Vermifuger votre cheval : conseils pour une santé optimale

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Les propriétaires de chevaux savent que leur santé passe notamment par une prévention contre les parasites digestifs. Que ce soit en raison du fait qu’ils se nourrissent en pâturage ou qu’ils vivent en prairie, il est crucial de maîtriser les enjeux liés à la lutte contre ces parasites. Mais quels sont-ils ? Comment reconnaître une infestation, et à quelle fréquence doit-on procéder à la prophylaxie ?

La vermifugation : en quoi cela consiste-t-il ?

Il s’agit d’administrer au cheval un traitement ou un produit antiparasitaire pour limiter ou stopper la prolifération de parasites internes. Ce processus représente une étape essentielle dans la gestion sanitaire des élevages et des écuries, puisqu’un seul cheval souillé peut transmettre ses parasites à tout un groupe via ses déjections. Cependant, il ne faut pas abuser des traitements pour éviter que les parasites ne deviennent résistants. La clé est donc de trouver le juste équilibre.

Les principaux parasites chez le cheval

La majorité des parasites se trouvent dans l’environnement extérieur, surtout pour les équidés en liberté, tandis qu’une portion importante évolue en interne dans le tube digestif. Nous pouvons classer ces parasites en trois catégories principales :

  • Les vers plats, ou ténias, sont reconnaissables à leur forme aplatie et segmentée. Installés dans le gros intestin, ils apparaissent principalement à l’automne et au printemps.
  • Les vers ronds, ou nématodes, qui ont une apparence filiforme, sont nombreux : les petits strongles, fréquents chez les jeunes ou poulains, migrent dans plusieurs parties du système digestif, tandis que les grands strongles peuvent atteindre des organes comme le foie ou le pancréas. On trouve aussi les oxyures, situés en fin d’intestin ou autour de l’anus, et les ascaris qui peuvent descendre dans les poumons.
  • Les insectes, en particulier les mouches, qui pondent leurs œufs sur le corps de l’animal. Lorsque le cheval se lèche, il avale ces œufs, qui passent directement dans l’estomac.

Les saisons froides, comme l’hiver, ainsi que le printemps, représentent des périodes à risque accru, car les conditions climatiques favorisent la survie de ces parasites. En été, leur durée de vie dans l’environnement est généralement plus courte, ce qui réduit leur dangerosité.

Les dangers liés à la présence de parasites

Tous les chevaux, quel que soit leur environnement, peuvent héberger des parasites digestifs, qui peuvent engendrer différentes complications. Leur prolifération peut atteindre des chiffres impressionnants : un seul mâle peut produire des milliers d’œufs chaque jour, et ces larves ou œufs peuvent survivre plusieurs années dans la terre ou dans le crottin. La présence de ces parasites peut aussi entraîner des conséquences graves, comme des inflammations, des ulcères, ou même des obstructions intestinales dans les cas extrêmes.

Les effets d’une infestation

Les vers adultes se nourrissent des aliments ingérés par le cheval, ce qui peut causer des douleurs et des inflammations. Les larves, quant à elles, peuvent traverser la paroi digestive pour se disperser dans tout le corps, affectant des organes comme le foie ou les poumons, et provoquant cicatrices, lésions ou même fibroses. Une infestation importante peut rapidement devenir critique pour la santé de l’animal.

Comment détecter une infestation parasitaire ?

Les symptômes peuvent varier selon le degré d’infestation, mais certains signes sont courants, tels qu’un appétit réduit, une perte de poids, des coliques, une baisse d’énergie, des troubles digestifs, ou encore une pâleur. La présence d’œufs de mouches sur la peau ou dans les membres, ou l’observation de vers dans les déjections, peuvent aussi indiquer une infestation. Lorsqu’aucun symptôme n’est visible, seul un examen parasitologique (coproscopie) permet de confirmer la présence de parasites en analysant les crottins.

Pourquoi la vermifugation joue un rôle clé pour le bien-être du cheval ?

