Pourquoi mon cheval m’a mordu et que faire face à cette situation ?

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Le cheval, étant un herbivore, n’a pas d’instinct de prédation. Sa nature en fait un animal généralement pacifique, et sa tendance à l’agressivité est peu développée. Son comportement est souvent motivé par la peur plutôt que par l’agressivité. Néanmoins, même les chevaux les plus doux peuvent parfois mordre un humain ou un autre cheval. Il est naturel de se sentir inquiet face à cela, mais il est essentiel de comprendre pourquoi cela se produit. Est-ce une situation exceptionnelle ou le signe d’un problème plus sérieux ?

Dans cet article, nous vous proposons d’analyser les raisons pouvant pousser un équidé à mordre, d’évaluer les dangers potentiels, et de découvrir comment réagir efficacement lorsqu’on se trouve confronté à une morsure. Nous verrons également comment prévenir la répétition de ces comportements.

Le langage du cheval : la morsure comme forme de communication

Les chevaux possèdent un mode de dialogue basé principalement sur la communication non verbale. Leur langage corporel est riche en signaux pour transmettre leurs émotions ou intentions. Ils utilisent des mouvements des oreilles, des yeux, des narines ou de la queue pour s’exprimer. Par exemple, des oreilles plaquées en arrière, des yeux largement ouverts ou une queue agitée sont autant de marques de peur ou d’agacement. La respiration rapide et la dilatation des naseaux indiquent aussi souvent une crainte. La morsure, quant à elle, s’inscrit dans cette communication et peut avoir plusieurs significations selon le contexte. Elle peut servir à inviter au jeu, à exprimer une forme d’agression ou à établir une hiérarchie au sein du groupe. Chez les jeunes, elle peut aussi être un signe d’affection ou une tentative d’attirer l’attention.

Un cheval bien socialisé, ayant reçu une éducation appropriée, réagira différemment face à l’humain. Sa propension à mordre sera alors naturellement limitée. À l’inverse, un animal ayant connu des interactions négatives avec des humains ou mal socialisé pourra développer des réactions inadaptées, ne maîtrisant pas toujours ses morsures lors des jeux ou des tentatives de communication.

De plus, dans un groupe, la morsure sert souvent à renforcer une hiérarchie. Elle permet à un cheval de rappeler sa position ou de défendre ses ressources, comme la nourriture, l’eau ou l’espace vital.

Les différentes causes pouvant expliquer un comportement mordeur chez le cheval

  1. Douleur ou malaise : un équidé souffrant d’une blessure, d’une maladie ou d’un inconfort chronique peut réagir en mordant. Des douleurs dentaires, gastriques ou des plaies mal soignées sont fréquemment en cause.
  2. Parasites et insectes : la présence de mouches, tiques ou autres insectes provoque souvent irritation et démangeaisons, poussant l’animal à se gratter ou à mordre pour soulager son inconfort.
  3. Peur ou stress : un cheval peut adopter des comportements mordants comme moyen de défense lorsqu’il se sent menacé. Une nouvelle ambiance, une mauvaise manipulation ou une expérience traumatisante antérieure peuvent déclencher cette réaction, surtout si elles restent inexpliquées ou non comprises.
  4. Affirmation de sa hiérarchie : dans un groupe ou en contexte de compétition pour des ressources, le cheval peut mordre pour défendre sa place ou ses possessions, comme l’espace ou la nourriture.
  5. Éducation inappropriée : si un cheval a appris à mordre involontairement, par exemple en recevant une récompense lorsqu’il mord, il pourra utiliser cette tactique pour éviter des situations désagréables. Cette habitude devient alors un comportement appris.
  6. Besoins d’attention ou ennui : pour attirer l’attention, un cheval peut mordiller ou mord pour provoquer une réaction. Lorsqu’il s’ennuie, ce comportement peut également devenir un moyen de s’occuper ou de solliciter un jeu.

Identifier la véritable origine du comportement est fondamental pour choisir la réponse adaptée et pour savoir si un souci doit être pris au sérieux.

