Ce sujet concerne aussi bien les aquaculteurs que les passionnés ou futurs éleveurs. Il peut également captiver la curiosité des amateurs et particuliers intéressés par l’élevage de canards ou leur reproduction. À travers cet article, vous découvrirez l’intégralité des aspects liés à cette thématique, allant de l’âge auquel un canard atteint sa maturité sexuelle jusqu’à la naissance de ses petits.
Comment distinguer un canard mâle d’une femelle ?
La différenciation entre un mâle et une femelle, communément nommée « sexage », peut sembler complexe malgré certaines idées répandues. En réalité, cette opération s’avère parfois délicate, surtout chez certaines espèces où la différence n’est pas évidente.
Chez les canards adultes, il est parfois possible de se baser sur leur taille ou leur poids. Par exemple, chez la race de barbarie, le mâle affiche généralement une carrure plus imposante que la femelle, ce qui facilite leur identification. Cependant, pour d’autres variétés, cette méthode peut s’avérer moins fiable.
Le plumage constitue également un indice pertinent. Les mâles arborent souvent des couleurs plus vives que les femelles, ce qui constitue un avantage lors de la sélection. Par exemple, chez le colvert, le mâle possède une tête vert métallisé brillante et une poitrine marron, tandis que la femelle affiche une apparence plus terne.
Les vocalisations constituent une autre caractéristique de différenciation. Les mâles ont un cri plus grave et rauque, à l’inverse des femelles. Chez le canard musqué, par exemple, le mâle émet un sifflement distinct, sans produire le cancanning typique. Enfin, un examen du plumage à l’arrière du canard — appelé plume sexuelle — peut révéler une différenciation. Elle est souvent relevée chez le mâle, alors que chez la femelle, le plumage reste uniforme.
En ce qui concerne les jeunes canards, connaître leur sexe peut être encore plus complexe. Après leur naissance, il faut patienter environ deux semaines avant d’être en mesure d’effectuer une distinction fiable, car leur cri et leur apparence sont très similaires. Passé ce délai, les canetons mâles émettent un râle monotone, tandis que leur duvet est généralement plus dense que celui des femelles, qui subissent une croissance plus rapide du plumage.
Pour finir, une méthode plus invasive consiste à examiner le cloaque, mais cela demande des compétences particulières pour éviter de blesser l’animal. Il est souvent conseillé de faire appel à un vétérinaire pour cette opération.
La maturité sexuelle des canards
Chez la majorité des espèces, les canards atteignent leur maturité sexuelle vers l’âge d’un an. Toutefois, il est conseillé d’attendre deux années complètes pour permettre aux oiseaux de se reproduire dans de bonnes conditions. À cette étape, ils seront pleinement capables de produire une descendance viable.
La période de reproduction coïncide généralement au printemps, mais cela dépend de la région et de l’espèce. Dans les zones tempérées, cela peut se produire dès mars ou avril, tandis que dans les régions plus froides, le lancement de la saison peut intervenir entre mai et juin. Certains canards, comme le colvert, se reproduisent dès février si le climat est favorable, alors que d’autres ont tendance à se reproduire à l’automne.
Les mâles dont la pigmentation est la plus éclatante ont davantage de chances d’attirer l’attention des femelles, grâce à leur parade nuptiale spectaculaire. Ces dernières évaluent aussi le cri et le comportement des mâles, sélectionnant ceux qui présentent les caractéristiques les plus attrayantes. Il faut noter que, même lors des reproductions automnales, la ponte intervient généralement au printemps suivant.
La sélection naturelle et artificielle
En milieu sauvage, la sélection naturelle favorise les individus les plus robustes, notamment ceux dont la plumage est le plus attrayant. En élevage, cependant, il est possible de choisir délibérément les canards et canes les plus vigoureux pour assurer une reproduction prolifique et préserver certaines qualités génétiques.
Certains éleveurs prennent soin d’identifier leurs meilleurs sujets en utilisant des marques spécifiques ou en tenant un registre détaillé. Ce dernier consigne notamment la fréquence des pontes, les accouplements, la généalogie et autres traits importants. Cette pratique permet d’éviter la consanguinité, une problématique fréquente chez les volailles, qui peut réduire la vitalité des descendants à long terme.
