Le cheval au pelage marbré, connu sous le nom de Paint Horse, occupait une place privilégiée auprès des peuples indigènes d’Amérique, qui le vénéraient pour sa splendeur et sa puissance. De nos jours, cette race se distingue autant par ses capacités dans la gestion du bétail que dans diverses disciplines d’équitation western. Découvrez un équidé dont la nature douce et accessible en fait un compagnon idéal pour des cavaliers de tous horizons et de tous âges.
Origines du Paint Horse
En 1519, un explorateur espagnol de renom, Hernán Cortés, entame une expédition dans le nouveau continent avec, à bord, quelques chevaux, dont deux exemplaires présentant un pelage marqué de taches blanches, alors appelés Pinto en Espagne. Au fil des croisements avec les espèces indigènes, puis dans le courant du XIXe siècle, des troupeaux sauvages de chevaux tachetés apparaissent à travers les vastes plaines américaines. Rapidement, ces chevaux aux marbrures colorées deviennent le choix favori des Amérindiens, qui préféraient largement ces teintes vives à celles des chevaux unifiés, souvent issus des colons. Par ailleurs, les éleveurs, soucieux de produire des chevaux à la fois dociles, rapides et endurants, sélectionnent ceux capables de parcourir de longues distances aux côtés des troupeaux de bison ou de bétail. Lors de la conquête de l’Ouest, leur usage s’étend du transport à l’agriculture.
La genèse du stud book du Paint Horse
À partir des années 1950, plusieurs passionnés et éleveurs de Quarter Horses marqués par des robes tachetées décident de mettre en valeur ces spécimens dans un cadre généalogique dédié. La race Paint, signifiant « peinture » en anglais, est alors officiellement reconnue dans un registre national, le stud book, créé en 1962 au Texas. Si au terme de la première année seulement quelques centaines de chevaux sont enregistrés, la race connaît une croissance exponentielle et compte aujourd’hui plus d’un million d’individus, avec environ 15 000 nouvelles inscriptions chaque année. La validation de l’enregistrement exige que la robe du cheval comporte une quantité minimale de poils blancs sur une peau pigée en rose, et qu’au moins un parent de l’animal soit inscrit dans le registre officiel.
Physique robuste et équilibré du Paint Horse
En règle générale, le Paint Horse est un petit cheval de selle aux proportions harmonieuses et bien proportionnées. Son encolure est fine et allongée, ses épaules larges lui confèrent de la stabilité, tandis que la poitrine est large et profonde. Son dos, relativement court, se prolonge par une croupe puissante et robuste. La tête, proportionnée, arbore des yeux vifs et pleins d’expression, avec des oreilles courtes et pointues. Leurs membres, secs et musclés, ainsi que leurs articulations solides, leur confèrent des qualités telles que rapidité, endurance et souplesse. La taille de l’animal varie généralement entre 1,48 m et 1,60 m, pour un poids compris entre 450 et 600 kg.
La robe distinctive du Paint Horse
Représentant une version colorée du Quarter Horse, le Paint Horse peut exhiber quatre principaux types de motifs tachetés :
- Overo : taches blanches irrégulières, sans chevauchement sur le dos ni les jambes ;
- Tobiano : taches blanches régulières recouvrant souvent le dos, avec une queue parfois bicolore ;
- Tovero : mélange des deux premiers motifs, avec une souche importante de blanc et des zones plus foncées sur la tête, les oreilles ou la crinière ;
- Solid : robe unie, sans tache blanche, sauf éventuellement en tête ou sur la jambe en balzane.
La configuration précise de blanc peut apparaître sur n’importe quelle couleur de robe : noir, bai, brun, alezan, gris, crème, palomino, rouan, etc. Toutes les taches, de taille supérieure ou égale à une pièce de monnaie, sont acceptées, permettant une grande diversité esthétique.
Un tempérament équilibré et intelligent
La force du Paint Horse réside également dans sa stabilité mentale. Vif, réactif et souple, cet équidé allie puissance et grâce dans ses mouvements. Les cavaliers, même novices, apprécient sa docilité, son calme naturel et son élégance. Capable de performances rapides ou de départs précipités, il excelle dans les disciplines de l’équitation western telles que le reining, le cutting, le barrel racing ou le roping. Avec ses proches le Quarter Horse, il détient une des meilleures vitesses lors des courses de courte distance, comme le “quart de mile” (environ 400 mètres). Sur le terrain, il se montre à l’aise en randonnée ou en trail, offrant un confort appréciable. Sa polyvalence lui permet aussi de s’investir dans le dressage, le saut d’obstacles, le rodéo ou la voltige. Son tempérament doux et son intelligence en font un partenaire fiable et agréable pour toute la famille.
Le succès mondial du Paint Horse
Très populaire aux États-Unis, le Paint Horse suscite un engouement particulier, notamment grâce à l’American Paint Horse Association (APHA), qui enregistre chaque année un grand nombre de nouvelles inscritions. La légende de cette race a nourri de nombreux chants country, des récits et des œuvres artistiques. Présent dans de nombreuses anciennes légendes et dans la culture amérindienne, le Paint Horse a souvent été associé à la chance et à la beauté. Selon certaines histoires, lorsqu’une tribu voulait un cheval tacheté, elle le peignait directement sur son cavalier ou sa monture, symbole de la splendeur et du bonheur. Des peintures rupestres témoignent aussi de la fascination que cet animal a toujours suscitée au fil des siècles.