Malgré ses origines robustes, la chèvre reste sensible à certaines maladies comme n’importe quel animal vivant. En raison de leur incapacité à communiquer verbalement, il peut s’avérer complexe d’identifier rapidement leur malaise. La clé réside dans l’observation attentive de leur comportement et de leur état général. Dans cet article, nous évoquons dix signes avant-coureurs pouvant indiquer qu’une chèvre est malade, ce qui doit vous inciter à consulter un vétérinaire.
1 – Un changement dans son comportement
Une chèvre souffrante adopte souvent un comportement inhabituel. Lorsqu’elle est en bonne santé, elle se montre dynamique, alerte, avec une attitude enjouée, tout en restant calme. Son bêlement est thenormal, variant en intensité selon les races. En revanche, si ses vocalises deviennent plus fréquentes ou plus insistantes, ressemblant à des gémissements ou des plaintes, cela peut révéler une douleur ou de l’inconfort. Bien que la faim ou la soif puissent aussi causer ce type de vocalisations, il est essentiel de faire la différence. Surveillez donc si ces sons s’intensifient ou persistent, cela mérite une attention particulière.
De plus, un comportement d’isolement, surtout s’il perdure plusieurs heures, peut indiquer que l’animal ne se sent pas bien. La chèvre étant généralement très sociale, elle préfère évoluer en troupeau. Si elle affiche une expression triste, adopte une posture courbée ou positionne ses oreilles de manière étrange, cela peut être le signe d’un malaise. Un désintérêt marqué pour la nourriture ou l’eau, elle qui ne refuserait généralement pas de manger ou de boire, doit également attirer votre attention. Enfin, une chèvre qui ne rumine pas, généralement signe d’un trouble digestif, doit alerter.
2 – Une température corporelle hors norme
La température corporelle d’une chèvre en bonne santé se situe entre 38,6°C et 40°C. Une hausse ou une baisse de cette valeur indique un problème de santé. La méthode ultime pour vérifier cela consiste à prendre la température rectale à l’aide d’un thermomètre électronique. Il est conseillé de rassurer l’animal pour qu’il reste calme, en lui parlant doucement et en lui montrant l’objet, puis en appliquant une substance grasse comme de la vaseline sur l’extrémité du thermomètre pour faciliter son insertion. La prudence est essentielle lors de cette opération.
3 – Présence de diarrhée
Des selles molles ou liquides, plutôt que des crottins bien formés, indiquent souvent une infection ou une inflammation intestinale. Selon la gravité, cela peut être accompagné d’un gonflement abdominal. L’animal peut gémir et adopter une posture allongée pour soulager ses douleurs. La coccidiose, maladie parasitaire très contagieuse, peut se manifester par une diarrhée abondante pouvant entraîner une déshydratation grave, voire la mort. L’entérotoxémie, autre pathologie pouvant être fatale, se caractérise aussi par une diarrhée sévère accompagnée de troubles neurologiques, tels que convulsions ou agitation.
4 – Difficultés à uriner
Une miction difficile ou peu abondante peut indiquer une infection urinaire, généralement sans danger immédiat mais nécessitant une attention. Les calculs rénaux, en revanche, provoquent un inconfort marqué, avec une miction en goutte à goutte ou colorée de sang. La décoloration ou la présence de sang dans l’urine doit alerter rapidement.
5 – Toux, yeux ou nez qui coulent
Une toux persistante ou des sécrétions oculaires ou nasales abondantes, notamment de couleur verdâtre, signalent une infection respiratoire. Les troubles respiratoires tels qu’un essoufflement ou une respiration difficile sont également à surveiller. La salivation excessive peut également être un signe. La pasteurellose, une pneumonie bactérienne fréquente chez le caprin, peut se développer dans un environnement insalubre ou en cas de parasitisme, et entraîner de graves complications, voire le décès.
6 – Grattages excessifs
Les infestations parasitaires sont fréquentes chez les chèvres, provoquant des démangeaisons intenses. La chèvre se gratte de manière frénétique pour soulager ses irritations. La fourrure devient terne et ébouriffée, alors qu’une peau saine doit être lisse et brillante. Les parasites comme les poux, les gales, ou les tiques sont souvent responsables et peuvent également transmettre des maladies graves telles que la fièvre Q ou la piroplasmose.
7 – Muqueuses pâles ou anormales
Chez une chèvre en bonne santé, les gencives blanchissent peu ou sont roses. Une pâleur ou une décoloration, notamment grisâtre, traduit une infection ou une anémie, souvent causée par des parasites. Un pis enflé, chaud ou présentant une teinte inhabituelle, signale une mammite ou un abcès, qui peut rapidement devenir grave.
8 – Présence d’œdèmes
Les œdèmes, notamment sur le visage, les lèvres, ou autour des yeux, peuvent indiquer la fièvre catarrhale ovine (FCO), aussi appelée « maladie de la langue bleue ». Transmise par des moucherons piquants, cette maladie se manifeste d’abord par une forte fièvre, suivie d’une baisse de l’appétit et d’un état général dégradé. Les œdèmes apparaissent dans la tête, puis évoluent vers une inflammation des muqueuses. Cette maladie doit impérativement faire l’objet d’une déclaration officielle, la vaccination étant obligatoire dans le cadre de la lutte contre cette pathologie.
9 – Somnolence excessive
Différencier un temps de repos normal d’une somnolence anormale est crucial. Une chèvre qui dort toute la journée ou reste immobile dans une position de détresse manifeste ne se porte pas bien. Lorsqu’elle appuie sa tête contre un mur ou une clôture, ou lorsqu’elle semble indolente et douloureuse, il est préférable de consulter rapidement un vétérinaire.
10 – Boiterie
Une difficulté à marcher ou une claudication doit être surveillée attentivement. Cela peut indiquer une inflammation articulaire, une arthrite, ou la présence d’un corps étranger dans le pied, comme une épine ou un débris. Si l’animal titube, chancelle ou ne parvient plus à se tenir debout, cela peut indiquer une atteinte neurologique ou une autre pathologie grave.
Quels sont les soins élémentaires pour préserver la santé de votre chèvre ?
Lorsqu’un ou plusieurs symptômes suscitent votre inquiétude, il est impératif de faire appel à un vétérinaire sans délai, surtout si l’état ne s’améliore pas après 24 heures ou s’aggrave. La précision lors de la description des signes cliniques est essentielle pour permettre une intervention rapide. Un professionnel doit suivre votre animal tout au long de sa vie, notamment pour ses vaccins, les rappels nécessaires, et l’administration régulière de vermifuges ou antiparasitaires, qui doivent être adaptés à son poids et à la nature des parasites ciblés.
Concernant l’entretien, il convient de veiller à ranger correctement les sabots à l’aide d’une pince adaptée, afin d’éviter tout risque d’infection. Un brossage régulier, voire un lavage avec un shampoing spécifique si l’animal est sale, contribue également à sa santé.
Enfin, un environnement propre, confortable, sans courants d’air, favorise la santé de votre chèvre. Une bonne alimentation est tout aussi importante : foin de qualité, fibres végétales, peu de céréales, granulés ou friandises, ainsi que l’accès à du sel et des minéraux. En tant qu’animal grégaire, elle sera toujours plus heureuse avec au moins un compagnon, et un peu de jeux ou d’affection de la part du propriétaire sont bénéfiques pour son bien-être quotidien.