La perte de plumes chez une poule peut paraître normale, mais cela peut aussi indiquer un problème de santé sous-jacent. Cet article vise à examiner en détail les différentes causes possibles de ce phénomène, afin que vous sachiez quand agir pour le bien-être de votre animal.
La chute des plumes chez la poule au cours de sa vie
Avec le temps, les plumes s’usent et perdent leur efficacité protectrice et thermique. Par analogie avec nos propres vêtements, les plumes doivent être renouvelées régulièrement. Ce renouvellement naturel, appelé mue, consiste en l’élimination progressive des anciennes plumes et leur remplacement par de nouvelles. La moult intervient généralement une fois par an chez la majorité des oiseaux, dont les poules. Elle se produit typiquement à la fin de l’été ou au début de l’automne, lorsque les jours commencent à raccourcir et que les températures diminuent, signalant l’arrivée de l’hiver et la nécessité pour la poule d’avoir un plumage épais pour se protéger du froid.
Le processus de mue suit une évolution précise : les premières plumes à tomber sont celles de la tête, suivies par celles du cou, de la poitrine, de l’abdomen, des ailes et enfin de la queue. La période de chute peut durer entre 4 et 8 semaines. Il est important de noter que seule une poule adulte de plus de 18 mois est concernée. Si votre poule plus jeune perd ses plumes, il faut envisager une autre explication.
Ce processus demande une grande dépense d’énergie, ce qui peut réduire temporairement la production d’œufs. Pour soutenir la poule durant cette période, quelques précautions simples sont recommandées :
- Améliorer son alimentation en lui fournissant davantage de calcium et de protéines, notamment sous forme d’insectes séchés appréciés par ces oiseaux,
- Surveiller attentivement leur état pour éviter qu’une poule dénudée ne subisse des blessures ou des attaques de ses congénères,
- En cas de perte de plumes tardive dans la saison froide, renforcer l’apport alimentaire et envisager de protéger la poule en la plaçant à l’abri pour éviter le froid.
La reproduction constitue aussi une cause normale de perte de plumes. Si vous avez un coq, il est fréquent de constater des plumes manquantes particulièrement sur le dos, près de la queue, notamment au printemps. Cela découle des comportements de l’accouplement où le coq “coche” les poules, ce qui peut provoquer l’arrachement de plumes. Dans un groupe équilibré avec suffisamment de poules (au moins six pour un coq), ce comportement est généralement acceptable. Cependant, si la poule est fréquemment sollicitée ou si le groupe est déséquilibré, la chute de plumes peut devenir importante. Si vous remarquez qu’une poule est gravement déplumée, il peut être nécessaire de l’isoler pour la préserver ou lui permettre de récupérer tranquillement.
Quand la perte de plumes est attribuable à des parasites
Une cause anormale et répandue de déplumage concerne la présence de parasites. Leur action peut aggraver les comportements de picage ou d’auto-mutilation. Si la perte de plumes ne coïncide ni avec la période de mue ni avec la saison de reproduction, il est urgent d’inspecter votre poulailler et vos oiseaux.
Parmi ces parasites, la gale déplumante est causée par un acarien microscopique difficile à détecter, qui creuse dans la peau à proximité des tiges de plumes. Les signes d’infestation incluent souvent une perte de plumes disséminée, une auto-mutilation, une peau épaissie avec des croûtes, ou encore une baisse de ponte et un amaigrissement. La peau peut paraître fragile ou lésée si l’infestation est avancée.
Les poux mallophages broyeurs sont également redoutables ; ils se nourrissent des débris de plumes et de peau via reproduction sur l’animal lui-même. La poule se gratte intensément, devient stressée, et ses zones de peau exposées se découvrent progressivement. La présence de poux rouges est plus facilement repérable avec de petits points noirs ou rouges visibles sur la peau.
Face à ces parasites, il est impératif de traiter toutes les poules concernées, de désinfecter l’ensemble du poulailler, y compris les accessoires, et de procéder à une quarantaine pour limiter la propagation. La mise en place d’une hygiène rigoureuse, notamment l’utilisation régulière de terre de diatomée, contribue à réduire durablement les risques d’infestation et à préserver la santé des oiseaux.
Le comportement de picage excessif entre poules
Il est naturel que les poules se piquent entre elles, que ce soit pour déterminer leur hiérarchie ou pour se débarrasser de parasites. Certaines poules peuvent même s’arquer ou s’arracher mutuellement des plumes pendant la période de mue pour faciliter le renouvellement du plumage.
Cependant, lorsque ce comportement devient hyperactif au point d’engendrer des blessures, des plumes arrachées, ou des saignements, cela devient problématique. Le picage excessif peut résulter d’un manque d’espace, de mauvaises conditions d’élevage (notamment un manque d’activité physique), ou encore de carences alimentaires en calcium ou en protéines. Ces facteurs génèrent du stress qui accentue le comportement de picage.
La victime est souvent une poule qui subit le harcèlement continuel. Elle perd ses plumes sur le Crâne, le dos ou la queue, et ces zones ne repoussent pas. Des blessures peuvent aussi apparaître, nécessitant une intervention rapide. Si rien n’est fait, la poule peut mourir. À la suite de soins, il peut s’avérer nécessaire de l’isoler pour protéger les autres et d’adapter l’organisation du groupe. Lorsqu’elle est remise en cage, il faut agir avec précaution pour assurer une réintégration harmonieuse.
Une perte importante de plumes sans cause évidente peut aussi refléter une maladie ou un trouble grave. Dans ce cas, il est conseillé de consulter un vétérinaire spécialisé. Surveillez quotidiennement vos poules, car leur instinct de dissimulation des faiblesses peut rendre difficile la détection précoce d’un problème, mais une intervention rapide est souvent déterminante pour leur survie.