Signification du mouvement de balancier de la tête chez le cheval

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Vous avez remarqué que votre cheval incline sa tête alternativement vers la droite et la gauche, et cette attitude vous préoccupe ? Toutefois, il est important de garder à l’esprit que les raisons de ce comportement peuvent être très variées, ne justifiant pas immédiatement une inquiétude sévère. La cause peut aller d’un simple ennui, à une envie de jouer, en passant par des allergies ou encore un problème neurologique. Découvrez les principaux motifs pour lesquels un cheval secoue sa tête ainsi que des pistes pour y remédier efficacement.

Cheval qui s’ennuie dans sa stalle : le comportement de représentation

Quand un cheval balaye sa tête d’un côté à l’autre, principalement en étant confiné dans son box, cela est souvent désigné par le terme de tic de l’ours ou d’encensement. Généralement, il reporte son poids d’un membre antérieur à l’autre, souvent au-dessus de la porte ou derrière. Ce comportement est un signe classique d’ennui chez l’équidé.

Une information utile : en moyenne, un cheval passe environ 20 heures par jour dans son box. En revanche, dans leur environnement naturel, ces animaux sont beaucoup plus actifs, parcourant en général une dizaine de kilomètres chaque jour, tout en passant entre 14 et 15 heures à se nourrir.

En société, à l’écurie, leur activité est souvent limitée à manger rapidement, boire et peu d’autres interactions sociales. Le temps passé en intérieur peut donc leur paraître interminable. Si certains chevaux tolèrent ce mode de vie, d’autres le vivent difficilement, surtout lorsqu’ils sont isolés dans un box en bout d’écurie, où l’ennui peut rapidement s’installer.

Se balancer la tête d’un côté ou de l’autre permet à l’animal de se donner une impression d’activité, ou simplement d’apaiser son mental. Ce mouvement est considéré comme un tic comportemental, ou stéréotypie. Ces gestes répétitifs n’ont pas de but précis, mais représentent une façon pour le cheval de faire face à l’absence de mouvements plus stimulants, en remplaçant l’activité physique naturelle qu’il serait en droit d’attendre.

Il est crucial de prêter attention à cette situation pour éviter que le stress et l’angoisse liés à l’ennui ne deviennent problématiques. En effet, ces comportements peuvent entraîner des douleurs musculaires ou d’autres désagréments physiologiques chez l’animal.

Quelles stratégies pour lutter contre l’ennui chez un cheval en box ?

Il est essentiel d’aborder la racine du problème plutôt que de simplement masquer le comportement. En empêchant votre cheval d’évacuer son stress par un tic sans traiter la cause, vous risquez de le pousser à adopter de nouveaux comportements pour exprimer son mal-être. Par ailleurs, ces mouvements répétitifs ont tendance à stimuler la production d’endorphines, qui ont un effet calmant naturel.

Pour réduire l’ennui, il faut répondre à ses besoins aussi bien physiques que psychologiques : l’inciter à bouger davantage, à prendre un repas plus long, etc. Commencez par augmenter la fréquence de ses sorties quotidiennes, même si ce n’est que pour une promenade en longe ou en licol. Offrir à votre cheval 30 minutes supplémentaires hors de la stalle, en dehors des moments où vous le montez, peut faire une réelle différence.

Il est également recommandé d’introduire des activités ludiques pour le distraire. Des balles creuses remplies de foin, des jouets comme des « Jolly balls » parfumés, ou encore des friandises telles que les Likit, peuvent occuper votre cheval. Certaines pierres à lécher, enrichies en minéraux comme le sodium ou le potassium, peuvent non seulement apaiser mais aussi favoriser la digestion, surtout si elles sont suspendues dans le box ou fixées à la porte.

Les jouets solides, peluches ou doudous odorants peuvent également contribuer à calmer l’animal. Si possible, introduisez la compagnie d’un autre animal, comme une chèvre ou une poule, pour stimuler ses interactions sociales, ce qui peut considérablement améliorer son moral. Enfin, si votre box se trouve à l’extrémité de l’écurie, le repositionner vers le centre peut permettre à votre cheval d’observer plus d’activité autour de lui.

