La connaissance des fondamentaux concernant la reproduction de la jument est essentielle pour assurer une fécondation réussie. Comprendre le déroulement de son cycle, la gestation et le moment de la mise bas permet d’adopter les bonnes pratiques et de prévenir les complications éventuelles. Voici un aperçu du processus.
Maturité sexuelle chez la jument
La jument devient reproductive généralement entre un an et un an et demi, lors de ses premières périodes de chaleur. À ce stade, elle commence à produire des hormones qui provoquent des changements physiologiques et comportementaux, signalant à l’étalon sa disponibilité à la reproduction. Il est conseillé de limiter les interactions avec un mâle jusqu’à la fin de cette période, afin de favoriser un développement optimal et d’éviter des reprographies précoces. La maturité complète, en termes de croissance, n’est atteinte qu’à l’âge de 4 ans.
Activité ovarienne de la jument
Le cycle ovarien de la jument est influencé par la saison, étant principalement actif du début du printemps à l’automne. La durée du jour, accentuée par la lumière solaire, joue un rôle clé dans son comportement reproductif, régulé par une réponse à la photopériode. La température environnementale intervient également dans cette régulation. Lors de la période d’activité, la jument est soumise à des cycles réguliers d’environ 21 jours, alternant entre deux phases :
- Une période œstrale, durant laquelle la jument manifeste ses chaleurs, acceptant l’étalon, avec une ovulation généralement programmée 24 à 48 heures avant la fin de cette phase ;
- Une phase lutéale, de formation du corps jaune, durant laquelle la jument repousse l’étalon. Si elle n’est pas gestante, elle recommence un nouveau cycle après cette période.
Comportements d’une jument en chaleur
Pour identifier si une jument est en période de chaleurs, il faut prêter attention à certains comportements : elle peut rester immobile avec les jambes arrière écartées, incliner le bassin vers le sol, surtout en présence d’un mâle, lever la queue pour exposer ses organes génitaux, ou avoir des écoulements muqueux visibles autour des lèvres vulvaires. Des mouvements saccadés du clitoris, une nervosité accrue, des hennissements ou une urination fréquente peuvent aussi indiquer cette période.
Méthodes d’accouplement
Chez les chevaux, plusieurs techniques de reproduction sont couramment employées. La monte naturelle, effectuée en liberté dans un espace ouvert, demande peu d’intervention, mais une surveillance minimale est recommandée. La monte en main consiste à guider l’étalon tenu à la longe vers la jument, avec une manipulation précise pour assurer la rencontre. Enfin, l’insémination artificielle offre des possibilités variées, utilisant des semences fraîches ou congelées, ou même le transfert d’embryons, permettant un choix élargi de reproducteurs.
Dépistage de la gestation
Lorsqu’il n’y a pas de retour de chaleurs après une période d’accouplement, le vétérinaire dispose de plusieurs méthodes pour confirmer une grossesse. La palpation transrectale, après environ 18 jours, évalue la taille de l’utérus. L’échographie, entre 18 et 21 jours, permet aussi de diagnostiquer la gestation, et à partir du 55e jour, d’identifier le sexe du poulain. Des tests sanguins, réalisés vers le même délai, détectent la progestérone, hormone clé pour confirmer la grossesse, avec une fiabilité accrue après le 40e jour. Des analyses d’urine peuvent également être utilisées à partir du 120e jour pour rechercher des œstrogènes, hormones indiquant une grossesse.
Signes annonciateurs du poulinage
La gestation chez la jument dure généralement autour de 11 mois, mais cette durée peut fluctuer entre 10,5 et 12 mois. Avant la mise bas, certains signes se manifestent chez la mère : augmentation du volume des mamelles avec production de lait, début du écoulement cireux, agitation, inspection du ventre, relâchement de la vulve, et une dilatation du canal cervical. Lors des contractions, la jument peut se montrer agitée, transpirer, se plaindre en tapant du pied ou en jouant avec sa queue. Il est important de limiter toute perturbation pour éviter le stress qui pourrait retarder l’accouchement.
La mise bas
Elle démarre généralement par la rupture du liquide amniotique, vraisemblablement alors que la jument reste debout. La naissance du poulain se produit en quelques minutes, souvent entre 5 et 30 minutes, avec la tête et les membres avant en premier. Le cordon ombilical se rompt naturellement ou la mère le coupe après l’avoir mâché, et doit être désinfecté avec une solution d’iode. La mère, en léchant le poulain, aide à déschirer la membrane amniotique, stimule la respiration et encourage le poulain à se tenir debout peu après. Environ 4 heures après la naissance, le poulain doit être capable de se lever et de téter pour recevoir le colostrum, riche en anticorps. Si l’animal ne tète pas dans la journée, il est conseillé de consulter rapidement un vétérinaire. Un processus de naissance sans encombre permet de renforcer rapidement le lien entre la mère et son poulain, essentielle pour leur avenir.