Bien que le cochon nain possède une silhouette compacte et aime se rouler dans la boue, cela renforce l’idée qu’il s’agit d’une bête robuste. Cependant, il limite sa tolérance aux variations de température et aux courants d’air, montrant ainsi une certaine sensibilité environnementale. De plus, il peut être vulnérable face à plusieurs maladies qui nécessitent une intervention rapide, car la santé de cet animal peut rapidement se détériorer. Voici un aperçu des affections courantes dont un cochon de compagnie, qu’il soit nain ou classique, peut être victime, afin de mieux les détecter à temps.
La peste porcine africaine
Également désignée comme fièvre porcine africaine, cette maladie est causée par un virus spécifique appelé Asfivirus. La maladie peut être transmise par divers moyens, notamment :
- Le contact direct avec un animal infecté, y compris les sangliers sauvages,
- La consommation d’aliments contaminés par le virus, bien que la réglementation européenne limite ces pratiques en élevage,
- Les piqûres de tiques molles du genre Ornithodoros, qui ont déjà piqué un animal porteur (ce qui n’est pas le cas en France),
- Le contact avec des véhicules, équipements ou personnes porteurs du virus, car celui-ci peut survivre longtemps dans l’environnement extérieur.
Ce virus ne se transmet pas à l’humain. Les symptômes chez le cochon ressemblent à ceux de la peste porcine traditionnelle : fièvre, perte d’appétit, ralentissement, troubles de la coordination, rougeurs cutanées, vomissements et diarrhée. La progression peut être fulgurante : dans les formes graves, la mort peut intervenir en quelques jours. Des variantes moins virulentes offrent une meilleure chance de survie, et certains animaux peuvent développer une forme chronique.
La gale
Cette affection cutanée nécessite une vigilance particulière. Si votre cochon présente une peau rouge, des zones dénudées, avec des pellicules épaisses ou des irritations qui le poussent à se gratter de manière excessive, il peut s’agir de gale. Cette maladie est transmissible à l’humain, ce qui en fait une zoonose à considérer avec sérieux. Pour le cochon, la gale provoque surtout une démangeaison intense, pouvant conduire à des lésions secondaires si le grattement devient obsessionnel. Le traitement vétérinaire consiste en deux injections antiparasitaires espacées de deux semaines. Les premiers jours après la première injection, les démangeaisons s’atténuent, et d’ici quelques semaines, le pelage retrouve son éclat.
Les infections respiratoires
Les cochons sont particulièrement sensibles aux affections respiratoires. Si vous remarquez un mécanisme de toux régulière, des difficultés respiratoires ou des bruits anormaux comme des râles ou sifflements, une consultation vétérinaire s’impose rapidement. Un traitement antibiotique peut être prescrit pour désinfecter les voies respiratoires. Par ailleurs, le vétérinaire pourra vous conseiller sur des mesures pour améliorer la qualité de l’air, notamment en évitant un air trop sec ou un excès de poussière. La vaccination contre la rhinite atrophique, une maladie multifactorielle souvent causée par la bactérie Bordetella bronchiseptica, est fortement recommandée pour réduire les risques.
L’érythème multiforme
Unique chez le cochon nain, cette maladie se manifeste par des plaques ovales et suintantes, parfois sanguinolentes, qui apparaissent le long de la colonne vertébrale, puis de façon transversale. Ces lésions, très visibles, indiquent que votre animal est malade et doit recevoir un traitement. Cependant, cette affection peut se résorber spontanément ou devenir chronique. La cause exacte demeure inconnue, mais il est suspecté que l’exposition excessive au soleil et le stress jouent un rôle dans son apparition. L’environnement du cochon doit donc lui offrir un abri ombragé et une zone de boue pour limiter l’impact de la chaleur et du stress.
Le rouget du porc
Ce mal, causé par la bactérie Erysipelothrix rhusiopathiae, se propage dans l’élevage par le contact avec un environnement contaminé ou par l’intermédiaire de vecteurs comme certains rongeurs. La bactérie est très résistante aux méthodes classiques de désinfection. Elle peut entraîner des complications telles que des articulations enflées, des œdèmes ou, dans les cas graves, une mort soudaine. Une prévention constante et une hygiène rigoureuse sont indispensables pour limiter sa transmission, et le traitement repose sur la prescription d’antibiotiques par le vétérinaire.
La cystite et la néphrite
Les infections des voies urinaires sont fréquentes chez le cochon, en particulier chez les femelles non stérilisées. Ces maladies, inflammations de la vessie ou du rein, peuvent évoluer rapidement vers la mortalité, souvent sans signes évidents. Même en traitant ces affections, la guériton n’est pas toujours assurée, et la tendance au décès demeure élevée dans certains cas.
L’arthrose
Les articulations des cochons sont fragile, notamment chez les adultes ou en période de vieillesse. L’arthrose se manifeste principalement par une boiterie, avec le cochon qui adopte des positions inhabituelles pour soulager ses douleurs. En tant qu’animaux de proie, ils ont tendance à dissimuler leur souffrance, ce qui peut retarder la détection. Les cochons en surpoids sont particulièrement en danger. Pour prévenir cette maladie, il est conseillé d’aménager dès le plus jeune âge des passages en rez-de-chaussée accessibles via des rampes légères, et de privilégier un terrain plat et souple. L’arthrose étant incurable, le traitement repose souvent sur la gestion de la douleur.
La dysenterie porcine
Ce trouble intestinal est dû à la bactérie Brachyspira (Serpulina) hyodysenteriae. Elle provoque une dégradation de la muqueuse du côlon, entraînant une inflammation et une dégénérescence des cellules intestinales. Pour limiter la contagion, il est essentiel d’assurer un nettoyage régulier de l’habitat et de contrôler la présence de rongeurs, qui peuvent être porteurs. Le vétérinaire pourra prescrire des antibiotiques efficaces si le traitement est initié rapidement.
L’ulcère de l’estomac
Les cochons sont prédisposés aux ulcères gastriques, qui peuvent apparaître dans diverses circonstances : jeûne prolongé (suite à une maladie), alimentation inadéquate pauvre en fibres, parasitisme ou stress. Ces ulcères se traduisent par une apparence pâle, des vomissements, de la diarrhée sanglante, et une sensation de malaise général. Selon la cause, le traitement doit être adapté pour favoriser la guérison et soulager l’animal.