour sa capacité d’adaptation à différents climats et méthodes d’élevage, le bovin Jersiaise s’est répandu sur tous les continents. Son développement a été encouragé par ses qualités principalement en matière de précocité, de facilité d’élevage, de bonne fertilité, et de longévité. En alimentation, il n’est pas exigeant et valorise aussi bien les fourrages grossiers. Sa renommée repose surtout sur sa production laitière, qui, à poids égal, est parmi les plus importantes et les plus qualitatives, ce qui lui a permis de se faire une place parmi les races laitières les plus performantes dans le monde.

Les propriétés du lait Jersiaise

Le lait de cette race est considéré comme l’un des meilleurs en termes de richesse. Avec un taux butyreux de 55% et un taux protéique de 38%, il est idéal pour la fabrication de fromages, les protéines et les matières grasses étant essentielles à la transformation. Son lait contient principalement de caséine, notamment une forte proportion de caséine kappa favorisant un caillage efficace et un rendement fromager supérieur. De plus, il est riche en minéraux comme le calcium, le phosphore, le fer et le zinc, ce qui en fait une matière première précieuse. En raison de sa qualité, le lait de la Jersiaise se vend généralement à un prix supérieur à celui d’autres races bovines, en particulier en France où Tendances et animaux valorise cette spécificité.