Froid chez le poney : symptômes, température optimale et conseils

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Il est fréquent pour les propriétaires d’animaux de se demander comment leur compagnon réagit face aux températures basses. Certains ont tendance à anthropomorphiser leur animal en lui prêtant des besoins humains, tandis que d’autres sous-estiment leur capacité à supporter le froid, surtout s’ils vivent en extérieur. En ce qui concerne les poneys, un climat trop froid peut poser problème, car ces animaux ne sont pas toujours équipés pour faire face à des températures extrêmes. Pour leur assurer des soins adaptés, il est crucial de comprendre leur fonctionnement physiologique et leurs exigences essentielles. Dans cette note, nous vous partageons les conseils indispensables pour préserver leur santé lors des périodes de grand froid.

L’impact de la race du poney face aux températures basses

Comme l’ensemble des mammifères, les poneys disposent d’un système de régulation thermique leur permettant de maintenir une température corporelle optimale, généralement située entre 37,5 et 38,5 °C. La capacité de cet appareil à fonctionner efficacement dépend notamment de l’âge, de la condition physique et de la race. La provenance géographique de la race, qui a été façonnée par le climat local, joue également un rôle déterminant dans leur résistance au froid.

Le poney Shetland, originaire des îles éponymes en Écosse, évolue dans un environnement extrêmement froid et venteux, ce qui lui confère une forte tolérance aux températures très basses, y compris inférieures à zéro.

Le Connemara, venu d’Irlande, doit aussi faire face à un climat humide, venteux et frais. Bien que robuste, il possède une résistance au froid qui, sans être aussi extrême que celle du Shetland, reste notable.

Le Welsh, race originaire du Pays de Galles, évolue dans une zone climatique moins rude, située à une latitude plus méridionale. Ses capacités à supporter le froid sont donc plus limitées que celles des deux autres races, mais il demeure généralement assez solide pour affronter des températures modérées.

Il est donc essentiel de bien connaître la race de votre poney et son degré de rusticité pour mieux anticiper ses besoins face aux conditions hivernales.

La zone de confort thermique

Chaque organisme possède ce qu’on appelle une zone de confort thermique, correspondant à une gamme de températures dans laquelle il n’a pas besoin de déployer d’énergie supplémentaire pour maintenir sa température interne. Chez l’être humain, cette plage se situe entre 18 et 23 °C. Les femmes se sentent souvent plus à l’aise à 25 °C, tandis que les hommes préfèrent environ 22 °C dans un cadre professionnel.

Dans un climat tempéré, on estime qu’un cheval ou un poney non tondu fonctionne normalement entre 5 et 25 °C. En dessous de cette fourchette, l’organisme doit produire davantage d’énergie pour conserver la chaleur centrale, ce qui peut entraîner des frissons ou une activité accrue. Cette réaction vise à générer de la chaleur supplémentaire pour compenser la perte liée au froid.

Il faut aussi considérer la race de l’animal. Certaines lignées élevées depuis longtemps en France ont peut-être vu leur capacité à résister au froid diminuer, mais il existe une différence notable entre un poney qui reste constamment en extérieur et un autre qui rentre fréquemment en box ou écurie. Cette distinction influence notamment la densité de leur pelage d’hiver.

Au-delà de -15°C, il devient impératif d’intervenir pour aider votre animal. Nous détaillerons plus loin les mesures à prendre. Les poulains, en particulier, étant sensibles au gel, ne doivent pas être laissés dehors par forte gelée. Il est conseillé de maintenir les nouveau-nés dans un environnement à environ 22 °C pour leur sécurité.

Mécanismes naturels de défense contre le froid chez le poney

Quand il fait trop froid, l’animal active des réactions pour générer de la chaleur. La plus immédiate consiste à frissonner ou à bouger davantage, ce qui sollicite ses muscles et augmente la production de chaleur.

Les frissons, en dégradant les sucres et les lipides présents dans le corps, produisent une chaleur adaptée à l’organisme. Ce processus demande une dépense énergétique quatre à cinq fois supérieure au métabolisme de repos.

