Conseils essentiels pour l’accueil et l’élevage des chèvres : 4 erreurs à éviter

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Parmi les animaux domestiques en vogue, la chèvre connaît une croissance notable en popularité. Selon leur tempérament, certaines ont un besoin accru d’indépendance, tandis que d’autres se montrent très affectueuses une fois bien intégrées. Il ne suffit pas de se lancer dans l’élevage ou l’accueil de chèvres sur un coup de tête : ce projet exige réflexion et préparation car ces animaux peuvent vivre jusqu’à quinze ans. Voici quelques conseils pour vous accompagner dans cette aventure et éviter quatre erreurs fréquentes.

Erreur n°1 : Se lancer sans préparation sérieuse

Avant d’accueillir une voire plusieurs chèvres, il est essentiel de consulter des spécialistes ou des associations spécialisées dans la race pour recueillir des recommandations adaptées à votre projet. L’achat d’au moins deux animaux est également conseillé, car la solitude leur cause du stress et limite leur bien-être en leur privant d’interactions sociales indispensables.

Il ne faut pas non plus céder à la pitié pour une chèvre mal en point : privilégiez plutôt des animaux bien portants, musclés et en bonne santé. Si vous êtes attiré par l’élevage d’un chevreau, sachez que cela demande un engagement important, et qu’un animal sevré sera plus approprié, sauf si vous souhaitez vous lancer dans un élevage plus intensif. Pour une période déterminée, la saison de reproduction s’étend généralement d’août à octobre, avec des coûts plus élevés pour les femelles en âge de saillir.

Les boucs, souvent considérés comme de bons protecteurs, peuvent devenir plus agressifs en vieillissant. Leur castration permet de réduire leur véhémence et leur odeur. Pour une première expérience, il est généralement préférable de privilégier des femelles, plus faciles à gérer.

Les chèvres naines représentent une excellente option pour les débutants, notamment quand il y a des enfants. Leur tempérament est souvent plus serein que celui des chèvres classiques, qui peuvent être plus vives ou têtues. Leur poids varie entre 12 et 30 kg, leur robe se décline en différentes couleurs, et leur installation nécessite un espace réduit — environ 80 à 120 m2 — contre 400 m2 pour des chèvres standards. Ces races légères, comme la Pygmée, la Kinder ou la nigériane, demandent peu d’entretien.

Si votre terrain est escarpé, une chèvre alpine s’adaptera mieux, tandis que pour un environnement humide, la chèvre poitevine sera plus adaptée. Si votre objectif principal est la production de lait, il faut prévoir une attention particulière à leur hygiène, notamment en maintenant la litière parfaitement propre pour éviter toute infection mammaire.

Erreur n°2 : Négliger l’espace et la sécurité du enclos

Les chèvres ont besoin d’un maximum d’espace pour évoluer en liberté. La superficie allouée dépend en partie de leur taille : une chèvre classique nécessite généralement au moins 400 m2 d’herbage, voire davantage — jusqu’à 1 000 m2 — pour favoriser leur santé. Leur enclos doit comporter une prairie diverse, non un simple gazon. Les chèvres en version naine requièrent environ 120 m2, mais plus elles disposent d’espace, mieux elles s’épanouissent.

Ces animaux ont un appétit vorace pour les végétaux : ils peuvent détruire rosiers, arbres et plantations si ces derniers sont trop proches. Il est donc crucial de séparer leur zone de repère des végétaux que vous souhaitez préserver. Leur agilité leur permet d’accéder à des endroits insolites — grimper sur un toit, dans un arbre ou sur un mur — ce qui peut surprendre les débutants. Leur talent d’acrobates est alimenté par une grande intelligence et une détermination tenace.

Une clôture solide et adaptée, équipée de petites mailles de 5 mm maximum, constitue une barrière efficace. Ajouter une clôture électrique, semblable à celle utilisée pour les chiens, renforcera leur sécurité. Même pour de petites chèvres, la hauteur doit être d’au moins 1 mètre pour la naine, et 1,50 mètre pour une chèvre de taille moyenne. Pensez également à une porte grillagée qui facilite vos déplacements tout en étant difficile à franchir pour les chèvres.

Erreur n°3 : Omettre la construction d’un abri spécifique

Les chèvres étant naturellement méfieuses, elles peuvent paniquer en cas de situation inconnue. Il est primordial d’aménager leur espace un abri sécurisé où elles peuvent se réfugier. Un espace de 10 m2 pour deux animaux, suffisant pour leur permettre de manger, de se reposer et de se sentir en sécurité, doit être prévu dans le pré.

Cet abri doit se protéger efficacement du vent, de l’humidité et du soleil, en laissant le sol en terre pour absorber les urines. Il doit être nettoyé intégralement au moins une fois par an, et son hygiène maintenue en permanence pour éviter les maladies. La température extérieure influence leur confort : si elles supportent assez bien la chaleur, nécessitant un peu d’ombre, leur résistance au froid est limitée. Leur pelage fin et leur faible couche de graisse exigent une protection supplémentaire lors des grands froids, en leur fournissant une alimentation plus riche.

Erreur n°4 : Négliger l’entretien et les soins quotidiens

Malgré leur robustesse, les chèvres ont besoin de soins réguliers et d’un minimum d’attention. Leur consommation d’eau est importante : elles boivent entre 5 et 10 litres chaque jour, de l’eau propre toujours disponible. En cas de gel, leur provision doit être renouvelée ou brisée souvent. Une pierre à sel est recommandée, surtout en période chaude.

Selon la saison et la taille du terrain, leur alimentation évolue : la pâture durant le printemps et l’été leur fournit une grande partie de leur nourriture. En hiver, il faut leur donner du foin ou des fourrages verts, en quantité d’environ 1 à 2 kg par jour pour une chèvre adulte. Vous pouvez compléter leur régime avec des céréales — blé, orge, avoine — ou des aliments concentrés comme la pulpe de betteraves ou les tourteaux d’arachide ou de soja. La qualité de leur nourriture est essentielle pour leur santé ; en cas de problème dentaire, il faut adapter leur alimentation. Il est important de nettoyer régulièrement les mangeoires et de jeter tout aliment non consommé.

Les onglons doivent être recoupés une à deux fois par an pour éviter leur surdéveloppement. La surveillance contre la maladie du piétin, une infection qui touche les pieds et les articulations, est aussi nécessaire pour intervenir rapidement. Les chèvres élevées pour leur laine doivent être tondues annuellement, puis protégées des intempéries avec un manteau si nécessaire. Les chèvres en lactation nécessitent une traite régulière — une à deux fois par jour — dès que leurs mamelles sont pleines.

Enfin, toutes les chèvres vivant dehors doivent être vaccinées contre le tétanos et l’entérotoxémie, et vermifugées périodiquement. En suivant ces conseils, vous assurerez à vos animaux une vie saine et heureuse dans leur environnement adapté.