9 Mythes Sur Les Vaches Dévoilés

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Communément considérées comme peu intelligentes, les vaches surprennent en réalité par leur vivacité d’esprit et leur curiosité naturelle. Lorsqu’elles disposent d’un espace adéquat, elles aiment jouer, courir en groupe, se poursuivre ou même s’amuser avec un ballon. À l’image de nos compagnons à quatre pattes, chaque vache possède une personnalité unique. La manière dont elles sont élevées influence leur comportement généralement calme et posé, mais celles ayant une forte individualité sont souvent plus faciles à manipuler à condition que cette dernière soit effectuée avec douceur et patience. Même dans leurs habitats naturels ou d’élevage, ces animaux ressentent des émotions comme tout être sensible.

La première idée reçue : les vaches manqueraient d’intelligence

Peu après que l’on a cru que leur vie tranquille dans les prairies témoignait d’une faiblesse mentale, il a été établi que les bovins se classent parmi les cinq animaux présentant les capacités cognitives les plus développées. Bien entendu, ils ne sont pas capables de résoudre des problèmes complexes ou d’écrire des textes, mais leur habileté spatiale est remarquable. Leur capacité à utiliser leur langue pour ouvrir des loquets ou des portes afin d’accéder à une nourriture démontre leur intelligence pratique. Certains d’entre eux sont de véritables experts en évasion, entraînant d’autres membres du troupeau. Lorsqu’ils s’ennuient, il n’est pas rare de leur proposer des énigmes ou des défis pour stimuler leur mental. Lors d’expériences, ceux qui parvenaient à ouvrir un loquet exprimaient leur satisfaction par des sauts, des coups de pied ou des mouvements excités, preuve que le lien entre émotion et réflexion est indissociable. Donald Broom, chercheur à l’université de Cambridge, insiste sur le fait que l’émotion facilite l’apprentissage, et il n’est donc pas étonnant de voir une vache sauter ou courir de joie en sortant de son abri, signe de bien-être.

Les vaches ne ressentiraient pas d’émotions

Contradiction à certains clichés, les bovins sont des animaux sociaux qui vivent en groupe dans la nature. Même en dehors de la saison des rut, les mâles et femelles interagissent régulièrement, le groupe étant généralement dirigé par l’individu le plus expérimenté. La hiérarchie se construit rapidement, souvent en moins d’une heure, et l’attachement entre individus est profond. Lorsqu’un vache ayant développé des liens avec une autre est séparée, cela peut entraîner une baisse sensible de sa production laitière, illustrant que ces animaux éprouvent des sentiments et des préférences. Le toilettage mutuel, par exemple, n’est pas uniquement hygiénique : c’est une manifestation d’amitié et de lien social.

1 – Une vache laitière confrontée à un choix difficile

L’histoire de Sophie illustre l’attachement profond qu’une vache peut avoir pour ses petits. En Angleterre, cette mère a mis bas ses jumeaux, mais l’éleveur a réussi à en cacher un pour pouvoir continuer la traite. Sophie, consciente de la présence du second veau qu’elle nourrissait chaque jour, manifestait un attachement évident. Sa capacité à cacher son petit témoigne de sa sensibilité maternelle et de son instinct de protection, semblable à celui que l’on voit chez d’autres mammifères sauvages.

2 – La variété des émotions chez la vache

Stress, peur, frustration ou douleur sont des sentiments que ces animaux expérimentent intensément. Lorsque leur état est négatif, ils tentent d’éloigner la cause de leur malaise, voire d’attaquer si leur sécurité est menacée. De microexpressions faciales traduisent leur état intérieur, détectables via des logiciels spécialisés. Elles ressentent aussi des émotions positives telles que la joie ou le plaisir, montrant leur capacité à éprouver du bonheur. Leur posture, leurs vocalisations ou leurs activités sont autant d’indices permettant aux professionnels d’évaluer leur humeur. Enfin, l’élevage montre que le stress altère également leur perception, leur vision étant affectée par la contraction des muscles oculaires lors des moments d’anxiété ou de peur.

3 – La transmission des émotions dans le troupeau

En tant qu’animaux sociaux, les vaches connaissent et se souviennent d’au moins 70 de leurs congénères. Elles ont besoin de socialiser pour être épanouies. Lorsqu’une relation privilégiée est établie, une séparation peut diminuer leur production laitière. De plus, l’émotion négative se propage lorsqu’une vache stressée transmet son agitation à celles qui l’entourent. Inversement, la présence d’individus calmes peut contribuer à apaiser tout le groupe.

Les capacités expressives limitées mais significatives des vaches

Les bovidés ont développé diverses manières de communiquer, principalement par des signaux non verbaux. La posture du corps, les mouvements de la queue ou de la tête indiquent souvent leur humeur. Par exemple, une tête haute et une museau pointé vers l’avant témoignent de curiosité ou d’intérêt, tandis qu’une tête baissée exprime la soumission ou la domination. Leur vocalisation, à travers des meuglements variés, est aussi très expressive. Lorsqu’elles sont séparées de leurs veaux, elles émettent des sons prolongés et aigus. En revanche, lorsqu’elles retrouvent leur petit, leurs vocalisations deviennent plus courtes et plus graves. Les meuglements sont essentiels pour plusieurs raisons : reconnaître leurs pairs, localiser une femelle ou un veau, exprimer une menace ou simplement libérer leur stress.

