Les oiseaux appartenant à la famille des phasianidés regroupent plusieurs espèces, dont le paon bleu est la plus emblématique. Cependant, cette famille comprend également d’autres variétés moins connues. Cet article vous propose une plongée détaillée dans ces différentes espèces pour mieux les connaître.
Le paon bleu
Son nom scientifique est Pavo cristatus. Originaire d’Asie, il fait partie de la sous-famille des pavoninés. La signification latine “cristatus” évoque la présence d’une crête ou huppe sur la tête, visible aussi bien chez le mâle que chez la femelle. La forme de cette crête évoque un éventail déployé.
Le mâle se distingue par son plumage profondément remarquable : il arbore une teinte bleu métallisé autour du cou, accompagné d’un dos marron rayé de noir. Sa longue queue, qui peut dépasser un mètre, contribue à un animal d’environ deux mètres de long en tenant compte de sa traîne. La femelle, plus discrète, se limite à une couleur marron. La stature du mâle sans sa queue oscille entre 90 et 110 cm, sa queue ajoutant une dizaine de centimètres supplémentaires. La femelle, quant à elle, ne dépasse pas environ 86 cm en longueur.
Dans son environnement naturel, le paon bleu fréquente principalement le Pakistan, à l’est du fleuve Indus, ainsi que l’Inde, connaissant une forte présence à l’exception de la région du Nord-Est, et le Sri Lanka, où sa présence est particulièrement notable dans les réserves naturelles de Yala, Bundala et Wilpattu. La vénération de cet oiseau par les Hindous, considérés comme le symbole du dieu Krishna, explique sa large répartition et sa protection quasi nationale dans ces régions. On le trouvait auparavant aussi au Bangladesh, mais sa présence s’y est désormais raréfiée. Des populations ont été introduites dans plusieurs autres parties du monde, notamment en Californie, aux îles Hawaï, Bahamas, Afrique du Sud, en Nouvelle-Zélande et en Australie, généralement dans des zones boisées ou proches de cours d’eau.
Son alimentation, essentiellement omnivore, reflète sa capacité à tirer parti de son environnement : il consomme une variété de grains, de feuilles, de fleurs, ainsi que des insectes, des petits reptiles, ou même de petits mammifères et serpentins, en fonction de ce qu’il trouve autour de lui.
Grâce à l’intervention humaine, d’autres variétés de paons bleus ont été développées : le paon blanc, le paon nigripenne, et le paon arlequin. Le premier, rare, présente une mutation génétique appelée leucisme qui élimine la production de pigments comme la mélanine, conférant à ses plumes une couleur claire, presque blanche. Son apparition demande l’accouplement de deux individus porteurs de cette mutation. Le paon nigripenne, quant à lui, possède une coloration noire sur le dos, en plus de son plumage bleu. La femelle de cette sous-espèce est notablement blanche tachetée de marron. Enfin, le paon arlequin se caractérise par ses plumes blanches parsemées de taches aléatoires qui lui donnent un aspect panaché.
Le paon spicifère
Le nom scientifique du paon spicifère est Pavo muticus. Originaire également d’Asie, il constitue en réalité la première espèce de cette famille à apparaître, le paon bleu n’étant arrivé que beaucoup plus tard, selon des analyses génétiques datant d’environ 70 000 ans. Autrefois répandu dans une vaste zone allant du Nord-Est de l’Inde à la Birmanie, en passant par la Chine méridionale, la Thaïlande, le Laos, le Vietnam, la péninsule malaise et Java, sa distribution actuelle est plus limitée, et il est aujourd’hui considéré comme en danger. On le retrouve principalement dans des forêts ouvertes, situées à proximité de l’eau, jusqu’à 1 500 mètres d’altitude.
Le paon spicifère est nettement plus grand que le paon bleu, avec une taille pouvant atteindre 3 mètres. Cependant, la femelle est à peu près deux fois plus petite, avec une taille autour de 1,5 mètre. Contrairement à ses cousins bleus, son plumage est vert plutôt que bleu, et sa traîne est plus courte. La caractéristique permettant de distinguer immédiatement cette espèce est sa huppe droite, différente de celle du paon bleu.
Ce paon arbore un tempérament plus réservé, ce qui explique qu’il est peu souvent élevé en captivité.
Le paon du Congo
Différent des deux autres espèces, le paon du Congo est originaire d’Afrique. Son nom scientifique est Afropavo congesis. C’est une variété de petite taille, avec un mâle qui ne dépasse pas 70 cm, la femelle étant légèrement plus petite à 60 cm. Son allure rappelle celle d’une pintade en raison de sa silhouette plus trapue et de sa courte queue, dépourvue de longue traîne. Chez le mâle, le plumage affiche des teintes bleu-vert iridescentes, semblables à celles du paon bleu. La femelle possède une couleur de base marron-roux, mais son dos est marqué par une large zone verte. La tête du mâle est ornée d’une huppe blanche élargie, tandis que celle de la femelle est plus petite et verticale, marron-rouge.
Ce petit paon évolue dans les forêts humides du bassin du Congo, jusqu’à 1 200 mètres d’altitude. Considéré comme vulnérable, il partage avec ses homologues une alimentation omnivore : il consomme notamment des fruits comme ceux de micocoulier ou de figuiers, ainsi que des graines, des insectes (termites, fourmis, coléoptères) et diverses autres matières végétales et animales.
Sa nature farouche complique son observation et limite nos connaissances sur ses comportements précis.