Quelle est la durée de vie d’un mouton ? Espérance et facteurs déterminants

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La longévité d’un animal résulte principalement de ses caractéristiques génétiques. Dans le cycle de vie de chaque espèce, la transmission des gènes joue un rôle central, en cohérence avec leurs stratégies de reproduction. En définitive, cette programmation génétique détermine une limite à la durée de vie, peu influencée par les conditions environnementales, même optimales. À l’échelle d’une espèce inconnue, il est souvent difficile d’estimer une espérance de vie précise. Cet article se penche sur la durée de vie du mouton et explore divers éléments liés à ses dernières années.

Le record mondial et autres anecdotes

Le plus vieux mouton connu est décédé en 2009. Il s’agissait d’une brebis appelée Lucky, élevée dans une ferme en Australie. Elle a été inscrite au Livre Guinness des records en 2007, à l’âge de 21 ans, 5 mois et 3 jours. Elle a vécu jusqu’à l’âge de 23 ans, 6 mois et 28 jours, avant de disparaitre. Ce record est nettement supérieur à la durée de vie moyenne d’un mouton, qui se situe généralement entre 10 et 12 ans, toutes races confondues. Toutefois, certains individus exceptionnels peuvent dépasser cette moyenne et atteindre ou dépasser 20 ans.

La vie du mouton

Dans la nature, deux principales stratégies de reproduction coexistent. La première privilégie la reproduction rapide avec une croissance accélérée, une maturité sexuelle précoce et une fécondité élevée, mais aussi une mortalité qui l’est tout autant. Ces espèces investissent peu dans leur progéniture, comme les moustiques ou les souris. La seconde stratégie, à laquelle appartient le mouton, privilégie une croissance plus lente, une maturité retardée et une reproduction moins fréquente, mais avec une survie accrue du individu. Cela implique un investissement parental plus conséquent.

En comparaison avec l’humain, la maturité sexuelle du mouton intervient à un âge similaire : les brebis atteignent leur maturité vers 6 à 8 mois, alors que chez l’homme, cette étape survient généralement vers 11 ans. La durée de vie de ces animaux est en lien avec cette phase de développement, qui témoigne d’un rythme de vie plus lent.

Les moutons issus de races rustiques vivent plus longtemps

Les moutons sauvages, tels que le mouflon, bénéficient d’un environnement sans de nombreux prédateurs et ont une espérance de vie comparable à celle des moutons domestiques. Cependant, les races rustiques se distinguent par une longévité souvent supérieure, pouvant atteindre voire dépasser 15 ans, contrairement à celles améliorées dont le patrimoine génétique tend à s’appauvrir à force de sélection. Voici quelques exemples de races rustiques célèbres :

La race Rava, originaire du Massif central, se distingue par sa résistance aux températures extrêmes et son adaptation aux terrains montagneux. Ces brebis sont particulièrement appréciées pour leur facilité d’élevage, notamment lors de la mise bas, ainsi que pour leur capacité à s’occuper et même à adopter leurs agneaux.

La race Manech à tête noire est réputée pour sa production laitière, notamment pour l’élaboration de l’Ossau-Iraty, un fromage AOC. Elle est aussi appréciée pour sa robustesse et sa capacité à s’adapter aux terrains difficiles des Pyrénées.

Le mouton d’Ouessant, célèbre pour sa petite taille, supporte bien les pâturages peu riches en ressources et trouve sa place dans des paysages de landes ou de zones arides. Sa faible productivité en fait cependant une race peu rentable pour l’élevage intensif, mais très prisée en éco-pâturage grâce à sa rusticité.

La race Solognote est reconnue pour sa résistance aux parasites et aux maladies, ainsi que pour sa capacité à vivre dans des environnements pauvres en végétation ligneuse. Elle constitue un atout dans l’aménagement de zones de sous-bois ou de berges peu herbeuses.

Quant à la race Grivette, elle est très appréciée pour sa prolificité, sa facilité lors de l’agnelage, sa production de lait et son tempérament calme. Elle est également adaptée à la vie en montagne.

Adopter une brebis de réforme : une démarche altruiste ?

Une brebis de réforme désigne une animal qui ne peut plus se reproduire, souvent en raison de son âge avancé ou de maladies affectant ses mamelles, comme une mammite gangréneuse. Lorsqu’un animal devient non rentable pour un élevage, il peut être destiné à l’abattoir ou à une adoption. Toutefois, il est crucial d’assurer son bien-être en lui permettant de partager la vie d’au moins un autre mouton, car ces animaux sont très sociaux. La solitude peut entraîner un comportement dépressif, allant jusqu’à des comportements autodestructeurs. Il est donc recommandé de faire adopter deux moutons minimum pour respecter leurs besoins sociaux.

La fin de vie du mouton

De nombreux éleveurs ou propriétaires se trouvent face à la gestion de la fin de vie de leur mouton, sans toujours savoir comment agir de manière appropriée.

À savoir, la règle des 40 kg, qui autorise l’enterrement d’un animal de compagnie dans un terrain privé, ne s’applique pas aux moutons. La législation impose que leur cadavre soit traité par une structure agréée d’équarrissage, en raison des risques sanitaires et de la propagation potentielle de maladies animales.

Lorsque l’état de santé de l’animal se dégrade, notamment après 10 ans ou plus, le propriétaire peut être amené à envisager l’euthanasie. La décision doit se baser sur quelques questions essentielles : l’animal souffre-t-il ? Peut-il être soulagé ? A-t-il une chance de se rétablir ? Il faut aussi considérer son autonomie et sa qualité de vie.

Pour ceux qui ne possèdent pas de compétences de chasse ou ne souhaitent pas intervenir eux-mêmes, le recours à un vétérinaire reste la solution la plus humaine. La facture pour ce service peut dépasser 50 euros, mais cela garantit une fin de vie respectueuse, apaisée et conforme à la législation en vigueur.