En évoquant l’Islande, on pense souvent à ses fjords majestueux, à ses sources thermales, ou encore à des créatures mythiques comme le Trolual qui évolue dans la mer de Norvège, sans oublier les trolls qui peuplent ses légendes. Pourtant, peu de gens savent que derrière ces images se cache un symbole du pays : le cheval islandais, une petite bête à la fois robuste et emblématique. Découvrons ensemble cet équidé unique, résistant et chargé d’histoire.
Origines et histoire du cheval islandais
Les experts restent partagés quant à l’origine précise de cette race. Certains pensent qu’il résulte d’un mélange de différentes races de chevaux que les Vikings ont amenés lors de leur passage au IXe siècle sur l’île. D’autres estiment qu’il descend directement d’Equus Scandinavicus. Quoi qu’il en soit, cette race a peu été influencée par l’introduction de nouveaux chevaux, grâce à l’isolement géographique de l’Islande. La réglementation en vigueur interdit toute importation récente de chevaux sur l’île, empêchant ainsi toute nouvelle introduction génétique. Toute sortie de l’île entraîne une impossibilité d’y revenir, ce qui contribue à préserver son patrimoine génétique unique.
Ce petit cheval ne porte pas son nom par hasard : il a été un acteur essentiel dans l’histoire islandaise, notamment lors de conflits ou de combats. Son rôle dans l’agriculture et le transport a été fondamental. Lors des périodes de pénurie alimentaire, sa viande était une ressource précieuse pour les habitants. Même après la christianisation du pays, où l’on interdit la consommation de viande de cheval, cette pratique a persisté, témoignant du respect que les islandais lui ont toujours porté. De plus, les guerriers du passé étaient souvent enterrés avec leur monture, signe de leur importance sacrée.
Le déclin de cette race a commencé avec l’arrivée de l’automobile dans les années 1940. L’agriculture s’est mécanisée, rendant le cheval moins indispensable. Cependant, des passionnés se sont rapidement mobilisés pour assurer sa sauvegarde. Avec le temps, les critères de sélection ont changé : si autrefois la puissance et la résistance comptaient, aujourd’hui, l’accent est mis sur la qualité des allures et la finesse de ses mouvements. Cela a permis à la race d’évoluer tout en conservant son essence.
Apparence et variétés du cheval islandais
Ce petit équidé ne dépasse généralement pas 145 cm au garrot, ce qui le classe presque comme un poney selon les standards de la Fédération équestre internationale. Toutefois, sa constitution robuste et sa force évidente lui confèrent une véritable stature de cheval à part entière, apprécié tant par les éleveurs que par les cavaliers. Malgré une relative isolation génétique, il existe deux types principaux de chevaux islandais :
- Les modèles gracieux, longs, avec une encolure élancée, un corps cylindrique et des membres longs ;
- Les animaux avec une silhouette plus compacte, une encolure moins fine, un poitrail moins cylindrique, et des pattes plus courtes.
Dans tous les cas, son dos est large et bien musclé, assurant confort et stabilité lors des montages. Sa crinière et sa queue sont souvent épaisses et longues. Pour faire face aux hivers rigoureux, son pelage devient plus épais, le protégeant du froid mordant.
La palette de ses robes est très diversifiée et toutes sont acceptées dans la race. Parmi les teintes les plus prisées figurent le Silver dapple, une nuance argentée issue du gène Silver qui modifie la pigmentation noire, créant ainsi un pelage tacheté légèrement iris. Le gris souris est également très recherché, tout comme certains traits comme un œil bleu appelé “splash”.
Le tempérament du cheval islandais
Ce cheval est réputé pour sa nature généralement calme et stable. Il est à la fois volontaire et sociable, capable de faire face tranquillement à des situations difficiles. Il s’adapte aisément, y compris avec des enfants, grâce à sa douceur. Lorsqu’on le monte, ses capacités physiques impressionnent ; il dégage une énergie remarquable. Sa polyvalence lui permet d’exceller aussi bien en loisirs qu’en compétition.
Les particularités de ses allures
Ce qui distingue particulièrement le cheval islandais, c’est sa capacité à proposer un éventail unique de cinq allures différentes, un record mondial. Outre son pas classique, il maîtrise également le trot, qui peut parfois poser problème car certains tendent à vouloir faire de l’amble, une allure en « saut » qui lui est propre. Sa marche au galop est classique, mais c’est surtout grâce à deux allures spécifiques qu’il se distingue :
La première est le tölt, une allure à quatre temps, semblable au pas, qui offre une stabilité exceptionnelle. Lorsqu’il est en tölt, le cheval garde au moins un pied sur le sol, ce qui réduit considérablement l’impact sur le cavalier. Son assise reste très stable, permettant de longs parcours sans fatigue. La vitesse peut varier, allant d’un tölt lent à une version très rapide, capable de rivaliser avec le galop le plus vif.
La seconde particularité est l’amble volant. Très prisée lors de compétitions internationales, cette allure à deux temps implique que les pattes du même côté se déplacent simultanément. Son mouvement souple et rapide est en quelque sorte un saut contrôlé, dont le nom évoque la légèreté avec laquelle le cheval « vole » d’un pas à l’autre. Utilisée à l’origine pour traverser les étendues glacées, cette allure est aujourd’hui un spectacle en soi, lorsque monté, lors de courses où la vitesse et la technique comptent.
Maîtriser ces deux allures demande beaucoup d’entraînement. Seuls certains chevaux possèdent cette aptitude rare, ce qui en fait des montures très prisées par les amateurs et professionnels exigeants.