Lorsqu’on observe des cavaliers de loin, leur équipement peut sembler uniforme, mais en réalité, chaque selle possède ses caractéristiques propres. Obtenir une selle d’équitation conçue spécifiquement pour le dressage, c’est privilégier le confort, optimiser sa posture et intensifier la sensation de connexion avec le cheval.
Quelles sont les clés pour sélectionner une selle de dressage efficace, capable d’améliorer la performance et la perception du cheval par son cavalier ou sa cavalière ? Nous partageons ici nos conseils pour faire un choix éclairé et judicieux.
Les avantages d’une selle de dressage
Avant tout, pour effectuer du travail en dressage, une selle élaborée pour cette discipline offre généralement un confort supérieur à celui d’un modèle destiné au saut d’obstacles. Elle est spécifiquement conçue pour assurer un meilleur ressenti pour le couple cavalier-cheval. L’un des principaux objectifs d’une selle de dressage est de répartir uniformément la pression sur le dos du cheval, contrairement à une selle de saut qui privilégie d’autres aspects. Sur un terrain plat, cette conception permet à l’animal de déployer toute son amplitude. De plus, la selle contribue à amortir les vibrations pour le bien-être de chacun.
Ensuite, elle est essentielle pour aider le cavalier à adopter une position optimale, en lui offrant une assise stable et adaptée. La majorité des selles de dressage sont façonnées selon la morphologie du cavalier, ce qui facilite une précision dans la communication et le contrôle.
Enfin, la selle facilite la transmission des sensations, permettant au cavalier de percevoir les moindres mouvements de son cheval et d’établir une proximité étroite avec l’animal.
Critères essentiels pour choisir une selle de dressage
Un bon équipement doit avant tout permettre au cheval de se mouvoir librement, sans restriction, lors de toutes les phases d’entraînement, qu’il soit au pas, au trot ou au galop. Il faut également veiller à éviter tout point de compression, à la profondeur de la selle, et à la zone couvrant chaque jambe, car des imperfections peuvent inhiber la souplesse du cheval ou gêner le cavalier. Une selle inadaptée peut influencer la qualité du mouvement du cheval.
Confort et adaptation pour le cheval
La priorité est la compatibilité de la selle avec la morphologie du cheval. Elle ne doit en aucun cas provoquer des blessures, même mineures ou sur le long terme. L’essai préalable est indispensable, même si la selle paraît idéale sur le papier. Seule l’expérience concrète permettra de valider son ajustement. La selle doit épouser parfaitement la morphologie du dos, sans créer de points de pincement ou de frottements, notamment au niveau du garrot ou des épaules, qui doivent rester libres.
La dimension de l’ouverture d’arçon, également appelée taille d’arcade ou ouverture de garrot, joue un rôle crucial. Elle doit correspondre précisément à la silhouette de l’animal. Différentes tailles existent pour s’ajuster au mieux à chaque cheval.
La gouttière, qui assure l’équilibre de la selle et répartit la pression sur le dos de l’animal, est un autre paramètre clé. Son ajustement doit être en harmonie avec l’ensemble de la zone de support.
Critères pour le confort du cavalier
Du côté du cavalier, plusieurs éléments méritent une attention particulière :
- La profondeur du siège : semi-creux pour les cavaliers corpulents, plus creux pour ceux plus fins ;
- L’enfourchure : zone située entre les jambes, juste en dessous de l’arçon, qui doit permettre un contact agréable avec la monture ;
- La longueur des quartiers : idéale lorsqu’elle atteint le milieu des mollets ;
- Les taquets : qui assurent un bon maintien au niveau des genoux ;
- Les couteaux d’étrivières : éléments de sécurité en cas de chute ;
- Le choix des matériaux : cuir souple ou synthétique, matelassure, etc. Plus le cuir est flexible, plus la selle est souvent perçue comme qualitative.
En complément, des éléments d’esthétique et de confort, comme la couleur, le type d’étriers ou de sangles, apportent une touche d’élégance à l’ensemble.
