Guide pratique pour élever des dindes et des dindons en toute simplicité

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Le dindon, un animal bien ancré dans le patrimoine rural français, est principalement reconnu pour la viande qu’il fournit. Bien que ses œufs n’aient pas la même popularité que ceux des poules, sa chair est très prisée, se plaçant juste après celle du poulet dans la consommation nationale. Riche en protéines et pauvre en matières grasses, cette viande constitue une option saine, particulièrement appréciée par les sportifs ou les personnes souhaitant contrôler leur poids.

Au-delà de sa production industrielle, le dindon trouve aujourd’hui une place en tant qu’animal de compagnie dans de nombreux jardins. Dans cet article, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur cet oiseau singulier et les conseils pour l’élever chez soi.

Qui est le dindon ?

Le dindon, ou Meleagris gallopavo, souvent appelé poule d’Inde, appartient à l’ordre des Galliformes – le même que celui des poules – et à la famille des Phasianidés, dont font aussi partie le faisan et la perdrix. La femelle est désignée sous le nom de dinde, tandis que le petit est le dindonneau.

Pour la majorité, le terme « dindon » évoque une seule espèce, mais en réalité, il en existe environ 200, dont les plus répandues comprennent le dindon Rouge des Ardennes, le Bronzé d’Amérique et le Larger white. C’est d’ailleurs cette dernière variété qui prédomine dans l’industrie alimentaire.

Ce volatile possède une silhouette qui ne passe pas inaperçue. Sa taille peut atteindre entre 75 et 130 cm, pour un poids variant de 6 à 13 kg selon le sexe. Les mâles sont en général plus lourds que les femelles, qui pèsent de 6 à 9 kg. Son plumage est généralement brun ou noir, avec parfois des reflets bleutés chez certaines sous-espèces. Sa queue large, en éventail, affiche la même teinte que le reste de son corps.

L’un des traits saillants du dindon est son visage, coloré en rouge vif, avec une excroissance de chair molle sur le front, surnommée la « sacque », qui descend le long du bec. Cette partie est nettement plus développée chez le mâle. Son cou se distingue aussi, par de petites excroissances robes, semblables à des nodules, dont la couleur varie entre rouge vif et rouge pâle selon l’espèce.

En milieu naturel, les dindons sauvages vivent généralement entre 11 et 13 ans. En revanche, cette longévité est rarement atteinte chez les oiseaux en élevage.

Origines du dindon

Le dindon trouve ses origines sur le continent américain. Il a été introduit en Europe suite à la première expédition de Christophe Colomb en 1492, en Espagne, qui était alors son lieu d’origine. À cette époque, Colomb pensait avoir découvert l’Inde, d’où son nom de « poule d’Inde », qui a évolué en « dinde » ou « dindon ».

Avant la colonisation européenne du « Nouveau Monde », cet animal était le seul volatile élevé par les populations autochtones.

Comment élever un dindon chez soi : bonnes pratiques

Ce n’est pas à la portée de tous de s’engager dans l’élevage de dindons. Ces oiseaux exigent en effet un investissement conséquent en temps, en argent et surtout en espace. De plus, ils ont souvent un tempérament assez agressif, notamment vis-à-vis d’autres espèces, ce qui impose de leur réserver un espace dédié, pour éviter conflits, stress et blessures.

Les mâles peuvent également produire des nuisances sonores importantes. Il est conseillé de discuter avec ses voisins avant d’acquérir ces volatiles, afin de s’assurer que leur chant ne perturbe pas le voisinage, sous peine d’éventuelles démarches administratives ou d’obligation de s’en séparer.

Le lieu de vie du dindon en captivité

Pour protéger vos oiseaux des prédateurs naturels comme les renards, il est essentiel d’installer un enclos sécurisé par un grillage robuste. La superficie doit être adaptée afin qu’ils puissent évoluer librement, avec au moins 8 m² par animal. Il est judicieux de privilégier la présence d’un couple, car un dindon seul risque de s’ennuyer rapidement, tandis que trop de femelles peuvent fatiguer un seul mâle lors des périodes de reproduction.

Malgré sa robustesse apparente, le dindon supporte mal le froid et l’humidité. Il lui faudra un abri isolé, d’au moins 1 m² par oiseau, pour le protéger des intempéries. La paille au sol est recommandée pour assurer une bonne isolation, favoriser le confort lors de la couvaison et maintenir une température agréable.

Aménagements et alimentation du dindon domestique

Comme avec les poules, alimenter un dindon de manière équilibrée est accessible. Ces oiseaux trouvent une partie de leur nourriture en picorant dans leur environnement, en se régalant de graines, d’insectes, d’herbes ou de petits invertébrés tels que des vers de terre.

En complément, il est conseillé d’utiliser des mélanges de graines spécifiques disponibles en magasins spécialisés. En hiver, l’ajout de vers de farine séchés renforcera leur apport en protéines indispensables pour faire face aux basses températures.

Une dégustation régulière de légumes et de crudités, comme la salade, les carottes, le maïs, ou encore les tomates, leur fournit vitamines et nutriments essentiels. De plus, il est impératif d’offrir de l’eau fraîche en permanence, renouvelée chaque jour, pour éviter toute prolifération bactérienne.

Le calcium joue également un rôle clé, notamment pour aider les femelles à pondre des œufs à coque dure. L’incorporation de coquilles d’œufs de poule ou d’huîtres, riches en calcium, constitue un supplément précieux.

Reproduction du dindon en captivité

Les vols reproducteurs se produisent généralement au début du printemps. Le mâle adopte une parade en poussant des gloussements, en déployant sa queue en éventail et en exhibant fièrement ses plumes. Les femelles pondent leurs œufs dans un nid et assurent leur couvaison pour fournir la chaleur nécessaire à leur développement.

Il est conseillé de maintenir un environnement calme durant cette période pour réduire le stress. Veillez simplement à ce que les femelles aient toujours de l’eau et de la nourriture à proximité. Après environ 28 à 30 jours d’incubation, les petits dindonneaux, fragiles à leur sortie, apparaissent. Leur maturité survient vers sept mois, ils sont alors capables de se reproduire vers 10 à 12 mois, avec une femelle pouvant pondre jusqu’à deux fois par an, pour une cinquantaine d’œufs en tout.

Préserver la santé du dindon

Chez les jeunes dindons, surtout en croissance, il existe un risque de défaillance grave de santé, notamment lors de la « crise du rouge », une brusque croissance qui peut leur être fatale si leur alimentation n’est pas équilibrée. Il est donc primordial de leur fournir une alimentation variée et saine.

Chez les adultes, les principales menaces proviennent des parasites, surtout si leur habitat n’est pas régulièrement nettoyé. La présence d’humidité et un abri mal isolé peuvent également causer des troubles articulaires et d’autres maladies. Pour limiter ces risques, il est conseillé de changer fréquemment la paille, de nettoyer les abris et de contrôler l’état sanitaire général.

En cas de symptômes graves ou persistants, il est indispensable de consulter un vétérinaire spécialisé pour assurer la pérennité de votre élevage.