Les oies jouent un rôle multifonction dans l’élevage, que ce soit pour produire des œufs, du duvet, du foie gras, ou leur viande. Elles peuvent également être choisies comme animaux de compagnie ou pour la garde. La diversité des races est vaste, rendant parfois difficile de s’y retrouver. Voici un aperçu des principales races d’oies domestiques, pour mieux comprendre leur diversité et leurs particularités.
Origines et caractéristiques des principales races domestiques d’oies
Les oies sont présentes dans de nombreuses régions du globe, en raison de leur grande adaptabilité à divers climats. Que ce soit dans des environnements froids ou chauds, elles s’acclimatent facilement, à condition d’avoir un abri contre le froid ou de l’ombre pour se protéger du soleil. La majorité des oies domestiques présentent une pigmentation majoritairement blanche, reflet de leur sélection.
Grâce aux interventions humaines, à travers la sélection et le croisement, plusieurs souches domestiques ont été développées, souvent plus volumineuses que leurs homologues sauvages. Les deux principales espèces sauvages à l’origine des races domestiques actuelles sont l’oie cendrée sauvage (Anser anser) et l’oie cygnoïde sauvage (Anser cygnoides).
L’oie d’Emden
Reconnaissable comme la plus ancienne et la plus imposante des races allemandes, l’oie d’Emden est aussi appelée « oie-cygne » en raison de la longueur elegante de son cou. Son plumage blanc immaculé en fait une oie idéale pour les prairies, où elle se nourrit principalement de la végétation locale, pouvant atteindre un poids compris entre 8 et 10 kg dès sa première année. Cependant, cette race est aujourd’hui en danger d’extinction, car elle est peu à peu remplacée par des races hybrides plus productives.
L’oie tchèque
L’oie italienne
Très prisée en Europe pour sa chair, l’oie italienne est également distinguée par son plumage blanc pur. Son cou étant plus court que celui de certaines autres races, elle se distingue par sa croissance rapide, atteignant 4 kg en seulement deux mois. Sa ponte est également importante, avec une production de 45 à 50 œufs, chaque œuf pouvant peser entre 160 et 180 g. Elle est notamment reconnue pour sa capacité à produire un grand nombre d’œufs, allant jusqu’à 70 par saison.
L’oie de Kuban
Connue pour la qualité de sa viande, l’oie de Kuban a été développée en Russie par un institut agricole. Elle supporte très bien les conditions rigoureuses du climat russe, notamment les périodes de gel. Facile à élever, cette race affiche une productivité respectable, bien qu’elle tende à diminuer avec le temps, ce qui limite souvent sa longévité à quatre ans en élevage. Son apparence se distingue par un long cou incurvé, une grosse tête avec une bosse frontale, un plumage gris-brun supérieur et blanc inférieur, ainsi qu’un bec gris foncé.
L’oie frisée du Danube
L’oie du Marais poitevin
L’oie blanche du Bourbonnais
Ne pas confondre avec l’oie des neiges sauvage, cette race domestique est principalement élevée pour sa chair. Elle peut atteindre un poids compris entre 7 et 8 kg, quel que soit le sexe. Très active, elle aime explorer les pâturages pour son alimentation mais bénéficie également d’un complément lors de la reproduction. Son apparence est trapue, avec un plumage blanc brillant. Les sujets avec des nuances de jaune ou de gris sont à éviter pour maintenir la pureté de la race.
L’oie de Castres
L’oie de Toulouse
Il existe deux variantes d’oie de Toulouse, toutes deux reconnaissables à leur plumage. La première, connue sous le nom d’oie avec bavette, a été sélectionnée pour sa taille exceptionnelle. La bavette, repli de peau situé sous le bec, lui confère une silhouette particulière, avec une double plisse cutanée nommée panouille qui descend jusqu’à terre, nécessitant beaucoup d’espace pour son élevage. La seconde version, dite sans bavette, présente également une double panouille, mais celle-ci ne touche pas le sol. Cette race a été choisie pour sa production de foie gras, avec un profil plus élancé et léger, adaptée à une vie en parcours herbeux. Le mâle possède un cou plus long, tandis que la femelle affiche une silhouette plus fine.
L’oie grise des Landes
Appréciée pour sa silhouette décorative, l’oie grise des Landes est principalement destinée à la production de foie gras lors du gavage. Résultant d’un travail de sélection dans les années 1960 par l’INRA de Toulouse à partir de l’oie de Toulouse, cette race a été allégée et améliorée pour la qualité de ses foies. Le mâle peut atteindre 7 kg, la femelle environ 6 kg.
L’oie blanche du Poitou
Similaire à l’oie d’Emden, cette race a été sélectionnée pour sa pureté de plumage, sa chair et sa peau. La production a diminué avec le temps, notamment en raison du déclin de l’utilisation des matériaux synthétiques, et cette race ne subsiste aujourd’hui que grâce à l’engagement de quelques éleveurs soutenus par le conservatoire régional des ressources génétiques.
L’oie du Rhin
Plus courant dans les pays de l’Est, l’oie du Rhin se distingue par sa prolificité en matière d’œufs et sa croissance rapide. Elle est souvent mise en valeur lors de concours internationaux grâce à ses qualités. Son plumage blanc avec une touche argentée ne change pas pendant la mue ou lors des variations climatiques. Bien résistante aux températures glaciales, cette race est néanmoins sensible aux courants d’air.
L’oie normande
La race normande est un choix classique pour l’élevage en ferme. Le plumage des mâles est entièrement blanc, alors que celui des femelles présente de grandes taches gris-brun sur les ailes, les flancs et le cou. Ces oies se marient bien à la vie dans un jardin, surtout parce qu’elles sont peu agressives, même en présence de leur progéniture. Faciles à élever, leur grande rusticité permet de les laisser évoluer en liberté sur un terrain large et herbeux. Leur production d’œufs est modérée, avec un maximum d’environ 50 par saison, mais elles se démarquent aussi par leur chair de qualité, leur capacité à couver et leur rôle de bonne mère.