Une pratique régulière indispensable

Il est essentiel d’établir une routine de vermifugation régulière car certains parasites sont invisibles à l’œil nu et leur charge peut s’accumuler rapidement. Ne pas effectuer de traitement ne signifie pas forcément l’absence de parasites, et une infestation non contrôlée peut compromettre la santé, voire la vie de l’animal. La prévention via la vermifugation régulière permet de limiter leur développement.

Quand doit-on vermifuger un cheval ?

Autrefois, il était conseillé de traiter les chevaux trois à quatre fois par an, en changeant de saison. Aujourd’hui, cette fréquence a été revue à la baisse afin de lutter contre la résistance. La majorité des parasitages est recommandée deux fois par an, au printemps et à l’automne, périodes où les parasites ont tendance à se propager le plus. En été et en hiver, la survie des parasites en extérieur étant limitée, les traitements peuvent être espacés, sauf indication spécifique. La recommandation peut néanmoins varier selon l’âge, la santé ou la sensibilité individuelle de chaque animal, il est donc judicieux de consulter un vétérinaire.

Élaborer un calendrier de vermifugation adapté

Pour certains équidés, des protocoles spécifiques doivent être suivis :

Jeunes chevaux et juments gestantes

Les poulains et jeunes chevaux sont plus vulnérables, la quantité de parasites pouvant provoquer de graves lésions. Leur traitement doit commencer très tôt, ainsi que celui de leur mère jusqu’à leur débourrage. Par ailleurs, les juments en période de gestation nécessitent une attention particulière : certains traitements sont à éviter immédiatement après la mise bas pour éviter la transmission au poulain, notamment par l’intermédiaire du lait ou de la poche amniotique.

Les chevaux de compétition et les chevaux âgés

Les équidés engagés dans des activités sportives doivent recevoir leur traitement de façon régulière pour maintenir leur performance et leur santé. Les chevaux âgés, plus fragiles, risquent davantage face aux parasitoses. Il est donc crucial de continuer à les vermifuger pour préserver leur qualité de vie.

Les bonnes pratiques pour une vermifugation efficace

Le vermifuge étant un médicament, son utilisation doit être strictement encadrée par un vétérinaire. La prescription doit respecter le poids de l’animal et la posologie recommandée. Généralement présenté sous forme de pâte, le traitement doit être administré avec soin :

  • Prendre le temps de faire évacuer la langue du cheval pour éviter de le faire recracher
  • Insérer la seringue dans la commissure, en visant le centre de la langue
  • Injecter le produit tout en maintenant la tête du cheval relevée
  • Garder la bouche fermée jusqu’à ce que l’animal ait avalé le traitement

Il est aussi conseillé de retirer toute trace d’œufs de mouches sur le corps avant la vermifugation, pour éviter que l’animal ne se lèche et ingère ces œufs, ce qui pourrait compromettre l’efficacité du traitement.

Comment limiter le risque de parasites ?

Une démarche préventive consiste à suivre quelques règles simples :

  • Interdire l’accès au paddock pendant deux à trois jours après la vermifugation pour laisser le temps au traitement d’agir et éviter la contamination par les œufs excrétés
  • Maintenir une hygiène rigoureuse en nettoyant quotidiennement les écuries et en éliminant rapidement le fumier, qui peut héberger œufs et larves
  • Utiliser des filets à foin suspendus pour nourrir, empêchant ainsi les débris de toucher le sol contaminé
  • Nettoyer et désinfecter régulièrement les boxes, y compris murs et abreuvoirs, au minimum une fois par an

En extérieur, il est recommandé de retirer fréquemment les crottins à l’aide d’une fourche pour réduire la population parasite. De plus, maintenir un espace suffisant (au moins 1 hectare par cheval) et éviter les terrains très boueux permet de limiter considérablement la prolifération. En ferme, pratiquer une rotation des pâtures entre chevaux et autres bovidés peut également ralentir la transmission des parasites grâce à la diversité des hosts.

En résumé, s’assurer d’une lutte antiparasitaire régulière, fondée sur les conseils d’un vétérinaire, et surveiller attentivement l’état de santé de votre cheval est la meilleure façon de prévenir et de limiter la propagation de ces organismes nuisibles. La vigilance et la prévention restent les clés pour préserver la vitalité de votre équidé.