Les détails de la reproduction
Un mâle peut féconder plusieurs femelles, généralement entre six et huit. La relation n’est pas toujours harmonieuse, et il peut arriver que l’accouplement nécessite une certaine période d’adaptation. De plus, la concurrence entre mâles peut entraîner des comportements agressifs, ce qui peut stresser les femelles et compliquer le processus.
Les périodes de reproduction varient selon les espèces. Chez certaines, cela se déroule au printemps, tandis que d’autres peuvent se reproduire à l’automne. La parade nuptiale inclut diverses actions comme des rituels, des vocalisations ou encore la présentation de nourriture aux femelles, dans l’objectif de séduire.
Après que la femelle ait sélectionné son partenaire, l’accouplement est généralement très bref, durant quelques secondes ou minutes. Contrairement à certains oiseaux comme les cygnes, les mâles ne sont pas monogames et peuvent s’accoupler avec plusieurs femelles. Néanmoins, ils assumant souvent leur rôle de père pour veiller sur la mère et ses petits.
La ponte des œufs
Suite à l’accouplement, la femelle construit souvent un nid dans un endroit calme et accessible, en utilisant des matières naturelles telles que l’herbe, les tiges ou encore ses propres plumes. Elle peut aussi occuper un nid artificiel, disponible en magasin spécialisé. La proximité d’un point d’eau est essentielle, que ce soit en nature ou en captivité, afin de faciliter la sortie des canetons.
Une canne pond généralement entre 8 et 12 œufs, mais ce nombre peut atteindre 20 pour certaines espèces. La ponte s’étale en général sur plusieurs jours : la femelle dépose un œuf par jour, et la période totale peut durer entre 8 et 20 jours, selon le nombre d’œufs pondus. La couleur des œufs varie du blanc au vert pâle.
Le processus d’éclosion
Lorsque tous les œufs ont été pondus, la femelle amorce la période d’incubation, qui dure en moyenne 28 jours. Certaines variétés comme la cane de Barbarie peuvent incubent jusqu’à 35 jours, ce qui est une exception. Pendant cette phase, la canne doit rester sur son nid, en évitant tout contact ou agitation afin de maintenir la température idéale et protéger la reproduction des prédateurs.
Le mâle, de son côté, ne participe pas à l’incubation. Il reste à proximité pour assurer la défense des œufs et la sécurité de la femelle. Il faut également souligner qu’une canne sous stress peut abandonner ses œufs, d’où l’importance d’un environnement calme. Contrairement à une poule, la canne est une faible couveuse, et il arrive que d’autres volailles viennent s’installer sur ses œufs dans les basse-cours.
La naissance des canetons
Après environ 28 jours, les petits commencent à percer la coquille avec leur bec, à la suite d’un jeûne de 36 heures. Dès leur apparition, ils sont dotés d’un duvet jaune clair et sont incapables de voler, mais ils sont particulièrement précoces, prêts à nager et à se nourrir quasiment dès la sortie. Leur vulnérabilité demande à ce que les adultes leur apportent protection ainsi que leur alimentation, notamment lors des premiers jours.
Rapidement, les canetons s’aventurent à l’eau avec leur mère, leur permettant d’apprendre à nager et à rechercher leur nourriture. Ils broutent alors de petits poissons, des végétaux aquatiques et des insectes. Vers l’âge de deux mois et demi, ils sont en capacité de se nourrir comme des adultes, devenant complètement autonomes sur le plan alimentaire.
Précautions pendant la saison de reproduction
Les canards étant particulièrement sensibles à la destruction de leur habitat, à la pollution et à la rareté de leur alimentation, la saison de reproduction est critique pour leur survie dans la nature. Si vous observez ces oiseaux près d’un plan d’eau, évitez toute perturbation en restant discret et en ne jetant pas de nourriture ou d’objets dans l’eau. Contrairement à certaines croyances, le pain est nocif pour eux : il ne fournit que peu de nutriments, gonfle dans leur estomac et peut causer des troubles digestifs.
En présence de canetons, il est conseillé de ne pas s’en approcher pour ne pas les effrayer ou provoquer des comportements agressifs de la part des mâles. La prudence est de mise pour préserver leur environnement et leur sécurité durant cette période sensible.