Les risques liés à une morsure de cheval

Habituellement, une morsure de cheval se limite à une légère pression, pouvant causer une douleur passagère. Cependant, compte tenu de la puissance de leur mâchoire, leur taille et la dureté de leurs dents, ces morsures peuvent présenter des risques importants pour la personne ou pour le cheval lui-même. La gravité dépend souvent de la force appliquée et de la zone touchée. Voici les principaux dangers :

  1. Blessures superficielles : des ecchymoses ou petites griffures peuvent apparaître, souvent sans gravité. Ces lésions nécessitent un nettoyage, éventuellement un traitement antibiotique si une infection est suspectée, et une application locale d’arnica pour les bleus.
  2. Fractures ou déchirures : en particulier aux zones fragiles comme la main, il peut y avoir des fractures ou des ruptures tendineuses, nécessitant parfois une intervention médicale d’urgence.
  3. Infections : la bouche de l’animal comporte des bactéries pouvant infecter la plaie. Sans soins appropriés, une infection peut évoluer, provoquant rougeurs, gonflements, douleur et pus.
  4. Conséquences psychologiques : la personne ou l’animal mordu peut ressentir du stress ou de l’anxiété. Chez le cavalier, notamment si l’expérience est traumatisante, cela peut entraîner une peur généralisée de l’équitation ou des chevaux. L’animal, de son côté, peut devenir plus peureux ou fuyant, ce qui complique la relation et le travail avec lui.

Comment limiter les risques de morsure chez le cheval ?

Le point clé consiste à identifier le contexte ayant conduit à la morsure. Si c’est une douleur, consulter un vétérinaire pour établir un diagnostic et traiter la cause. Lorsqu’il s’agit d’un comportement, une mise en place d’un cadre éducatif adapté est essentielle.

Utilisez le renforcement positif

Pour corriger un comportement indésirable, privilégiez une approche douce et constructive. Par exemple, si votre cheval tente de mordre lors de la distribution de friandises, apprenez-lui à attendre calmement à côté. Vous pouvez lui demander de reculer légèrement, en utilisant une commande orale ou un geste, avec patience et bienveillance. Lorsqu’il respecte l’ordre, donnez-lui la récompense. Il est important de répéter ces exercices pour qu’ils deviennent une habitude, et que tous les personnes en contact avec l’animal appliquent la même méthode. Cela permet de renforcer la confiance, de créer une relation basée sur le respect mutuel, et ainsi de réduire les risques de morsure.

Adaptez ses conditions de vie

Veillez à ce que l’environnement de votre cheval corresponde à ses besoins. S’il mord pour se défendre d’une compétition avec d’autres chevaux ou en présence d’insectes, pensez à isoler l’animal ou à lui apporter des solutions pour limiter l’agitation des insectes, comme un masque anti-mouches ou un spray répulsif.

Lorsqu’un comportement mordant apparaît de manière isolée, il est utile d’étudier précisément le contexte pour en comprendre la cause. Analysez ce qui s’est passé avant l’incident, en présence de quoi ou de qui. En modifiant la situation, vous pourrez prévenir une récidive. Par ailleurs, un cheval qui ne se sent pas compris dans ses signaux pourrait en venir à mordre pour attirer votre attention. Il est donc crucial de s’assurer que ses conditions de vie et ses besoins fondamentaux sont satisfaits.

En cas d’agression soudaine et inexpliquée, il faut réagir rapidement, dans les trois secondes suivant l’incident. Une réaction ferme, comme un « non » énergique, doit lui faire comprendre que son comportement est inacceptable. La réaction doit être claire, immédiate et courte. Si la situation nécessite un remède exceptionnel, il est aussi possible, en dernier recours, de fixer le regard du cheval, d’ouvrir les bras et de faire un pas en avant tout en maintenant le contact visuel, symbole qu’il doit quitter le groupe ou que son comportement n’est pas toléré. Il s’agit d’une attitude qui peut faire comprendre au cheval qu’il est temporairement mis à l’écart, ce qui, étant un animal grégaire, le touche profondément.

Lorsque la morsure est un cas isolé, il n’y a généralement pas lieu de s’alarmer si la cause est liée à une peur ou une maladresse passagère. En revanche, si ce comportement se répète, il est impératif de consulter un vétérinaire pour éliminer toute cause médicale, ou d’envisager une rééducation ou une adaptation de l’environnement afin de prévenir toute nouvelle morsure.