Bien que cela puisse surprendre, de nombreuses espèces d’oiseaux, notamment les volailles comme la poule, ont l’habitude d’ingérer de petits cailloux ou graviers. Cette pratique soulève des questions : quel est le but de cette consommation ? Quelles sont les répercussions sur leur santé ? Existe-t-il un type de roche préféré ? Et le fait de manger des gravillons peut-il présenter un danger pour leur bien-être ?
Quelles sont les raisons pour lesquelles les poules prennent des cailloux dans leur système digestif ?
Chez tous les oiseaux, le mode de consommation de nourriture diffère de celui des mammifères. Leur bec leur permet de saisir leur nourriture sans pouvoir la mâcher grâce à des dents. Ainsi, ils avalent des aliments entiers, souvent sous forme de grains, qui sont rapidement stockés dans un organe appelé le jabot, situé au niveau du cou. Ce dernier sécrète une substance qui humidifie la nourriture, facilitant ainsi sa digestion. Après cette étape, l’aliment arrive dans le gésier, une forte poche musculaire qui a pour mission de broyer mécaniquement la nourriture pour réduire sa taille. La composition du gésier, notamment sa couche kératinisée, le rend particulièrement résistant face à cette activité de broyage intensif.
Quel est le rôle précis des cailloux dans le processus de digestion de la poule ?
Lorsqu’une poule ingère de la nourriture, les cailloux qu’elle avale se déposent directement dans le gésier. Cet organe, doté de muscles puissants, sert à stocker ces fragments rocheux durant la digestion. La contraction du gésier provoque un brassage des aliments accompagnés des cailloux, ce qui entraîne un broyage efficace. Ce mécanisme mécanique facilite la dégradation des grains et autres particules alimentaires, permettant ainsi au reste du processus digestif de se poursuivre plus aisément.
Quelles types de cailloux les poules préfèrent-elles consommer ?
Les gallinacés sélectionnent certains minéraux pour leur digestion, connus sous différents noms tels que cailloux de gésier ou gastrolithes. Ces morceaux de roche, pouvant prendre diverses formes : petites pierres, graviers ou sable, restent dans leur gésier pendant une période prolongée, parfois plusieurs années. Avec le temps, ces fragments peuvent devenir lisses et perdre leur efficacité. Lorsqu’ils s’usent, les poules les régurgitent pour en faire place à de nouveaux cailloux avec des contours plus saillants, ce qui leur permet de mieux broyer leur nourriture.
La consommation de cailloux est-elle bénéfique pour la santé des poules ?
Sur le marché, il existe des produits comme le grit en boîte ou en blocs, conçus pour intégrer dans leur alimentation ou à leur enclos, afin d’assurer un apport minéral complémentaire. Le grit est conçu pour apporter du calcium, des minéraux essentiels, notamment par le biais de gravier concassé, de coquilles d’huîtres ou d’argile cuite. Ce calcium est indispensable pour la formation des os, mais aussi pour renforcer la coquille des œufs. La présence de charbon de bois en poudre dans certains produits aide à réguler le système digestif et prévenir des troubles digestifs. Il est important de choisir des produits adaptés, contenant tous les éléments nécessaires au bon développement des volailles.
D’autres espèces d’oiseaux consomment-elles également des cailloux ?
Si tous les oiseaux possèdent un gésier, ils n’en ont pas tous besoin pour digérer. Les espèces se nourrissant d’aliments faciles à digérer, comme des insectes tendres ou du nectar, n’utilisent pas de gastrolithes. En revanche, de nombreux oiseaux, notamment les pigeons, faisans, perdrix, autruches ainsi que certains pingouins et manchots, consomment de petits morceaux de roche pour faciliter leur digestion. Cependant, dans la nature, certains de ces oiseaux peuvent mourir après avoir ingéré des billes de plomb à la place de cailloux — un phénomène connu sous le nom de saturnisme aviaire. Ces risques touchent particulièrement les oiseaux aquatiques. Par ailleurs, chez les oiseaux terrestres, une surexposition au plomb, souvent dans le cadre d’activités humaines comme la chasse, peut entraîner des intoxications graves. Depuis 1986, la chasse à l’aide de munitions en plomb est réglementée voire interdite dans certains habitats, notamment les zones humides en France.