Autrefois considéré comme une race en voie de disparition, le petit mouton écossais de Shetland a été sauvé grâce à l’intervention de quelques éleveurs dévoués. La population de cette race a conservé une génétique peu modifiée, ce qui lui confère une constitution solide et des instincts primitifs hérités de ses ancêtres. Sa croissance lente et sa capacité à vivre presque toute l’année en plein air en font un animal très résilient, capable d’adaptation à des pâturages de qualité médiocre, sans nécessiter de tonte. Le portrait du mouton de Shetland révèle un animal facile à élever, dont la laine bénéficie d’une AOP, attestant de ses qualités exceptionnelles.
origine du mouton de Shetland
Comme son nom l’indique, ce mouton provient de l’archipel des Shetland en Écosse, où il a survécu à des siècles de conditions extrêmes, caractérisées par un climat froid, venteux et une végétation pauvre. Il fait partie d’un groupe de petits ovins à queue courte qui prospérait autrefois dans les îles britanniques et dans plusieurs autres régions d’Europe du Nord. Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, la race principale dans les Highlands et sur les îles écossaises était le Scottish Dunface, aujourd’hui disparu, dont le Shetland est un descendant direct. L’environnement sauvage a façonné ces moutons qui évoluent sur des terres non aménagées, qu’ils paissent sur les landes de bruyère intérieure, sur des pâturages côtiers ou dans des territoires insulaires dispersés autour de la côte.
comment la race shetland a été protégée
Au début du XXe siècle, la race Shetland était en danger en raison de nombreux croisements. Pour préserver cette variété, la Shetland Flock Book Society a été créée en 1927, avec pour mission de définir les standards de la race. En 1977, le mouton est inscrit sur la liste de surveillance des espèces en voie de disparition de la Rare Breeds Survival Trust (RBST), dans la catégorie 2. La demande pour ses laine de qualité a permis à cette race de regagner en popularité auprès des petits exploitants. En 2002, elle a été réintégrée dans la catégorie 6, aux côtés des autres races autochtones. Aujourd’hui, le mouton de Shetland est majoritairement élevé dans les îles Shetland, mais aussi dans d’autres régions du monde telles que la Scandinavie, la Finlande, le Canada et les États-Unis.
caractéristiques physiques du mouton de Shetland
Avec une taille comprise entre 46 et 61 cm au garrot, le mouton de Shetland appartient à la catégorie des petites races ovines : les béliers ont un poids variant de 41 à 57 kg, tandis que les brebis pèsent entre 34 et 45 kg. Leur toison, pouvant atteindre 1,8 kg, présente une grande diversité de couleurs et de motifs, que nous détaillerons plus loin. Généralement, les mâles portent des cornes, alors que les femelles en sont dépourvues. Leur morphologie inclut des jambes de longueur moyenne, fines et légères, avec une queue courte, large à la base, souvent recouverte de poils à son extrémité.
qualités du mouton de Shetland
Très proche de ses ancêtres sauvages, le Shetland appartient aux races naturelles peu modifiées par l’homme, conservant ses traits originaux tels qu’une taille réduite, une queue courte et une croissance lente. Excellent survivant dans des climats rudes et sur des terres peu fertiles, il peut rester en extérieur une grande partie de l’année, s’adaptant aussi bien à un sol pauvre qu’à une végétation dense sans provoquer de surpâturage. Les femelles sont de bonnes mères, faciles à mettre bas, tout en produisant une quantité appréciable de lait. Résistant et économique, ce mouton se débrouille souvent avec peu d’intervention humaine, ce qui en fait un animal idéal pour les petites exploitations, l’élevage familial ou même une basse-cour. Sa faible croissance et sa petite taille limitent cependant ses utilisations principales, qui tournent essentiellement autour de la laine.
