Introduction au Horse-Ball, une discipline équestre dynamique

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Le horse-ball, aussi appelé horseball, est une discipline collective qui s’exerce à dos de cheval. Ce sport consiste à atteindre des buts situés aux extrémités du terrain, tout en défendant ceux de l’équipe adverse. Il requiert une grande vitesse d’intervention et un savoir-faire technique approfondi. La France possède une équipe nationale particulièrement performante dans cette discipline.

Plongez dans l’histoire, les règles et l’univers du horse-ball, une pratique dynamique et intense qui ne manque pas de punch !

Qu’est-ce que le horse-ball ?

Selon Nicolas Thiessard, qui détient le record de titres avec l’équipe de France en horse-ball, ce sport de contact mêle des éléments issus du basketball et du rugby.

Deux équipes composées chacune de six joueurs (avec deux remplaçants) cherchent à inscrire le plus de buts possibles dans la moitié adverse du terrain. Ce dernier fait 70 mètres de long sur 30 mètres de large. Lorsqu’un joueur détient le ballon, il ne doit pas le garder plus de dix secondes et doit effectuer au moins trois passes avant de tenter de marquer. À noter également qu’il est interdit de descendre de cheval pour ramasser la balle à terre. En conséquence, le jeu combine passes, attaques et défenses, tout en conservant la particularité de devoir rester en selle. La rapidité d’exécution et la dextérité sont donc essentielles. Bien qu’il soit considéré comme une activité régionale en Europe, le horse-ball bénéficie d’une reconnaissance internationale, étant pratiqué dans plus de vingt pays, la France étant à la tête du classement.

Les origines du horse-ball

Ce sport a été créé en France à la fin des années 1970. Son inspiration provient du Pato argentin, dont le nom signifie « canard », ainsi que du Bouzkachi afghan, ou « jeu de l’attrape-chèvre ». Il mêle également des influences de jeux équestres des années 1930, avec une touche de rugby et de basket-ball, donnant la discipline que l’on connaît aujourd’hui.

Le concept a été conçu par Clave, un capitaine de l’armée française et champion du monde de concours de saut d’obstacles (CSO). En quête d’une activité récréative pour rapprocher cavaliers et chevaux, il a imaginé une pratique se déroulant sur un manège. Sous l’impulsion de Jean-Paul Depons, passionné d’équitation et de rugby, un comité français a été constitué pour élaborer les règles du nouveau sport. La Fédération Française d’Équitation (FFE) a aussitôt validé ce projet. Rapidement, la discipline a connu un succès grandissant, notamment dans le sud de la France, en Provence et dans la vallée de la Loire.

Dans les années 1990, le horse-ball s’est internationalisé avec la création de la Commission Internationale de Horseball en 1992, regroupant des pays comme la France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, la Grande-Bretagne et le Portugal. La même année, a été lancée la première coupe d’Europe. Aujourd’hui, cette pratique s’étend sur tous les continents, étant présente dans plus de 20 pays, avec une perspective d’expansion vers trente nations.

Le horse-ball, un sport collectif en plein essor

Le nombre d’équipes engagées dans des compétitions françaises ne cesse d’augmenter. Accessible à toutes les générations et niveaux, ce sport jouit d’une popularité croissante. Les jeunes dès l’âge de 6 ans peuvent commencer avec la catégorie Moustique, utilisant des poneys, et aucune limite d’âge maximum n’est fixée. On compte environ 350 équipes en compétition officielle, auxquelles s’ajoutent environ 250 équipes hors compétition, totalisant près de 600 formations. Il s’agit d’un sport mixte, avec cependant une division spécifique pour les femmes. Les catégories principales sont :

  • Sénior comprenant des divisions telles qu’Élite, N2, N3, N4 et Critérium ;
  • Féminin avec six subdivisions : Élite, N2, N3, N4, N5 et Critérium ;
  • Jeunes répartis en six niveaux : Poussins, Benjamins, Minimes, Cadets à poney, Cadets à cheval, Juniors, et leurs sous-catégories ;
  • Club proposant cinq divisions : Vétérans, R4, R3, R2, R1.

Les équipes de toutes ces catégories peuvent participer à la coupe de France. Les compétitions européennes et mondiales rencontrent également un vif engouement. Sachez-le : la France a décroché trois titres mondiaux durant la saison estivale 2022, dans les catégories Ladies, Pro Elite et U21 (moins de 21 ans).

Comment se déroule une rencontre de horse-ball ?

Les matchs de horse-ball sont soumis à des règles strictes pour assurer leur bon déroulement.

Conditions de jeu

La partie peut se jouer à cheval ou sur poney, selon la catégorie (horse-ball cheval ou horse-ball poney). Chaque équipe compte six cavaliers, dont un capitaine et deux remplaçants. Le terrain en sable ou parfois en herbe est équipé de deux buts, situés aux extrémités. Un ballon, semblable à celui de football, est inséré dans un harnais et doit être disputé pour marquer le maximum de points.

