Le veau, lorsqu’il est maintenu comme animal de compagnie, doit bénéficier d’un apprentissage pour assurer votre sécurité. Cet article présente les pratiques recommandées durant ses premières heures ainsi que quelques méthodes d’éducation essentielles.
Les premiers instants après la naissance du veau
Il arrive qu’une partie des veaux ne survivent pas aux premières heures après la mise bas, une réalité malheureusement courante. Cependant, il existe des stratégies efficaces pour réduire ce taux. Dès que la mère a mis bas et que le veau est sorti avec succès, il est crucial de lui donner du colostrum de qualité dans les premières six heures de vie, car cela conditionne ses défenses immunitaires futures. Si le veau ne peut pas boire normalement, une sonde devra être utilisée. La consommation est vérifiable en palpant la caillette, une zone de leur abdomen. La quantité recommandée est d’environ 10 % du poids du veau.
Les vétérinaires soulignent l’importance d’utiliser un colostrum de qualité, mesurable avec un réfractomètre qui évalue sa densité. Si le produit est de moindre qualité, il est possible d’utiliser celui des autres vaches du troupeau. Au besoin, des suppléments de colostrum peuvent renforcer la première source de lait maternel si celui-ci est insuffisant. Il est toutefois déconseillé d’utiliser du colostrum provenant d’autres troupeaux pour des raisons sanitaires.
Pour garantir une meilleure qualité de colostrum, il est conseillé de préparer la période avant le vêlage en ajustant l’alimentation de la vache environ huit semaines à l’avance. La fin de gestation étant sensible, la mère peut manger moins en raison de la pression exercée par le veau sur son estomac. Ainsi, il est nécessaire d’augmenter la densité énergétique et protéique de son alimentation, en assurant une transition progressive de trois semaines pour préserver la flore intestinale.
La méthode d’élevage du veau
La chercheuse Nina von Keyserlingk de l’Université de Colombie-Britannique a consacré plusieurs années à étudier le logement idéal pour les veaux. En 2020, elle a mis en évidence les bénéfices de l’élevage en duo, une pratique qu’elle qualifie de « pair housing ». Traditionnellement, les veaux naissent et sont placés dans des espaces individuels destinés à limiter la propagation des maladies, puis intégrés à un groupe collectif plusieurs semaines plus tard. Toutefois, cette méthode ne favorise pas toujours la vie sociale du veau, et l’experte considère qu’elle va à l’encontre de leur nature.
Elle a donc proposé de faire cohabiter deux veaux dès leur quatrième jour de vie, dans une zone deux fois plus grande qu’une cage individuelle. Chaque animal dispose de ses propres accessoires, tels que seaux et tétines, pour encourager une croissance saine et équilibrée. Cette configuration favorise leur développement physique, cognitif et leur bien-être général. La proximité encourage l’apprentissage mutuel, réduit leur peur, et facilite leur adaptation lors du sevrage. Ils commencent à manger des concentrés plus tôt et s’intègrent plus sereinement dans un groupe, avec moins de stress. La santé des veaux reste assurée grâce à des risques sanitaires limités.
La personnalité du veau
On pense souvent que la capacité à tisser un lien avec un animal dépend de son intelligence, bien que celle des bovidés soit relativement limitée. En réalité, c’est leur rapidité d’apprentissage qui est surtout impactée par les interactions. Avec patience et constance, un veau peut développer des liens affectifs solides avec son propriétaire.
Il est courant qu’un veau soit très affectueux, allant jusqu’à frotter sa joue contre son maître. Lorsqu’ils jouent ou cherchent de l’attention, ils donnent souvent de petits coups avec leur tête, comportement qu’il faut corriger rapidement pour éviter qu’il ne devienne dangereux à mesure qu’ils grandissent. Il convient d’arrêter le jeu lorsqu’un tel geste se produit, en repoussant doucement l’animal et en valorisant sa douceur lorsqu’il se comporte calmement. Apprendre dès le plus jeune âge à maîtriser ces attitudes est essentiel pour assurer votre sécurité.
La socialisation et l’éducation d’un veau s’apparentent à celles d’un poulain, car la confiance est la clé pour instaurer une relation harmonieuse. Une fois cette confiance établie, il devient possible de lui apprendre diverses compétences : marcher en laisse, rapporter un objet, donner ses quatre pieds ou reculer comme un cheval. Certains peuvent même envisager de le faire passer sur des obstacles ou l’initier à la conduite, en adaptant l’apprentissage à leur âge et à leur tempérament. En 2017, Hannah Simpson, une jeune néo-zélandaise, a fait sensation en montrant sur les réseaux sociaux sa vache de 8 ans qu’elle montait sans selle et faisait sauter par-dessus un tronc d’arbre.
Il est également important de préciser que, bien que certains considèrent que les taureaux ou bœufs sont particulièrement dangereux, un animal bien élevé et socialisé peut devenir doux et obéissant. La castration, associée à une éducation adaptée, contribue grandement à cette transformation. Néanmoins, en vieillissant, certains taureaux, même éduqués, peuvent développer des comportements plus protecteurs et potentiellement plus risqués, notamment vers l’âge de 4 ou 5 ans.
Démarches administratives pour l’adoption d’un veau
Acquérir un veau implique de suivre certaines procédures réglementaires liées à l’identification de l’animal. En premier lieu, la naissance doit être déclarée dans un registre d’élevage officiel.
Ensuite, l’animal doit être inscrit dans une base de données nationale ou dans une plateforme locale d’élevage, afin d’obtenir un suivi administratif précis.
Un numéro d’identification unique, sous la forme d’un code à dix chiffres précédé de FR (pour la France), est attribué à chaque bovin et apposé sur ses oreilles. Cela permet une traçabilité assurée tout au long de sa vie.
Finalement, le veau reçoit un passeport, document de référence qui accompagne l’animal à chaque étape de sa vie, facilitant la gestion et la traçabilité en cas de besoin.