Le jeune mouton mâle qui n’a pas encore atteint un an est désigné sous le nom d’agneau. Passé cet âge, on l’appelle souvent « antenais ». La relation entre une brebis et ses petits est particulièrement forte, caractérisée par des liens très profonds. Cet article explore la vie du jeune de la mère et du bélier, en mettant en lumière ces connexions essentielles.
La naissance et les premières heures de l’agneau
Au moment de la mise bas, une brebis ne donne généralement naissance qu’à un ou deux agneaux. Après l’accouchement, elle manifeste une grande attention envers ses petits, en les léchant intensément pour les sécher et stimuler leurs fonctions vitales, notamment la région anale et génitale. Cela incite le nouveau-né à chercher la mamelle. Bien que fragile, l’agneau possède déjà des sens développés lui permettant, généralement dans l’heure suivant sa naissance, de se tenir debout et de suivre sa mère lors de ses déplacements.
La consommation du colostrum, le premier lait de la mère, est cruciale pour sa survie. La jeune brebis doit boire rapidement après la naissance, idéalement dans les six premières heures, en ingérant entre 200 et 500 mL dans les 12 premières heures, ce qui représente environ 10 % de son poids. Ce liquide essentiel renforce son système immunitaire. La qualité du colostrum est aussi importante que sa quantité.
Pour faciliter la tétée, la mère adopte une posture adaptée, favorisant l’absorption du colostrum. Ce moment est aussi vital pour renforcer le lien entre la mère et son petit, qui se développe rapidement. Cependant, lorsque les conditions d’élevage imposent une séparation rapide, cela peut avoir des conséquences négatives sur le comportement de l’agneau. La mère reconnait généralement son bébé en quelques heures et ne s’occupera que de lui, rejetant tout autre agneau, même si ce processus varie selon les races. Par exemple, les mères de races Romanov et Préalpes-du-Sud passent plus de temps à laver leurs petits que celles des races Ile-de-France ou Lacaune. Quant à l’agneau, il peut prendre entre 12 et 24 heures pour identifier sa mère.
Agneaux séparés de leur mère : impact et interactions
Lorsque des agneaux sont séparés de leur mère pour être élevés artificiellement, ils montrent souvent une attitude plus apathique et sont exposés à un stress chronique, même si leur réaction à l’isolement social semble moins marquée. Leur système immunitaire tend également à être moins performant.
Sans la présence de leur mère, les interactions avec l’être humain deviennent fondamentales, principalement par l’alimentation et le toucher. Lorsqu’ils sont biberonnés et caressés, leur relation avec le soigneur se construit plus facilement. À l’inverse, l’absence de soins favorise la faiblesse de motivation à rechercher ces contacts. Des études indiquent que les agneaux nourris de manière plus naturelle sont plus sensibles et réceptifs à leurs soigneurs, la caresse étant également bénéfique en réduisant leur fréquence cardiaque et en favorisant un état de repos, ce qui montre leur appréciation de cette interaction.
L’évolution alimentaire de l’agneau au fil des semaines
La croissance de l’agneau en élevage dépend grandement de son poids à la naissance. Un écart de 500 g au moment de la naissance peut influencer la vitesse de croissance quotidienne d’environ 10 g, modifiant ainsi l’âge d’abattage de plusieurs jours. La taille de la carcasse est aussi impactée, indépendamment de la méthode d’alimentation utilisée.
Pendant les deux premiers mois, le lait reste la source principale d’alimentation, condition essentielle à une croissance optimale. La quantité de lait consommée par l’agneau détermine directement sa progression, aucun autre aliment, qu’il s’agisse de fourrage ou de concentrés, ne pouvant totalement compenser un déficit de lait. La production laitière de la mère influence également la quantité de concentré que l’agneau consomme.
À partir de 15 jours, l’agneau peut commencer à manger du fourrage et des concentrés, même si leur consommation reste limitée. Lorsqu’il atteint environ 5 semaines, il peut être sevré et passer aux aliments secs. Pour ceux élevés en pâturage, le moment du sevrage varie selon la disponibilité de l’herbe et d’autres paramètres écologiques. Sous des conditions climatiques favorables, le sevrage intervient souvent après 90 jours, mais si tout se passe bien, il peut être repoussé jusqu’à 120 jours, permettant à l’agneau de tirer parti de la nourriture maternelle aussi longtemps que possible.
Pathologies courantes chez le jeune agneau
Le climat idéal pour une bergerie se situe entre 10 et 15°C. Toutefois, au-delà de 10 jours, les agneaux sont généralement plus résistants aux températures plus basses que les nouveau-nés. Un jeune mouton peut cependant être vulnérable face à diverses maladies, notamment celles infectieuses, respiratoires, digestives et articulaires. La coccidiose, par exemple, doit être suspectée si un agneau présente une diarrhée verdâtre ou noire à partir d’un mois, associée à une laine sèche, piquée et à un comportement de grattage du ventre.
Toute modification alimentaire doit être réalisée progressivement pour éviter toute perturbation digestive. La sensibilité de l’agneau aux changements de régime alimentaire exige une transition douce.
Si l’élevage vous intéresse, il est possible de faire l’acquisition d’un agneau pour environ 60 euros, ou d’une brebis réformée, souvent destinée à l’abattage après avoir cessé sa production laitière, pour 150 euros.