Pour prévenir le tic de l’ours, il est fondamental d’offrir à votre cheval une vie calme, respectueuse de ses besoins, proches de ce qu’il vivrait à l’état sauvage. Il devrait partager ses journées avec d’autres équidés, explorer son environnement, se déplacer librement, et profiter de longues périodes à brouter.

Le comportement de levée de tête : un signe d’affection ou de jeu

Les chevaux utilisent leur langage corporel pour communiquer, notamment par le biais de leur encolure et de leur tête. Leur position révèle leur état mental et émotionnel. Plutôt que de balancer nerveusement la tête, un cheval peut simplement baisser ou relever la tête pour exprimer son affection ou rassurer son propriétaire. Lorsqu’il incline la tête vers vous, cela témoigne de son appréciation face à votre présence et à la relation qui vous unit. À l’inverse, en levant la tête à votre arrivée, il manifeste sa satisfaction de vous voir.

Ces gestuelles ne doivent pas toujours être assimilées à des troubles ou à la douleur, mais plutôt comme des signaux d’amitié et de confiance, indiquant que votre cheval se sent à l’aise en votre compagnie.

Le headshaking : secousses de tête lors du trot ou du galop

Le headshaking, ou encensement, est une pathologie qui apparaît principalement lors de l’effort. Le cheval adopte alors des mouvements brusques et incontrôlés de la tête, dont la direction et l’intensité peuvent varier fortement, rendant la monte difficile voire dangereuse. Ce comportement traduit un inconfort réel et peut être causé par diverses raisons.

  • Problèmes respiratoires ou irritations nasales ;
  • Dysfonctionnements du nerf facial ou hypersensibilité du trijumeau ;
  • Asphyxie partielle à l’effort ;
  • Syndrome idiopathique d’encensement, sans cause précise ;
  • Réactions allergiques (aux pollens, moisissures…) ;
  • Intolérance à la lumière ou photophobie ;
  • Invasions par les insectes, notamment en saison estivale ;
  • Inconfort dû au harnachement, en particulier aux rênes ;
  • Stress ou anxiété.

Les causes évoluent souvent selon la saison ou l’environnement. L’encensement est plus fréquent au printemps ou à l’automne, surtout en extérieur, à cause des allergies et des insectes. Certains chevaux, comme les hongres ou ceux particulièrement nerveux, y seraient plus sensibles. La mise en place de harnachement inconfortable ou la surcharge de stress lors du travail peuvent aussi favoriser ce comportement.

Il a aussi été observé que la lumière peut aggraver cette condition, rendant l’encensement plus fréquent ou intense.

Comment gérer le headshaking : le filet de nez peut-il aider ?

Il est primordial d’identifier précisément la cause pour pouvoir appliquer un traitement adapté. Il ne suffit pas de freiner le mouvement ou de bloquer le cheval, car cela risquerait d’accroître son inconfort ou sa souffrance, avec pour conséquence des impacts à long terme sur sa santé physique ou mentale. Un diagnostic erroné pourrait aggraver la situation.

Les causes, qu’elles soient bénignes ou sérieuses, doivent être distinguées : une allergie peut se soigner différemment qu’un problème nerveux. Un vétérinaire doit intervenir pour poser un diagnostic fiable et prescrire le traitement approprié, qu’il s’agisse d’histaminiques, de corticoïdes ou d’autres médicaments.

Le filet de nez (ou nose net) peut soulager plus de la moitié des cas, mais il peut aussi stresser certains chevaux ou irriter leur muqueuse. Alternativement, certains utilisent un masque facial, qui, même s’il réduit la vision de l’animal et peut provoquer de l’anxiété, a montré une efficacité chez une proportion d’équidés. Jusqu’à présent, aucun traitement n’a fait preuve d’une efficacité universelle. La recherche continue, notamment avec des techniques comme l’, qui semble prometteuse pour traiter la hypersensibilité du nerf trijumeau, notamment via la méthode PENS (Stimulation électrique nerveuse percutanée ou stimulation du nerf facial), développée à l’université de Bristol. Ces traitements consistent en plusieurs séances de trente minutes, sous sédation, et pourraient apporter des résultats durables sur plusieurs mois.

En conclusion, même si le headshaking reste mal connu et difficile à traiter, il doit être pris au sérieux. Identifier ses origines permet d’assurer le confort et la sérénité de votre compagnon équin, évitant ainsi une détérioration progressive de sa santé.