Comprendre la distinction entre un porc et un cochon

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Les termes « porc » et « cochon » désignent l’animal domestique appartenant à la famille des mammifères omnivores, proche du sanglier, avec lequel il peut se croiser. Ces croisements donnent naissance à des hybrides comme le sanglochon ou le cochonglier. La rédaction de l’Académie française donne des précisions sur l’usage de ces deux mots, et voici l’essentiel de ses informations.

Une origine étymologique différente

Le mot « cochon » n’a pas de racines étymologiques clairement établies. On suppose plutôt qu’il provient d’un son naturel mimé par le bruit que fait l’animal, à savoir ses grognements. À l’inverse, le terme « porc » possède une origine latine : celui-ci dérive de « porcus », qui désignait l’animal domestique quelle que soit sa sexe. Au fil du temps, cette expression a aussi été associée à la vulve de la femelle, puis, par extension, au sexe humain, et à un coquillage nommé « porcelaine ». En italien, la « porcellana » fait référence à la vulve de la truie, et l’aspect brillant et translucide de la céramique a été nommé « porcelaine » en conséquence.

Distinction d’usage entre les deux termes

Dans l’usage quotidien, on privilégie le terme « cochon » pour évoquer l’animal vivant, tandis que « porc » désigne sa viande après la slaughter. Lors d’achats de produits carnés, on choisit du « porc » plutôt que du « cochon ». La viande de porc est, en termes de consommation mondiale, la prééminente, malgré des interdits religieux dans certains courants tels que le judaïsme ou l’islam. Elle est notamment suivie par la viande de volailles. La demande entraîne souvent des élevages intensifs, où les conditions de vie des cochons sont très difficiles. Pour une approche plus respectueuse, il est conseillé de privilégier le porc provenant d’élevages en plein air, où les animaux vivent dans des conditions plus naturelles. Certains cochons y évoluent en extérieur total, sans abris, nécessitant une sélection génétique adaptée pour qu’ils puissent supporter les aléas climatiques.

Une exception notable concerne le cochon de lait. Ce terme désigne un porcelet de moins de 15 kg, nourri exclusivement au lait maternel. Lorsqu’il est abattu vers six semaines, il conserve ce nom. Certaines distinctions existent aussi pour différencier l’animal sauvage du domestique : ainsi, le mot « porc » désigne majoritairement l’animal sauvage, alors que « cochon » évoque plutôt la version domestiquée. Ce point souligne la différence de traitement et de contexte d’élevage.

Le mot porc peu présent dans le langage courant

Ce n’est que récemment que « porc » s’est retrouvé associé à des connotations négatives à travers des expressions ou des hashtags, comme #balancetonporc, pour dénoncer les harceleurs. Lorsqu’il est utilisé au sens figuré, il fait généralement référence à quelque chose de sale ou dégradant. La nuance apparaît dans des expressions telles que « manger comme un cochon » ou « manger comme un porc », où la première insiste sur la gourmandise excessive, tandis que la seconde met en avant la saleté de la personne.

Le mot « porc » apparaît rarement dans les expressions idiomatiques françaises, contrairement à « cochon » qui est très utilisé. Parmi celles-ci, on trouve :
« Copains comme cochons » pour signifier une amitié très forte,
« Avoir une tête de cochon » pour une personne têtue,
« Donner de la confiture aux cochons » pour indiquer que l’on donne quelque chose à quelqu’un qui ne le mérite pas,
« On n’a pas gardé les cochons ensemble » pour signifier que l’on veut mettre fin à une relation trop familière ou étroite.

Une autre expression célèbre, « ne pas savoir si c’est du lard ou du cochon », évoque la difficulté à distinguer deux choses très semblables, avec « lard » représentant le gras provenant de l’animal. Elle traduit aussi l’incapacité à faire la différence entre original et copie.

Relations entre l’homme et le cochon

L’interaction entre l’Homme et le cochon remonte à environ 6 000 ou 7 000 ans avant notre ère, lorsque l’humain s’est sédentarisé. Les premières domestications de mammifères comme la chèvre et le mouton furent antérieures parce qu’ils accompagnaient les modes de vie nomades. Le cochon a, lui, été domestiqué plus tard, avec l’émergence des premières villages humains.

Le génome de l’homme et du cochon présente une similarité impressionnante, avec environ 98 % de gènes communs. Que traduit ce chiffre ? Cela indique à quel point nos ADN se ressemblent, un pourcentage comparable à celui que nous partageons avec nos proches cousins, les grands singes.

Ce lien génétique s’explique par la structure de l’ADN, avec ses quatre bases – adénine, thymine, guanine et cytosine – formant une double hélice. Environ 20 000 gènes chez les mammifères ont des fonctions protéiques identiques, ce qui renforce cette proximité génétique entre l’espèce humaine et celle du cochon.

Le cochon, un animal à la fois mystérieux et surprenant

Malgré la sélection, le cochon conserve de nombreux instincts sauvages. Il adore fouiller dans les sous-bois, où il peut laisser libre cours à sa nature fouisseuse. Son sens olfactif est exceptionnel et lui permet de repérer différentes végétations comme racines, noix, baies ou champignons, notamment la fameuse truffe. Il consomme également de petites proies telles que vers de terre, escargots ou insectes. Contrairement à ce que l’on pense, il reste modéré dans ses prises, mangeant seulement ce dont il a besoin. Naturellement vif, curieux, il peut atteindre une vitesse de 45 km/h en courant et il sait aussi nager efficacement.

Concernant sa réputation de gros sale, elle est mal fondée. La boue qu’il abrite sur sa peau a un rôle essentiel : la protéger des parasites, du soleil et pour réguler sa température, car il ne possède pas de glandes sudoripares. Mêler sa peau de boue est une méthode naturelle pour se rafraîchir. En réalité, ce sont des animaux très propres : ils évacuent leurs besoins en dehors de leur zone de repos dès leur plus jeune âge, et ils vérifient toujours la propreté de leur lieu avant de s’y installer.