Les ovins : éléments clés pour comprendre cette famille de mammifères

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Depuis des millénaires, la capacité de réflexion de l’être humain l’a conduit à explorer son environnement afin d’en approfondir la compréhension. Cette curiosité a abouti à la création d’un système de classement des êtres vivants, connu sous le nom de taxonomie. Cette discipline évolue continuellement, en intégrant de nouvelles découvertes et recherches, ce qui signifie que les classifications ne sont pas figées. Étudier les ovins et leurs caractéristiques offre également un aperçu du processus de classification scientifique de ces animaux.

Introduction au genre Ovis

Contrairement à une confusion courante, le groupe désigné par Ovis n’est pas une « famille » au sens strict dans la nomenclature scientifique. En réalité, une famille regroupe plusieurs genres partageant des ressemblances importantes, et constitue une étape de la hiérarchie taxonomique, au cinquième rang, après le règne, l’embranchement, la classe et l’ordre. Le genre, lui, occupe la sixième position dans cette hiérarchie.

Pour faire simple, les ovins appartiennent au genre Ovis, qui fait partie de la famille des bovidés (à ne pas confondre avec les bovins, qui désignent un autre groupe). Ces animaux se trouvent dans la sous-famille des caprins, comprenant aussi le genre Capra, qui regroupe les chèvres, par proches parentes.

En tant que membres des bovidés, les ovins sont des mammifères herbivores à régime ruminant. Mais alors, quelles particularités leur permettent d’être distingués de leurs proches cousins ?

Particularités des ovins

La distinction entre chèvres et moutons est aisée à l’œil nu, grâce à leurs différences morphologiques visibles. Cependant, face à la grande diversité de races chez les chiens, il devient clair que l’identification ne peut se baser uniquement sur l’aspect extérieur. Lorsqu’on s’intéresse aux animaux sauvages appartenant aux genres Ovis et Capra, la complexité augmente, car il existe parfois des croisements naturels entre eux. Ces hybrides, générés par de tels croisements, sont généralement incapables de se reproduire, étant stériles comme tous les hybrides.

Les ovins sauvages vivent dans divers environnements, souvent en dehors de territoires perçus comme typiques. Leur répartition couvre aussi bien des zones chaudes, comme la région méditerranéenne, que des régions froides, telles que la Sibérie ou l’Alaska. La plupart du temps, ils évoluent dans des zones montagneuses, phénomène expliqué par leur fuite face à la pression humaine.

La présence ou l’absence de cornes, ainsi que leur nombre, n’est pas un critère fiable pour différencier Ovis de Capra. Certains mâles ont toujours des cornes, mais cela n’est pas systématique chez les femelles ou dans toutes les races. Par exemple, le mouton Loaghtan, originaire de l’île de Man, peut avoir jusqu’à six cornes. Au XIXe siècle, les experts se basaient surtout sur l’étude des dents et la proportion des os pour différencier ces genres, sans que cela soit vraiment concluant.

Plus récemment, la génétique a permis de faire avancer nos connaissances en se concentrant notamment sur le nombre de chromosomes. Cette approche a révélé que certaines espèces auparavant regroupées sous Ovis ne partageaient pas le même nombre de chromosomes, idem pour d’autres. Par exemple, le mouflon d’Asie centrale possède 54 chromosomes, alors que l’urial en détient 58. Les moutons domestiques, eux, en comptent généralement 50. Ces variations ont conduit à revoir certaines classifications, même si le nombre de chromosomes ne constitue pas à lui seul une caractéristique déterminante.

En 2000, une conférence d’experts insistait sur la nécessité d’approfondir ces études, notamment pour mieux protéger ces espèces sauvages aujourd’hui menacées d’extinction dans un futur proche.

Une évolution récente de la recherche

Une étude récente, publiée fin 2019, propose une piste pour différencier plus précisement Ovis et Capra. Elle se concentre sur une caractéristique osseuse, l’os pétreux, situé dans la partie interne de l’os temporal. Cet os, trapu et en forme de pyramide, renferme dans ses cavités l’oreille interne, et s’avère beaucoup plus discriminant pour identifier ces deux genres qu’auparavant.

Les chercheurs de l’Université de Bordeaux ont souligné que, dans l’histoire, la domestication des moutons et des chèvres a été fondamentale pour l’humanité depuis environ 10 000 ans. Pourtant, lorsqu’on déterre des restes archéologiques, leur identification précise à une espèce ou un genre reste difficile. Leur étude met donc en exergue une méthode prometteuse pour différencier efficacement ces animaux dans le contexte archéologique, facilitant ainsi leur étude et leur conservation.

En conclusion

Il est difficile de définir avec précision les caractéristiques uniques du groupe Ovis, car la classification reste encore en cours d’affinement. La liste des espèces qui le composent est souvent sujette à débats parmi les spécialistes, mais elle inclut généralement entre six et neuf types de mouflons, en plus d’une espèce de mouton domestique.