Comment déterminer la taille de selle idéale pour le dressage ?
Deux dimensions fondamentales entrent en ligne de compte : la taille de l’arcade et la zone de portance, qui correspond à la surface supportant le cavalier. La première concerne la largeur d’ouverture du garrot, la seconde la distance entre cette ouverture et la dernière côte du cheval.
Sur les selles anglaises, la taille de l’arcade varie généralement entre 28 et 34 cm, afin de convenir à la majorité des chevaux.
Certains fabricants proposent des outils de mesure spécifiques, comme un compas ou un mètre d’arcade, pour déterminer précisément la taille adaptée à votre animal.
Vous pouvez aussi utiliser un fil de fer de 42 cm : en le pliant au centre et en le posant sur le garrot, il doit épouser parfaitement la forme du dos. En mesurant l’écart entre ses extrémités, vous obtiendrez la largeur de l’ouverture.
La zone de portance, correspondant à la taille du siège du cavalier, se mesure en pouces en tenant compte de la longueur du dos du cheval. Vous pouvez déterminer cette dimension en mesurant la distance entre la taille d’arcade et le dernier point de contact avec la colonne vertébrale, généralement située entre T9 et T18. Si le cheval possède un dos court, il faut adapter la longueur de la selle pour éviter toute surcharge.
En général, une selle de 15 à 16 pouces convient à des cavaliers mesurant moins d’1,60 m ou pratiquant le double-poney. Entre 16,5 et 17 pouces, elle est adaptée pour une stature allant jusqu’à 1,70 m, ou pour de petits chevaux. Les cavaliers jusqu’à 1,80 m choisiront plutôt une selle de 17,5 pouces, adaptée à la majorité des chevaux. Pour les plus grands ou corpulents, une saddle de 18 pouces sera plus confortable.
Quel est le coût d’une selle de dressage ?
La gamme de prix varie fortement : elle commence autour de 500 euros pour un modèle standard en matière synthétique ou cuir simple, et peut grimper jusqu’à 6 000 euros, voire davantage pour des créations haut de gamme ou sur-mesure.
La gamme de prix dépend en grande partie de la qualité des matériaux, de la sophistication de la matelassure (mousse ou laine), de la fabrication sur mesure ou non, et du prestige de la marque ou du sellier qui la produit.
Peut-on trouver une selle de dressage abordable ?
Pour un bon rapport qualité-prix, il faut généralement prévoir un budget d’au moins quelques centaines d’euros. Les modèles synthétiques offrent souvent une alternative économique, tout en étant performants si bien choisis.
L’achat d’une selle d’occasion peut également alléger la dépense, mais il est crucial de l’essayer avant d’acheter. Une selle mal adaptée peut nuire au confort ou même blesser le cheval. Il est aussi important de vérifier qu’elle corresponde à la longueur des jambes du cavalier et à la morphologie du cheval.
La selle ajustable : une option pratique ?
Si vous équipez plusieurs chevaux, une selle ajustable peut être très avantageuse puisqu’elle permet de faire varier certains paramètres, comme la largeur de l’arçon ou la position de la sangle. Certains modèles offrent la possibilité de changer l’arcade ou d’interchanger les taquets, facilitant ainsi leur adaptation à différents équidés.
Faire appel à un professionnel pour le choix de votre selle
Recourir à un spécialiste appelé saddle fitter peut s’avérer judicieux pour assurer un ajustement parfait. Ce professionnel analyse la morphologie de votre cheval ainsi que la vôtre pour recommander la selle la plus adaptée. Il peut également ajuster ou modifier une selle déjà en votre possession. Convaincu par plusieurs essais, il accompagne souvent le cavalier pour guider ses choix.
Qu’elle soit neuve ou d’occasion, il est toujours conseillé d’expérimenter la selle avant de finaliser l’achat, afin de s’assurer qu’aucun blocage ou point de gêne ne nuise au confort et à la sécurité du couple cavalier-cheval.