Cycle reproductif de la brebis : de la reproduction à la naissance des agneaux

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La race ovine regroupe un ensemble de mammifères caractérisés par des cycles reproductifs réguliers, leur permettant de donner naissance à une seule portée d’agneaux chaque année. La reproduction de ces animaux commence par une période d’activité sexuelle sous certaines conditions, allant de l’accouplement à la naissance, en passant par toutes les phases intermédiaires.

Pour bien appréhender ce processus, il est utile de clarifier la terminologie : le terme « mouton » désigne l’espèce dans son ensemble, incluant les mâles, les femelles et les jeunes. La brebis est le nom donné à la femelle adulte, le bélier à l’animal mâle utilisé pour la reproduction, tandis que l’agneau et l’agnelle désignent respectivement les jeunes mâles et femelles encore bébés.

Ces ruminants, appartenant à la famille des bovidés, sont domestiqués depuis l’Antiquité à travers le monde. À l’échelle mondiale, la population ovine dépasse aujourd’hui le milliard, leur étant précieux pour leur lait, leur laine, leur chair ou encore leur peau, qui sert à fabriquer du cuir.

Concentrons-nous maintenant sur le cycle de reproduction spécifique à ces bêtes, un processus bien connu des éleveurs, et essentiel pour assurer la continuité de la race.

puberté et âge optimal pour la reproduction chez la brebis

Chez la brebis, la puberté, ou le début de la maturité sexuelle, se manifeste généralement entre 6 et 8 mois. Le bélier atteint lui aussi cette étape un peu plus tôt, souvent entre 4 et 6 mois. Toutefois, selon la race, cet âge peut s’étendre jusqu’à 12 mois, en fonction de la croissance et des conditions d’élevage.

Il est possible d’envisager une saillie dès que la brebis est pubère, mais comme elle ne pèse encore qu’environ 60 à 70 % de son poids adulte, la majorité des éleveurs préfèrent attendre qu’elle atteigne un an pour favoriser un développement optimal. À cet âge, elle est totalement formée, ce qui limite les risques liés à une grossesse précoce et permet la naissance de jeunes agneaux plus robustes et volumineux.

l’influence de la saison sur la reproduction

Le comportement reproducteur des brebis est fortement influencé par une séasonnalité liée à la photopériode, c’est-à-dire la durée des périodes d’obscurité et de lumière. La reproduction est alors concentrée dans une période précise, généralement de fin d’été à la fin de l’automne, permettant aux agneaux de naître au printemps, lors d’un climat plus favorable et d’une disponibilité alimentaire plus abondante.

Cette saisonnalité peut varier selon la localisation géographique : près de l’équateur, par exemple, la période d’activité sexuelle est souvent moins marquée, et certaines races peuvent s’adapter davantage à des conditions particulières, surtout en élevage intensif où l’éleveur contrôle partiellement ces cycles.

le cycle reproducteur chez la brebis

En période de reproduction, le cycle sexuel de la brebis se déroule sur environ 16 à 17 jours. Il se divise en une phase d’œstrus de trois jours, durant laquelle elle montre des signes évidents de chaleurs, et une phase lutéale de deux semaines, caractérisée par une activité ovarienne plus calme.

Les chaleurs se manifestent généralement par une vulve gonflée, une odeur distincte perceptible par le mâle, et une agitation de la queue. La survenue de l’ovulation se produit souvent entre 18 et 36 heures après l’apparition des signes de chaleurs. Si la femelle est fécondée, le corps jaune, qui assure le maintien de la grossesse, se forme rapidement, sinon il se désagrège pour permettre un nouveau cycle.

l’accouplement naturel : machisme et comportements

Lorsqu’un groupe de brebis n’est pas surveillé, les bélier se livrent à une compétition pour établir leur hiérarchie de mâle dominant. Pendant la période de rut, leur comportement peut devenir plus agressif, notamment envers leurs propriétaires, malgré un tempérament généralement doux en dehors de cette saison.

Les éleveurs ont souvent recours à une pratique simple : isoler un seul bélier avec le troupeau de femelles. Ce dernier, selon son expérience, peut couvrir entre une trentaine à une quarantaine de brebis lors de chaque session de saillie, qui est répétée plusieurs fois pour maximiser la fertilité.

En général, la période choisie pour l’accouplement se situe en octobre, afin que la gestation aboutisse à la naissance durant le printemps, notamment en avril ou mai. Le comportement du mâle lors de cette étape est caractéristique : il renifle la région génitale de la femelle, puis (en levant la tête et en retroussant la lèvre supérieure) il indique sa volonté d’accouplement. La femelle, alors immobile, laisse le mâle procéder à la saillie.

la gestation et la mise-bas chez la brebis

Chez cette espèce, la période de gestation dure en moyenne entre 145 et 152 jours, soit environ cinq mois. Elle se conclut par la mise-bas, ou agnelage, lorsque la brebis est prête à donner naissance et à accueillir ses jeunes.

Avant l’accouchement, quelques signes annonciateurs apparaissent environ une dizaine de jours à l’avance : relâchement du vagin, gonflement des mamelles avec parfois un début de sécrétion de colostrum, et recherche d’un endroit calme loin du reste du troupeau, en prévision de la naissance.

Le processus d’agnelage se déroule en trois étapes principales : d’abord, la brebis subit des contractions pour dilater l’utérus, ce qui peut durer plusieurs heures ; ensuite, la naissance proprement dite, durant une heure en moyenne, avec l’expulsion des agneaux, généralement par la tête ou les pattes avant ; enfin, la délivrance, qui survient deux à trois heures après, lors de l’expulsion du placenta.

Les éleveurs surveillent habituellement ce moment crucial et interviennent uniquement en cas de difficulté, ce qui n’arrive que dans une faible proportion des cas. La majorité des mises-bas se passent sans difficulté, permettant aux femelles et à leurs petits de se porter rapidement.

les premières heures de vie des agneaux

Une portée comptera typiquement un ou deux jeunes, parfois trois, la plupart du temps. La mère adopte rapidement un comportement de soin, en léchant ses nouveaux-nés pour leur transmettre son odeur, les sécher et les stimuler à se lever.

Les petits sont généralement capables de se relever quelques minutes après leur naissance, et au plus tard dans l’heure suivante. Ils peuvent immédiatement téter pour recevoir le précieux colostrum, essentiel à leur survie et à leur développement.

Lorsque, pour une raison ou une autre, ils ne sont pas allaités naturellement ou rejetés par leur mère, il est souvent nécessaire d’intervenir manuellement : les nourrir au biberon ou, dans certains cas, leur faire adopter une autre mère. Toutefois, cette démarche doit être faite avec précaution, car les brebis sont très attachées à leur propre agneau et peu enclines à accepter d’en nourrir un autre.