Tout savoir sur l’alimentation du cheval

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La nutrition du cheval joue un rôle crucial lorsqu’on souhaite optimiser ses performances. Au-delà de cet aspect, il est évident qu’une alimentation saine, adaptée à ses besoins, composée d’ingrédients de qualité en quantités équilibrées, est essentielle pour préserver sa santé globale. Il est également important d’observer le comportement alimentaire du cheval dans son environnement naturel, car cela influence directement son bien-être, surtout lorsqu’il est en box.

Les fondamentaux de l’alimentation équine : adapter en fonction de la physiologie

Rappelons que le cheval est un herbivore strict. Cependant, on a tendance à oublier que les équidés sauvages consacrent une grande partie de leur journée à se nourrir, en broutant de petites quantités de végétation en continu, à tout moment, même la nuit. Leur système digestif a évolué pour s’adapter à cette routine. Comprendre cette réalité est la clé pour élaborer une alimentation adaptée aux chevaux domestiques, en respectant leur fonctionnement naturel, car ce sont eux qui doivent s’adapter à nos modes de vie, et non l’inverse.

En raison de la taille limitée de leur estomac, les chevaux ne peuvent consommer de grandes quantités en une seule prise. Ils doivent donc manger fréquemment pour couvrir leurs besoins énergétiques. Si l’on leur donne des repas trop copieux, ils risquent de ne pas digérer complètement leur nourriture, ce qui peut entraîner des coliques douloureuses. À l’inverse, de longues périodes sans nourriture provoquent une acidification de l’estomac et la formation d’ulcères. Leur position naturelle de pâturage consiste à brouter la tête basse tout en avançant lentement. Leurs dents poussent en permanence, nécessitant des aliments riches en fibres pour user leur dentition et éviter la surcharge de l’organisme.

Une alimentation équilibrée doit respecter plusieurs principes fondamentaux :

  • Distribuer les repas à des horaires réguliers ;
  • Proposer au moins trois repas par jour ;
  • Assurer un accès constant à des fibres ;
  • Mettre en place des changements progressifs pour préserver la flore intestinale, en étalant la transition sur plusieurs jours ou semaines selon le type d’aliments.

Les nutriments adaptés au cheval

Lorsque le cheval pâture, il peut consommer entre 50 et 100 kg d’herbe par jour. En période de non-pâturage, il est possible de compléter son alimentation avec des fourrages sous forme de foin, d’enrubannage, d’ensilage ou de paille. Des aliments concentrés à base de céréales ou d’autres produits céréaliers comme les tourteaux peuvent également être incorporés dans leur régime.

Il est essentiel de toujours assurer un approvisionnement constant en eau, propre et disponible à tout moment, car cela constitue une part intégrante de leur alimentation. La qualité des aliments doit également être une priorité : éviter les produits avariés ou mal conservés, car le cheval a tendance à repousser ces éléments — mais cela ne doit pas faire oublier de stocker correctement les aliments pour éviter toute contamination.

Il faut aussi faire attention à la valeur nutritionnelle du fourrage. Beaucoup de propriétaires pensent à tort que le fourrage a peu de valeur ; pourtant, un régime constitué principalement de fourrage de haute qualité peut suffire à couvrir les besoins nutritionnels d’un cheval adulte actif. Par ailleurs, il est impératif que les aliments ne soient pas poussiéreux, afin de prévenir toute irritation respiratoire. Présenter les aliments au sol favorise une posture naturelle pour l’animal et facilite l’élimination des particules inhalées.

Focus sur le fourrage

Des études ont révélé que la surconsommation d’aliments concentrés peut provoquer des ulcères gastriques. Le fourrage doit donc constituer la base de l’alimentation. La qualité du fourrage dépend notamment de son taux en fibres et de la longueur des brins, favorisant une mastication prolongée. La salivation qu’elle stimule contribue à maintenir un pH optimal dans l’estomac et réduit l’ennui, limitant ainsi certains comportements stéréotypés.