Caractéristiques physiques souvent sous-estimées

La durée de vie naturelle des bovins dépasse rarement 25 ans, mais en élevage, leur espérance de vie moyenne est bien plus courte. La nature leur a néanmoins doté de nombreux atouts pour leur survie :

4 – La perception visuelle

  • Une large champ de vision d’environ 300°, leur permettant d’observer tout ce qui se passe à leurs côtés sans tourner la tête, facilitant leur pâture et leur vigilance.
  • Une perception limitée des couleurs, principalement le jaune, le vert et le bleu, tandis que les couleurs comme le rouge leur apparaissent peu distinctes. Leur excellente adaptation à la vision nocturne leur permet de rester alerte même dans l’obscurité, bien que leur perception des contrastes puisse leur causer du stress face à certains reflets ou jeux de lumière.
  • Une excellente perception du mouvement, détectant jusqu’à 60 images par seconde contre 25 pour l’homme, ce qui leur permet d’anticiper et d’éviter tout danger. Cependant, leur vision latérale leur limite la perception de reliefs et de distances, sauf face à elles. Enfin, leur vue proche est plus précise, mais elles reconnaissent aussi différents visages.

5 – Leur ouïe, odorat et goût

  • Leur ouïe est très développée, comparable à celle des chiens, leur permettant d’entendre aussi bien les sons de la ferme que ceux ambiants, ce qui nécessite une mise en route progressive pour limiter leur stress.
  • Elles reconnaissent les voix de leurs compagnons, mais aussi celles de leurs éleveurs et soigneurs, renforçant leur relation avec l’homme.
  • Grâce à un odorat puissant, pouvant détecter des odeurs à plusieurs kilomètres, elles repèrent les prédateurs ou tout danger potentiel. Leur sens du smellles leur permet également de percevoir des phéromones indiquant l’état émotionnel de leurs congénères ou humains. Les animaux sensibles au stress transmettait cette tension, ce qui influence la dynamique du troupeau. Leur préférence pour certaines saveurs, comme le sucré, montre qu’elles ont également une sensibilité gustative.

6 – Leur sommeil : un sommeil léger

Malgré une activité de près de 10 heures par jour pour ruminer, les vaches dorment peu, entre 4 et 8 heures quotidiennes. Leur sommeil profond, fragmenté en plusieurs phases, ne dépasse pas une heure par jour. Elles peuvent dormir debout, à l’image de certains grands mammifères. Des études indiquent que la production de lait est optimisée du côté où elles sont allongées. Il est donc essentiel d’aménager un espace de couchage propre, sec et spacieux, d’au moins 7,5 m2 par animal, pour leur assurer un repos de qualité.

7 – La sensibilité tactile

Très sociables, les vaches aiment échanger des gestes de nettoyage, notamment sur des zones qu’elles ne peuvent atteindre elles-mêmes. Leur tolérance au toucher varie selon les parties du corps ; elles peuvent repousser une caresse sur certaines zones sensibles comme la face ou la mamelle. Il est important de les habituer doucement aux contacts pour renforcer la relation avec leur éleveur. De plus, elles supportent mal l’humidité ou les changements thermiques importants, préférant ruminer dans une paille sèche pour éviter les lésions.

8 – La nécessité d’une gestation pour produire du lait

Contrairement à une idée reçue, une vache ne produit du lait que si elle a donné naissance à un veau. Après une gestation de neuf mois, elle met bas, généralement d’un seul veau, parfois de jumeaux. Si le veau reste auprès de sa mère, il sera nourri au lait environ 10 mois, mais dans l’élevage, on sépare souvent rapidement la mère du petit pour favoriser la production laitière et réduire le stress du veau lors du sevrage. La séparation doit idéalement intervenir dans les premières 24 heures, pour rendre le jeune animal moins craintif, même si cette étape peut être très stressante pour lui.

9 – Leur anatomie digestive complexe

Les vaches disposent de quatre stomacs, incluant trois préestomacs et la caillette. Leur alimentation à base d’herbe, difficile à digérer, nécessite cette structure pour fermenter la matière végétale. Le régime des vaches laitières est enrichi de foin, de céréales et autres fourrages afin d’assurer leur production. La viande bovine de qualité provient souvent d’élevages où elles sont nourries principalement d’herbe, ce qui influence la saveur de la viande. Bien qu’associées à une attitude calme, elles restent capables de s’adapter et d’apprendre grâce à leur intelligence et leur expérience, à condition d’approcher leur fonctionnement avec patience et compréhension. Penser comme une vache, c’est accepter leur sensibilité, leur nature de proie et leur manière de percevoir le monde pour mieux en prendre soin.