Les 6 erreurs à connaître pour réussir l’accueil et l’élevage des moutons

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Depuis l’Antiquité, l’élevage de moutons a toujours été une activité essentielle pour l’homme. Leurs produits — viande, peau ou laine — ont servi à pourvoir aux besoins alimentaires, à fabriquer des vêtements ou à créer divers objets du quotidien. À présent, dans un contexte où l’écologie incite à repenser nos interactions avec la nature et à adopter des pratiques respectueuses de l’environnement, le mouton conserve toute sa pertinence. De plus en plus de particuliers souhaitent intégrer ces animaux dans leur environnement, mais réussir cette démarche requiert de connaître et d’éviter certaines erreurs majeures.

Erreur n°1 : Négliger l’espace nécessaire pour héberger des moutons

Accueillir des moutons dans son espace personnel implique de leur fournir une surface suffisante. La plupart des terrains privés ne sont pas assez étendus pour accueillir confortablement ces ruminants. Ces animaux, bien que d’apparence calme, ont besoin de liberté pour se déplacer afin de maintenir leur musculature. Même en s’entendant bien, ils doivent pouvoir prendre leurs distances lorsque c’est nécessaire. De plus, il faut prévoir un espace conséquent pour organiser un roulement de pâturage toutes les trois semaines ou plus. La surface recommandée varie selon les sources : certaines évoquent 200 m², d’autres jusqu’à 1 000 m² par mouton. Le minimum serait de 200 m², mais cela ne laisse pas de place pour changer les pâturages ni pour répondre aux besoins de l’enclos. La race choisie influence également ces exigences, certaines étant plus exigeantes que d’autres.

Il est essentiel d’envisager cette surface comme un besoin fixe. La superficie ne doit pas diminuer avec le nombre d’animaux. Comme les moutons sont des espèces sociales, il faut au moins deux individus. En tenant compte du roulement et de l’enclos, il faut prévoir au minimum 800 m² pour deux moutons. L’idéal serait même de disposer d’un hectare pour un petit troupeau de 10 moutons, notamment lorsqu’ils sont en grande majorité des brebis avec leurs agneaux, qui se nourrissent principalement de leur mère.

Erreur n°2 : Négliger l’installation d’un abri

Malgré leur robustesse, les moutons nécessitent un abri, même sommaire, pour les protéger en cas de mauvais temps. Afin d’assurer leur confort et leur sécurité, il est conseillé de prévoir un espace d’au moins 2 m² par animal. Si possible, doubler cette superficie — jusqu’à 4 m² — serait encore mieux pour leur bien-être. Si vous souhaitez faire reproduire vos brebis, il est judicieux d’anticiper et de prévoir un espace supplémentaire pouvant accueillir une zone d’agnelage. Cet espace doit être accessible au troupeau pour éviter toute forme d’isolement, en restant en contact avec les autres moutons.

Erreur n°3 : Choisir une race inadaptée à l’environnement

Le choix de la race est crucial et dépend des conditions spécifiques de votre terrain et de votre climat. La diversité des races de moutons est importante, mais pour un débutant, il est préférable de privilégier celles qui sont rustiques et adaptées à des terrains modestes. Par exemple, la race solognote est appréciée pour sa capacité à valoriser les zones humides ou peu végétalisées, tout en étant capable de produire une viande savoureuse et de bonnes qualités maternelles. Votre préférence esthétique ne doit être qu’un critère secondaire face à la compatibilité de la race avec votre environnement. La laine et la couleur de la peau, comme celles des moutons solognots, peuvent ne pas plaire à tout le monde, mais cela ne doit pas primer sur leur adaptation.

Erreur n°4 : Ignorer l’influence de l’âge et du sexe sur le comportement

Le prix d’un mouton n’est pas uniquement lié à son âge, mais aussi à son sexe, ce qui impacte son caractère et la durée de sa présence dans votre élevage. Les jeunes agnelles ou agneaux, de moins d’un an, sont moins coûteux et se montrent rapidement amicaux et faciles à apprivoiser, surtout si leur mère ne leur fournit pas assez de lait. Leur proximité avec l’humain est un avantage pour une famille souhaitant établir un lien avec l’animal. En revanche, un mâle adulte peut atteindre 150 kg, selon la race, et se révéler plus difficile à gérer. La castration peut atténuer cette agressivité ou cette dominance. Les brebis de réforme, qui ne produisent plus d’agneaux ou ne peuvent plus être élevées pour leur viande, offrent aussi une option durable, même si leur durée de vie sera plus courte. En général, un mouton rustique peut espérer vivre environ quinze ans, un peu plus que les races améliorées, ce qui en fait un engagement à long terme. Une situation stable est donc recommandée avant d’accueillir un tel animal.

Erreur n°5 : Négliger les soins indispensables

Les moutons réclament un entretien régulier, notamment une tonte annuelle généralement au printemps, avec une seconde tonte en automne pour ceux qui hiverner dans un espace fermé. La plupart des soins sont effectués par des professionnels, mais certains sont à la charge de l’éleveur. La prise en charge des onglons est primordiale : cela peut nécessiter entre trois et cinq interventions par an, selon la nature des terrains et leur alimentation. Si les pâturages sont peu variés ou si le troupeau change peu de zones, ils sont plus vulnérables aux parasites, pouvant entraîner diarrhée, amaigrissement, voire arrêt de croissance. Il est alors vital d’analyser régulièrement leurs excréments et de vermifuger l’ensemble du groupe avec des médicaments différents pour limiter la résistance. Enfin, il faut aussi adapter leurs soins en période de grand froid ou de fortes chaleurs, selon la race.

Erreur n°6 : Ignorer les obligations réglementaires

Une fois que vous achetez votre premier mouton, vous devenez officiellement éleveur, avec toutes les responsabilités administratives que cela implique. La législation peut évoluer rapidement en fonction des crises sanitaires, et ses exigences peuvent varier d’un département à l’autre. Il est donc crucial de se renseigner auprès de la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) ou de la Maison de l’élevage locale. Lors des démarches de déclaration, vous devrez désigner un vétérinaire sanitaire, chargé notamment de réaliser des analyses pour certifier que votre troupeau est indemne de maladies comme la brucellose ovine. Ces formalités ont un coût mais sont indispensables pour respecter la loi et éviter des sanctions, telles que l’abattage d’un troupeau en cas d’épidémie ou lors de contrôles. Être en règle est une étape essentielle pour assurer la pérennité de votre élevage de moutons.