Pour bien évaluer la quantité de fourrage nécessaire, il faut partir du principe qu’un cheval consomme en moyenne entre 7 et 15 kg de matière sèche par jour. Voici quelques repères :

  • 60 à 80 kg d’herbe fraîche (à 15 % de matière sèche) ;
  • 12 kg de foin récolté en pâturage (avec 85 % de matière sèche).

Diviser la ration en deux repas, matin et soir, permet de limiter les pertes et d’assurer une consommation régulière, nocturne comprise.

Adapter en fonction du niveau d’activité

Les besoins alimentaires varient selon plusieurs critères, notamment :

  • La race ;
  • Le sexe ;
  • L’âge ;
  • Le poids ;
  • La morphologie ;
  • Le stade physiologique (jeune, sénior, lactation…) ;
  • Le tempérament ;
  • Le type d’exercice prévu.

La consommation d’eau est également conditionnée par ces facteurs, ainsi que par la nature des aliments donnés. La composition de la ration doit donc être soigneusement élaborée. Un poney de compétition ne partage pas les mêmes besoins qu’une jument allaitante ou un vieux cheval au repos. N’hésitez pas à consulter un vétérinaire pour garantir une alimentation parfaitement adaptée.

Il est aussi important d’évaluer régulièrement les quantités d’aliments, notamment en période où le cheval a accès à un paddock ou un pré, tout en tenant compte de la saison. La quantité de fourrage apportée (au moins 1 à 1,5 kg par 100 kg de poids par jour, en fonction de la nature du stock) doit également être surveillée. Lors d’efforts, le moment de l’alimentation est stratégique : des études suggèrent que donner du fourrage 2 à 3 heures avant une activité modérée n’affecte pas la performance ni la glycémie. Des petites portions, entre 1 et 2 kg, distribuées une à trois heures avant une compétition, peuvent également limiter les risques gastriques.

Minéraux et vitamines essentiels

Les minéraux et vitamines jouent un rôle fondamental dans le métabolisme : maintien de la solidité osseuse, réactions biochimiques, régulation du fonctionnement cellulaire, etc. Un déséquilibre peut entraîner diverses pathologies, comme des troubles locomoteurs, des fractures ou des carences en fertilité. Parmi eux, le calcium, le phosphore, le sodium, le potassium, le magnésium et le soufre doivent être veillés avec attention, de même que les oligo-éléments tels que le fer, le cuivre, le zinc, le manganèse, le cobalt, le sélénium et l’iode, indispensables à la synthèse d’enzymes et d’hormones, bien que leurs besoins exacts restent peu précis chez le cheval. En termes de vitamines, celles liposolubles sont mieux comprises que les hydrosolubles, mais il faut noter que le cheval ne peut synthétiser que les vitamines B et D.

Les blocs de léchage à base de mélasse sont rarement recommandés, car leur consommation est difficile à contrôler : certains chevaux en abusent, d’autres en ignorent l’existence. La pierre à sel, contenant uniquement du chlorure de sodium, reste la meilleure option pour permettre à l’animal d’autoréguler sa consommation en minéraux.

Les particularités des chevaux âgés

Les chevaux âgés ont besoin d’un apport accru en fourrage de qualité, comme l’enrubannage ou le foin récolté précocement, riche en cellulose brute (au moins 20 %). Il faut limiter la quantité de céréales, sauf si une supplémentation en protéines est nécessaire, notamment sous forme de luzerne déshydratée, pulpe de betterave ou coque de soja. Ces aliments fibreux, faciles à ingérer lorsqu’hydratés, conviennent particulièrement aux vieux chevaux, dont la mastication est souvent compromise.

Concernant la consommation d’eau, leur température doit être modérée, car une eau trop froide peut compliquer la mastication due à une dentition plus usée, réduisant leur hydratation. Enfin, le vieillissement du système digestif nécessite souvent une augmentation des acides aminés de qualité dans l’alimentation pour maintenir la masse musculaire et assurer une meilleure assimilation des nutriments.