propriétés de sa laine
La laine fine et douce du mouton de Shetland représente une ressource précieuse, notamment pour les artisans du monde entier qui en font un matériau de choix. Elle est à la base de créations traditionnelles, comme le fameux tricot à motifs jacquard de l’île de Fair Isle. En 2011, cette laine a reçu l’Appellation d’origine protégée (AOP), reconnue par la marque « Tendances et animaux », soulignant ses qualités exceptionnelles. Sa toison se distingue par une combinaison de longs poils de protection, qui résistent aux intempéries, et d’un sous-poil fin, qui assure une isolation thermique remarquable. La légèreté, l’élasticité et le toucher soyeux de ses fibres en font un matériau de prédilection pour la confection de vêtements chauds, résistants et confortables. Sa capacité à retenir la chaleur a également favorisé son utilisation lors d’expéditions polaires et en régions himalayennes.
couleurs de la laine
La palette de couleurs de la laine de Shetland est particulièrement étendue, ce qui en fait un choix prisé pour les travaux artisanaux en fibres naturelles. Les différentes nuances et motifs, largement reconnus par l’association de conservation de la race, portent souvent des noms issus du dialecte locaux, le shetlandic, dérivé du scandinave ancien.
couleurs admises
- Gris clair ;
- Gris ;
- Blanc ;
- Musket (marron clair-gris) ;
- Shaela (gris acier foncé) ;
- Mioget (miel brun) ;
- Emsket (gris bleu foncé) ;
- Noir ;
- Fauve ;
- Moorit (brun rougeâtre) ;
- Brun foncé.
motifs principaux
- Katmoget : tête et ventre foncés, avec des ombres autour du nez et des yeux, plus clairs ailleurs ;
- Gulmoget : tête sombre avec un ventre clair et des marques claires autour des yeux ;
- Yuglet : généralement clair, avec des taches foncées rappelant un motif « panda » autour des yeux ;
- Bleset : taches sombres avec des zones blanches sur le visage ;
- Smirslet : marques blanches autour du museau ;
- Sokket : présence de chaussettes blanches sur les pattes ;
- Bersugget : taches irrégulières de différentes couleurs ;
- Bielset : col d’une teinte différente du reste du corps.
conseils pour élever un mouton de Shetland
Étant une espèce grégaire, il est recommandé d’élever au minimum deux moutons de Shetland. Voici quelques astuces pour assurer leur bien-être :
le terrain
Prévoir au moins 200 à 300 m² par animal, en tenant compte d’un système de rotation sur deux pâtures. Ainsi, une surface totale d’environ 2000 m² est idéale pour deux moutons afin d’assurer un pâturage équilibré.
la clôture
Une clôture solide et régulière est indispensable pour garantir leur sécurité face aux prédateurs et éviter leur fuite. Il est important de vérifier périodiquement l’état de cette clôture.
l’abri
Bien que cette race résiste aux intempéries, un abri leur est nécessaire pour se protéger du vent, de la pluie, de la neige et du soleil en période chaude. Des éléments naturels comme des arbres ou des haies peuvent suffire, ou, à défaut, un abri artificiel d’au moins 2 m² par animal doit être prévu.
alimentation
La pâture constitue l’essentiel de leur régime, avec plus de 60 % d’herbe. Il est également conseillé de leur fournir des céréales, des oléagineux et des compléments minéraux et vitaminiques. Un accès permanent à de l’eau propre est crucial.
la tonte
La plupart du temps, la laine tombe naturellement au printemps, rendant la tonte non indispensable. La laine peut aussi être retirée à la main lorsque celle-ci commence à tomber.
reproduction
La reproduction est saisonnière, les femelles étant fertiles d’octobre à novembre. Les naissances ont lieu au printemps ou en été, avec une plus grande fréquence de portées gémellaires dans les zones riches en pâturages. Les femelles, robustes, mettent rapidement bas et produisent assez de lait pour leurs petits.
soins vétérinaires
Il est recommandé d’effectuer des visites régulières chez un vétérinaire pour les vaccinations et contrôles de santé. La vigilance face aux maladies courantes telles que la gale ou les parasites est essentielle. En cas de parasites intestinaux, un vermifuge régulier doit être administré. Bien que ce mouton puisse vivre de manière autonome, une surveillance attentive permet de détecter rapidement tout problème de santé ou blessure.