Les muscles peuvent également produire de la chaleur en s’activant intensément, consommant alors le glycogène et l’acide lactique comme carburants. Là, la consommation d’énergie grimpe à environ 25 fois le métabolisme de base.

Une autre stratégie consiste à hérisser le poil pour créer une couche d’air isolante, augmentant ainsi son épaisseur de près de 30 %.

Enfin, la vasoconstriction — la réduction du flux sanguin dans les extrémités — limite la perte thermique dans les membres, un mécanisme que nous partageons tous lorsque le froid devient intense : les doigts blancs en sont un exemple.

Ces réponses s’enclenchent rapidement, mais chez un animal qui vit dehors, d’autres adaptations plus progressives prennent aussi place : épaississement du pelage, redistribution de la graisse corporelle, etc. Chez un Shetland notamment, où le poil est dense, la neige peut rester collée au dos sans fondre, tant l’isolation est efficace.

Les risques liés aux températures glaciales

Une limite importante à la tolérance au froid est l’hypothermie, qui survient lorsque la température interne chute anormalement, pouvant entraîner une faiblesse extrême, voire la mort. Si vous remarquez que votre poney devient apathique ou léthargique lors d’un grand froid, cela doit vous alerter immédiatement.

Le gel peut également provoquer des lésions telles que les gelures, en particulier sur les zones exposées comme les oreilles ou le museau. Les sabots sont aussi vulnérables, surtout si le sol est humide ou glacé. Par ailleurs, le froid peut aggraver certains troubles respiratoires, notamment la toux ou l’asthme.

Comment épauler votre poney face au froid ?

La meilleure approche consiste à favoriser ses mécanismes naturels. Il est recommandé de laisser le poney s’adapter progressivement à la chute progressive des températures, en le laissant en pâture dès l’automne. Cette étape lui permet d’accumuler naturellement de la graisse et d’épaissir son poil.

Il est aussi fondamental d’ajuster son alimentation en augmentant la ration de foin, en privilégiant du foin de haute qualité, riche et facilement digestible. Plus le foin est récolté tardivement, moins il sera nutritif, obligeant l’animal à consommer davantage pour couvrir ses besoins énergétiques. Si la qualité du foin est limitée, il faudra recourir à des compléments concentrés.

Veillez également à ce que votre pony ait toujours accès à de l’eau fraîche. En période de gel, utilisez éventuellement un dispositif de chauffage pour prévenir la formation de glace, surtout si vous ne pouvez pas le sortir régulièrement au pré pour briser la glace manuellement.

Attention aux changements brusques de température. Si votre poney n’est pas naturellement robuste ou si vous l’avez tondu, il faut prévoir de le couvrir afin d’éviter qu’il ne subisse trop le froid. Certaines écuries utilisent des chaussettes ou des couvre-chevaux, mais ces dispositifs doivent être choisis avec prudence, car ils peuvent retenir l’humidité et provoquer des irritations ou des crevasses. Ces accessoires sont surtout à réserver à des situations ponctuelles, comme la présence de neige ou de sol gelé, et si l’animal est ferré.

La question de l’abri

En France, la réglementation n’oblige pas à fournir une structure en dur pour protéger les poneys, du moment qu’ils disposent d’un abri pour se mettre à l’abri des intempéries et des prédateurs.

Ce refuge peut être de nature naturelle, comme un ensemble de haies arborées accessible à tout moment. Il doit permettre aux poneys d’y accéder quand ils en ressentent le besoin. Si vous hébergez plusieurs animaux, l’abri doit leur offrir la possibilité de s’y rallier tous ensemble et d’y se reposer. Il doit comporter au moins trois côtés pour bloquer efficacement le vent et prévoir un espace pour la litière.

En résumé, même si les poneys disposent de bonnes capacités d’adaptation face au froid, une surveillance régulière est essentielle. Il faut également ajuster leur alimentation, leur fournir un abri adapté, et les couvrir si nécessaire pour garantir leur confort et leur santé tout au long de l’hiver.