Lorsqu’on observe un canard lors d’une promenade au bord d’un plan d’eau, il semble évoluer dans un environnement simple et peu exigeant : il se déplace, picore quelques miettes lancées par les passants, et la plupart pensent qu’il est facile de l’apprivoiser ou de l’avoir comme animal de compagnie. Pourtant, cette image idyllique ne reflète pas la réalité. Si vous envisagez d’accueillir cette espèce chez vous, il est important de connaître les erreurs à éviter pour assurer leur bien-être et leur adaptation harmonieuse.
Erreur n° 1 : Négliger l’espace nécessaire pour héberger des canards domestiques
Les canards ont besoin d’un espace conséquent pour vivre sereinement. Il est conseillé d’allouer au moins 50 mètres carrés de terrain herbu par individu. Étant des animaux sociaux, ils doivent être au minimum deux pour éviter la solitude, mais un groupe de quatre à six, constitué de plusieurs couples, favorise leur épanouissement. Au total, il faut prévoir entre 200 et 300 mètres carrés pour accueillir confortablement vos premiers oiseaux. La raison de cette superficie généreuse réside dans leur comportement actif : toute la journée, ils aiment se déplacer pour rechercher de la nourriture et faire de l’exercice.
Certains sont tentés d’élever leurs canards en intérieur, ce qui, selon nous, va à l’encontre de leur nature. Bien qu’il existe des équipements spécialisés, comme des couches pour contenir leurs déjections et préserver la propreté de la maison, cela ne doit pas devenir une habitude. Respecter l’animal implique de lui offrir un espace naturel ou semi-naturel adapté à ses besoins, plutôt que de le priver de son habitat naturel.
Un bassin ou une mare n’est pas une nécessité absolue mais représente un atout essentiel. Ils offrent une source d’insectes qui constitue leur alimentation, ainsi qu’un point d’eau pour s’abreuver, se laver et nager. Ces éléments contribuent à leur santé et favorisent leur comportement naturel.
Erreur n° 2 : Ignorer l’importance d’un apprentissage précoce
Pour que l’élevage de canards domestiques soit une réussite, commencez par adopter des canetons. Les jeunes animaux étant plus faciles à socialiser avec l’humain, ils s’habituent rapidement à votre présence, contrairement aux canards adultes qui peuvent se montrer plus méfiants si leur contact avec l’homme n’a pas été instauré dès leur jeune âge.
La patience et la constance sont les clés d’un processus d’apprivoisement réussi. Passer du temps avec vos animaux dans leur environnement, sans chercher à les forcer, facilitera leur approfondissement du lien. Se mettre à leur niveau en restant calme, parler doucement, leur offrir des friandises dans la main crée une relation de confiance. Progressivement, ils accepteront d’être caressés et, à terme, ils pourront apprendre quelques tours, renforçant leur attachement à vous.
Erreur n° 3 : Choisir la race de canards sans réfléchir à leur caractère et à leur usage
Le choix de la race doit dépendre de l’objectif que vous avez en tête. Certaines espèces sont particulièrement adaptées à la production d’œufs ou de viande, tandis que d’autres conviennent mieux pour une compagnie. Leurs caractéristiques, comme la couleur du plumage, peuvent aussi influencer votre décision. Il est également crucial de considérer leur tempérament, leur robustesse et leur tendance à être bruyants ou calmes.
Parmi les races populaires, le canard de Pékin américain est souvent privilégié pour sa facilité d’élevage, sa résistance, sa sociabilité, et parce qu’il ne vole pas, ce qui facilite leur regroupement dans un espace sécurisé. La femelle pond souvent chaque jour sur une longue période, jusqu’à six mois, ce qui en fait une race idéale pour la production d’œufs. D’autres espèces, comme le canard de Barbarie ou de Rouen, possèdent des comportements plus sereins et peuvent mieux s’intégrer dans une famille avec des enfants. Le canard Campbell, lui, est reconnu pour sa prolificité en ovaire.
Avant de faire votre choix, prenez soin de vous informer en détail sur les particularités de chaque race afin de choisir celle qui correspond le mieux à votre environnement et à vos attentes.
Erreur n° 4 : Omettre de prévoir un habitat adapté et sécurisé
Les canards peuvent cohabiter avec des poules, mais il est conseillé de les séparer pour éviter tout comportement d’accouplement inapproprié ou blessures potentielles. Leur espace doit être protégé contre les prédateurs : construction d’un abri solide, ventilé, avec un toit incliné pour évacuer l’eau, et recouvert d’un grillage entourant tout l’enclos.
L’abri doit comporter une zone de repos, un espace pour pondre et une couche de litière propre, non poussiéreuse et bien ventilée, pour absorber leurs déjections et isoler du sol. La nourriture se conserve hors de leur portée pour éviter le gaspillage et la contamination. Un abreuvoir adéquat, généralement placé à l’extérieur, est nécessaire pour qu’ils puissent boire, se rafraîchir ou se baigner, surtout si aucun plan d’eau n’est disponible à proximité.
L’enclos doit être entouré d’un grillage à une hauteur suffisante pour empêcher leur évasion, tout en étant recouvert d’un filet pour leur protection contre les rapaces comme les faucons ou les hiboux. La vigilance est essentielle : nettoyage régulier, suppression de toute cachette propice aux prédateurs, et inspection fréquente pour repérer toute trace d’effraction ou de tentative d’intrusion.
Erreur n° 5 : Négliger l’alimentation adaptée
Si l’idée initiale est d’utiliser des canards pour éliminer les mauvaises herbes, il faut se rappeler qu’ils sont des animaux omnivores avec un appétit vorace. Leur régime doit être équilibré et riche en protéines, comprenant des grains comme le blé, le maïs, l’orge, mais aussi des légumes verts et de petits insectes. Il existe aussi des aliments complets pour poissons d’ornement, utilisables comme supplément, à condition de vérifier leur compatibilité avec leur régime. Attention à ne pas négliger leurs besoins en nourriture spécifique, notamment chez les races pondeuses ou jeunes canetons, qui ont des requêtes particulières.
Erreur n° 6 : Ignorer l’environnement légal et la cohabitation communautaire
Avant d’accueillir des canards, renseignez-vous auprès de votre mairie ou des autorités locales sur la réglementation en vigueur concernant leur élevage. Certaines zones imposent des règles strictes pour éviter les nuisances sonores ou les nuisances pour le voisinage.
Il est également important de considérer la présence d’autres animaux domestiques, comme des chiens ou des chats. Leur interaction peut provoquer du stress ou des problèmes de sécurité pour vos oiseaux. Enfin, pensez à l’impact sonore que peuvent engendrer plusieurs canards réunis, pour préserver une bonne relation avec votre voisinage et garantir un environnement serein pour tous.