Votre équidé peut souffrir de douleurs dorsales sans que vous en ayez conscience. Des recherches menées à l’Université de Rennes ont révélé que l’état de bien-être ou de mal-être des chevaux est souvent sous-estimé par ceux qui en prennent soin. Des anomalies vertébrales importantes peuvent passer inaperçues, non par négligence, mais parce que les signes d’un mal-être au niveau du dos sont peu connus. Cet article vise à vous fournir des clés pour détecter d’éventuels signes de douleur dorsale chez votre animal et à vous aider à adapter votre pratique pour soulager ses souffrances.
comment repérer les indices indiquant un mal de dos chez votre cheval ?
Il est essentiel de comprendre que diagnostiquer une souffrance dorsale chez un cheval relève d’une certaine complexité, en raison de l’absence de symptômes clairement spécifiques. En pratique, certains comportements ou signes peuvent prêter à confusion avec d’autres troubles ou attitudes. Parmi eux, on trouve :
- Une augmentation de la chaleur ou une déformation perceptible le long de la colonne vertébrale lors de la palpation,
- Une sensibilité accrue lors du pansage,
- Des réactions d’agressivité lors du sanglage, telles que oreilles rabattues ou mouvements brusques de la tête,
- Une raideur fréquente lors d’efforts ou d’exercices
- Une appréhension face aux obstacles, pouvant se traduire par des refus ou des précipitations
- Une dorsale arquée ou un manque de mouvement de la côte et de l’arrière-main, indiquant un déficit d’engagement
- Une baisse notable des performances sportives
- Des comportements défensifs lors de la monte, comme ruades ou sauts de mouton
Ces signaux varient grandement selon chaque cheval, en fonction de l’intensité de la douleur ressentie. Dans tous les cas, chaque indication doit vous alerter. Certaines manifestions sont plus révélatrices d’un problème de dos que d’autres. Toutefois, seul un vétérinaire peut établir un diagnostic précis, souvent après un examen approfondi, pouvant inclure des radiographies ou une échographie, selon les observations faites sur le terrain.
quelles sont les causes possibles des douleurs dorsales chez le cheval ?
Les douleurs dorsales touchent davantage les chevaux engagés dans des activités sportives. Ces troubles résultent principalement de la façon dont l’animal est sollicité lors de son travail. À noter que l’ossification de la colonne vertébrale se poursuit jusqu’à l’âge d’environ 8 ans, mais il est rare que cette étape soit accompagnée de protections spécifiques.
Il n’est pas nécessaire que le cheval ait initialement une condition pathologique ou une déformation pour développer par la suite une dorsalgie. Même un profil parfaitement sain peut à terme connaître ce type de douleur, en fonction du type d’effort demandé, de la manière dont le cavalier se comporte, ou encore du choix du matériel utilisé.
Le rachis n’est pas fixe, il est en permanence sollicité. Pour préserver sa santé lors du travail, il est crucial de commencer chaque séance par un échauffement adapté et de veiller à la correcte exécution des mouvements. Même si l’architecture squelettique, les articulations, ligaments et muscles diffèrent de ceux de l’humain, la logique mécanique reste la même : un effort excessif, mal préparé, peut provoquer des lésions à divers niveaux, ou même des fractures. De plus, des douleurs localisées dans le dos peuvent, avec le temps, affecter d’autres zones comme les membres ou le bassin.
Le déséquilibre ou une surcharge pondérale du cavalier peuvent aussi contribuer à des dysfonctionnements biomécaniques. Quant au matériel, son choix est primordial : une selle mal adaptée peut générer des points de pression ou des frottements, entraînant des contractures musculaires, qui à leur tour peuvent évoluer vers des lésions osseuses. Un cheval qui souffre aura tendance à se crisper, adopter des postures incorrectes, ce qui aggrave la situation plutôt que de l’améliorer, car l’équilibre global de son corps en pâtit.
comment soulager un cheval souffrant du dos ?
Face à la difficulté de diagnostiquer précisément un mal de dos chez le cheval, lorsque celui-ci est repéré, il s’agit souvent d’un problème aigu nécessitant une intervention immédiate. Le traitement médical vise principalement à atténuer la douleur. Le vétérinaire dispose d’un arsenal thérapeutique comprenant des anti-inflammatoires, des infiltrations, des injections de mésothérapie, des perfusions de Tildren, des thérapies par ondes de choc ou, en dernier recours, des interventions chirurgicales pour traiter les cas les plus graves. Par ailleurs, l’ostéopathie équine peut jouer un rôle dans la gestion de ces troubles.
Lorsqu’une douleur est soulagée, le cheval peut réapprendre à adopter une posture équilibrée, notamment en renforçant ses muscles dorsaux.
Mais le traitement seul ne suffit pas. Il est important d’adapter le matériel et de revoir la méthode d’entraînement pour le bien-être de l’animal. Selon son âge, ses troubles et ses objectifs, un accompagnement professionnel est vivement recommandé pour optimiser ces ajustements. L’échauffement musculaire avant la monte devient une étape incontournable. Vous pourriez aussi expérimenter le travail à pied, souvent bénéfique, ou pratiquer des massages avant l’effort, suivis d’une marche au pas d’au moins 20 minutes. Après l’effort, un massage complémentaire et l’utilisation d’une cape de récupération peuvent aider à réduire les tensions musculaires. La selle doit être choisie avec soin, et votre manière de travailler doit évoluer pour respecter les contraintes biomécaniques de votre cheval afin de limiter tout risque de récidive ou d’aggravation des douleurs.