Le chevreau, le jeune de la chèvre et du bouc

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La chèvre possède une intelligence étonnante et regorge de qualités insoupçonnées, pouvant en faire un animal de compagnie à part entière. Son tempérament vif et joueur séduit ceux qui recherchent des interactions intenses avec leur animal. En outre, son rôle dans la gestion des pâturages peut être avantageusement exploité. Dans cet article, découvrez le développement du petit de la chèvre ainsi que celui du bouc.

Le début de vie du chevreau

À leur arrivée dans le monde, les bébés chèvres s’efforcent de se redresser et de se tenir sur leurs pattes dès leur toute première heure. Leur instinct et leur détermination les conduisent à persévérer face aux chutes, en dépit des premiers échecs. La survie de l’animal dans son environnement naturel dépend de cette agilité et de la rapidité de ses mouvements, essentielles pour échapper à d’éventuels prédateurs.

Après ces premiers efforts, le chevreau se dirige prudemment vers la source de lait de sa mère. La chèvre, attentive, l’aide à réussir ses premières tétées, en veillant notamment à ce que les tétines soient dégagées. La priorité est que le nouveau-né absorbe le colostrum, une sécrétion vitale qui lui confère une immunité renforcée.

Ce premier lait, riche en anticorps, joue un rôle crucial pour la santé future du chevreau. Il doit être ingéré dans les premières heures suivant la naissance, idéalement pendant le premier jour, car cette période est critique pour le transfert d’immunité. La paroi intestinale du chevreau reste perméable à ces anticorps durant cet intervalle, permettant une absorption optimale. Ensuite, cette perméabilité diminue, mais l’évacuation du méconium, un déchet issue du développement intra-utérin, est également favorisée par cette consommation du colostrum et se manifeste par une selle jaune à brun foncé.

La progression vers le sevrage

Le chevreau commence naturellement à prendre du poids en tétant sa mère. Toutefois, certains facteurs peuvent ralentir ou interrompre cette croissance. Il est donc essentiel de surveiller régulièrement son développement : si ses flancs deviennent creux, si son pelage semble abîmé ou si son comportement est peu vif, cela indique une fragilité qu’il faut rapidement analyser. La vérification de son alimentation est une étape clé pour intervenir promptement en cas de problème.

À partir de huit jours, le jeune peut commencer à partager une partie de la nourriture de sa mère, notamment du foin de luzerne et des granulés de céréales. Ce n’est qu’à partir de trois semaines que le chevreau débute la rumination, étape importante dans son développement digestif.

Pour suivre la croissance de l’animal, la pesée régulière est recommandée. Plutôt que de le soulever dans ses bras, qui peut donner un ordre peu précis, l’utilisation d’un peson suspendu, fixé à une hauteur appropriée, est préférable. Il faut veiller à ce que le chevreau repose confortablement sur une corde dont le diamètre évite tout risque de blessure, en positionnant la corde juste derrière ses pattes avant et devant ses pattes arrière. Une fois suspendu, le chevreau tend à rester immobile, une attitude rassurante pour l’animal.

Le sevrage intervient généralement entre deux et trois mois. En revanche, les chèvres propres à l’élevage peuvent garder leurs chevreaux plus longtemps, certains laissant leur progéniture téter jusqu’à l’âge adulte, parfois même en présence d’autres naissances.

La socialisation du jeune chèvre

Pour assurer une adaptation harmonieuse, il est conseillé de ne pas séparer trop tôt le chevreau de sa mère. La socialisation doit s’étaler sur plusieurs semaines, en permettant à l’animal de rejoindre le troupeau de chèvres quotidiennement. Lors de cette étape, de légers débuts de chahut sont possibles, mais il incombe à l’éleveur de garantir qu’ils restent modérés et ne nuisent pas au bien-être du jeune. La progression doit être adaptée à la personnalité de chaque chevreau ainsi qu’à celle de ses congénères.

Risques et précautions concernant le chevreau

La coccidiose, une maladie parasitaire causée par de minuscules protozoaires, constitue un danger fréquent pour le chevreau. La contamination est quasi inévitable, car ces parasites se retrouvent dans l’environnement et sont excrétés par tous les âges de chèvres. Plusieurs espèces coexistent, mais toutes ne présentent pas la même gravité. La période critique se situe entre un et cinq mois, pendant laquelle l’animal peut développer une résistance. Cependant, dans certains cas, la maladie peut évoluer rapidement, causant la mort subite sans symptômes avant-coureurs. Plus fréquemment, elle se manifeste par un ventre gonflé, une perte de poids, un pelage terne, des diarrhées et une diminution de l’appétit. Stress et manque d’hygiène accentuent la vulnérabilité. Il est donc primordial de surveiller attentivement la santé du chevreau et de consulter rapidement un vétérinaire à la moindre suspicion. Des analyses de selles réalisées facilement peuvent confirmer une infection, et un traitement préventif peut être mis en place.

L’éducation du chevreau

En raison de leur tempérament joueur et vif, les chevreaux ont tendance à être distraits et turbulents, mais ils finissent par se calmer avec le temps. Si vous avez des enfants, il faut veiller à ce que le chevreau ne puisse pas leur faire de mal accidentellement. Un animal un peu impulsif peut, par exemple, donner des coups de corne dans le jeu, ce qui n’est pas de la méchanceté mais une réaction naturelle.

Il est tout à fait envisageable de dresser un peu le jeune chevreau en lui apprenant quelques ordres simples comme le rappel ou le « non », pour assurer sa sécurité. Cependant, il faut garder à l’esprit que la chèvre possède un caractère décidé, et ses réponses peuvent être plus difficiles à maîtriser qu’un chien. La patience et la douceur restent les clés pour bâtir une relation de confiance.