Règlementation du match

La rencontre dure généralement 25 minutes, divisées en deux mi-temps d’environ 10 minutes, avec une pause entre elles. Les capitaines peuvent demander un temps mort de 30 secondes en cours de jeu, et des prolongations sont possibles en cas d’égalité. Lors des arrêts, les remplaçants peuvent entrer sur le terrain. Le but est d’accumuler des points en effectuant au moins trois passes entre trois joueurs différents, sans garder la balle plus de dix secondes.

La mise en jeu débute par l’engagement, lors duquel le ballon est placé au sol sur la ligne des 10 mètres. Au signal, les joueurs partent au galop pour s’emparer du ballon sans descendre de leur monture, sauf dans le cas des plus jeunes, qui peuvent le ramasser au trot. Le ballon doit être lancé et non simplement offert, et peut être arraché à l’adversaire à l’aide d’une seule main. Après un but, la balle est replacée au centre pour la reprise du jeu.

Ce sport repose sur un contrôle rigoureux par au moins deux arbitres : un arbitre principal ou de chaise, et un ou deux arbitres de zone à cheval. Tous veillent au respect des règles et à la sécurité, notamment en interdisant des actions risquant d’endommager le cheval ou de provoquer des blessures, comme couper une trajectoire ou s’arrêter pour attraper le ballon.

Quelles sont les fautes ?

Les fautes peuvent être individuelles ou collectives. Les infractions individuelles sont sanctionnées par des cartons blanc, jaune ou rouge, par exemple pour avoir arraché le ballon à deux mains. Les fautes collectives entraînent des pénalités classées en catégories P1, P2 ou P3 en fonction de leur gravité. Depuis 2020, la notion de « faute partagée » a été introduite pour les situations où l’arbitre ne peut désigner clairement l’équipe fautive.

Effectifs et pratique

Il est difficile de connaître précisément le nombre de licenciés, car beaucoup de cavaliers pratiquent plusieurs disciplines. En 2019, le horse-ball était la quatrième discipline équestre en termes de popularité après le saut d’obstacles, le dressage et le concours complet. La majorité des clubs proposent cette activité. On recense plus de 6 000 pratiquants répartis dans plus de 200 clubs, présents dans divers pays, de l’Europe à l’Australie, au Canada et au Brésil. La majorité des horse-balleurs sont des femmes (environ 60%) et des jeunes (plus de 56% ont moins de 18 ans). Ce sport continue de se développer rapidement, attirant spectateurs et joueurs par son dynamisme.

Le matériel nécessaire pour jouer au horse-ball

La protection du cheval étant essentielle en raison des changements de directions rapides et des contacts, un équipement spécifique est obligatoire pour chaque monture. Cela concerne également les chevaux des arbitres.

Équipement du cheval en horse-ball

  • Martingale fixe (sauf pour les catégories moustique et poussin) destinée à limiter les mouvements brusques de la tête ;
  • Mors sans risque de blessure, excluant par exemple le mors à aiguilles ;
  • Guêtres et bandes sur tous les membres, à remplacer en cas de casse lors de l’arrêt de jeu ;
  • Cloches aux quatre pieds ;
  • Selle, à l’exception des modèles comme la camargaise, western ou de course ;
  • Sangle de ramassage, permettant de descendre en sécurité sans tomber, et réglée pour assurer la stabilité ;

Les œillères sont interdites, et l’utilisation de crampons nécessite l’accord du superviseur, surtout sur herbe. Le tapis de selle doit être épais pour absorber les chocs.

Tenue des cavaliers

Les cavaliers doivent porter :

  • Casque conforme aux normes, de couleur uniforme pour toute l’équipe ;
  • Maillot numéroté aux couleurs de l’équipe, à l’avant et à l’arrière ;
  • Pantalon d’équitation, coloris blanc pour les compétitions Pro et Élite ;
  • Bottes ou chaps ;
  • Attache pour les cheveux longs.

Les éperons (limités à 3 cm) et la cravache sont optionnels.

Matériel de game

Le ballon, élément essentiel, varie selon la catégorie. La taille 3, par exemple, a une circonférence d’environ 60 cm pour un poids entre 500 et 600 grammes, adaptée aux jeunes compétiteurs. Le ballon se fixe dans un harnais à six anses en cuir, facilitant la prise en main. Deux arceaux métalliques, d’un mètre de diamètre équipés d’un filet, servent de paniers, positionnés à plusieurs mètres en hauteur à la verticale, contrairement à ceux du basketball. La relation entre le cavalier et son cheval repose sur la confiance et une harmonie parfaite, essentielle pour remporter la victoire.

Crédit photo : Salvador Clavell