La nature montre une grande générosité en permettant à certaines mauvaises herbes, ou adventices, de croître même sur des sols très pauvres. Cependant, pour réaliser des projets plus ambitieux dans votre jardin, il est essentiel de prêter attention à la composition du sol et d’enrichir celui-ci avec des fertilisants adaptés. Avant de parler de l’utilisation d’engrais naturels, notamment de fientes de poule, il est important de comprendre à quoi sert un engrais et pourquoi privilégier une solution écologique.
Fertilisation naturelle pour un jardin sain
À moins que votre projet de jardinage ne soit d’ordre paysager très sophistiqué, la majorité d’entre nous ne choisissent pas leur terre de façon précise. Pourtant, la nature du sol influence grandement la réussite des plantations, et certaines configurations sont plus adaptées à des types de cultures précis. Voici un aperçu des différents types de sols que vous pouvez rencontrer.
Une terre peut être argileuse: elle est compacte, difficile à travailler, et retient rapidement l’eau en étant peu aérée. En améliorant ses propriétés, elle peut devenir idéale pour un potager productif.
Une autre possibilité est un sol calcaire: facile à travailler, il convient bien à la culture de plusieurs légumes et fleurs. Pour optimiser ses qualités, il faut le fertiliser régulièrement avec de la matière organique afin de réduire sa perméabilité.
Si votre sol est plutôt sableux, il est léger mais a du mal à retenir l’eau. La solution consiste à l’enrichir avec du terreau et à la couvrir avec de l’herbe coupée pour limiter l’évaporation.
Les sols siliceux ont peu de calcaire et sont très sensibles aux variations climatiques, se desséchant ou se refroidissant rapidement. Leur amélioration passe par l’incorporation de roches calcaires, comme la chaux.
Enfin, si votre sol est de nature tourbeuse, il est lourd et nécessite également un apport de chaux pour en améliorer la structure et la fertilité.
Le rôle principal d’un fertilisant est d’apporter les éléments nutritifs qui manquent au sol pour soutenir la croissance des plantes. La sélection d’un engrais adéquat dépend donc de la composition de votre sol et des besoins spécifiques de vos cultures, notamment pour un potager.
Les trois nutriments fondamentaux pour la croissance saine des plantes, surtout en potager, sont :
- l’azote,
- le phosphore,
- le potassium.
Les engrais naturels ont un avantage certain pour l’environnement comparé à leurs équivalents chimiques. Toutefois, ils doivent être de bonne qualité, bien dosés et adaptés aux plantes cultivées. Être “naturel” ne signifie pas qu’ils sont sans contrôle. Lorsque c’est possible, privilégiez la rotation des cultures ou la réduction des apports en fertilisants pour des plantes peu demandeuses, comme la mâche, l’ail, l’échalote ou l’oignon.
Les engrais naturels sont généralement organiques et peuvent provenir du végétal ou de l’animal. Parmi eux, les fientes de poule occupent une place importante, mais il existe aussi d’autres sources comme le calcaire ou la roche phosphatée.
Un point fort des fertilisants issus de la nature est la présence de bactéries qui modulent la libération de nutriments, prolongeant ainsi leur efficacité et facilitant leur absorption par les racines des plantes.
Comment utiliser les fientes de poule comme fertilisant
Les déjections de poule fournissent des éléments indispensables à la croissance végétale, avec une concentration très élevée en azote, surpassant largement celles d’autres types d’excréments animaux. Elles contiennent aussi du calcium, essentiel pour la structuration des cellules végétales.
En possédant des poules, vous pouvez bénéficier d’un engrais naturel à coût minimal. Les fientes peuvent être employées selon différentes méthodes :
- brutes sous forme de fumier,
- incorporées dans un compost,
- sèches comme poudre.
En ajoutant de la paille ou de la sciure aux fientes, vous obtenez un fumier qui joue à la fois le rôle d’engrais et d’amendement pour améliorer la structure du sol. La différence réside dans leur fonction : si l’objectif principal est la fertilisation, l’amendement sert à modifier les propriétés physiques ou chimiques du sol. Mélangées avec du végétal, les fientes s’aèrent davantage et leur libération est plus lente, ce qui favorise une alimentation durable des plantes.
Il est important de laisser ce mélange commencer à se décomposer avant de l’utiliser. Ensuite, il faut doser judicieusement, car un excès peut brûler les racines des jeunes plants en raison de la concentration en sels. Une petite pelletée par mètre carré suffit généralement. De plus, il est déconseillé de déposer directement ce mélange dans les trous de plantation, car les jeunes racines y sont trop sensibles aux agressions chimiques du fumier.
Les fientes peuvent aussi être intégrées dans le compost. Un bon mélange comporte environ deux parts de carbone pour une part d’azote. Il suffit de superposer des couches de déchets verts (tonte, feuilles) et de fientes, puis de laisser le processus suivre ses étapes selon la méthode choisie : compost à chaud ou à froid. La méthode à froid permet de conserver les fientes tout au long de l’hiver.
Pour les fientes sèches, il faut les stocker dans un endroit sec, en évitant l’humidité, et attendre qu’elles sèchent complètement. Ceci prend généralement 4 à 6 semaines en été, ou plusieurs mois en hiver. Après séchage, il faut les réduire en poudre en portant un masque pour éviter toute inhalation nocive, puis les répartir dans la terre du jardin à raison d’environ 1/3 de fientes pour 2/3 de terre. La quantité maximale recommandée est de 500 g par mètre carré. Si vous n’avez pas de poules, vous pouvez vous en procurer sous forme de sacs dans le commerce, issus de l’élevage industriel.
De plus, la poule est un animal qui favorise une démarche zéro déchet : ses coquilles d’œufs peuvent aussi être broyées pour enrichir le compost en calcium, selon les besoins de votre sol.